Climat France La France sans nuage, lors de conditions anticycloniques en été.

© Météo-France.

Les situations météorologiques types en France

24/02/2020

La France est soumise à différentes influences climatiques, océaniques surtout, mais aussi continentales. Quelles sont les situations météorologiques les plus fréquentes rencontrées en France ?

Des situations météorologiques caractéristiques de notre climat

La France métropolitaine est soumise à différentes influences climatiques : océanique notamment, par les vents d'ouest dominants, et continentale, dans une moindre mesure. Bien que situé aux latitudes tempérées, notre pays est aussi parfois exposé aux assauts d'air polaire ou au contraire subtropical. 
Ce dossier décrit les situations météorologiques les plus fréquentes et les types de temps associés sur l'Hexagone : 

  •     conditions anticycloniques, 
  •     flux d'ouest perturbé, 
  •     flux de sud à sud-ouest, 
  •     flux de nord à nord-ouest, 
  •     retour d'est. 

Une situation météorologique ne se reproduit jamais à l'identique. Les météorologues distinguent cependant des situations « types », caractéristiques de notre climat et définies par les mouvements de l'atmosphère (ou flux) sur notre pays. Elles sont identifiables par le positionnement des centres d'action (anticyclones et dépressions) et par l'origine des masses d'air en présence. 

Les prévisionnistes étudient attentivement la circulation de l'atmosphère en altitude, généralement au niveau 500 hPa (au milieu de la troposphère, environ 5 500 m d'altitude), afin de s'affranchir des interactions avec le relief et de considérer les conditions à grande échelle. À chaque situation correspond un « temps sensible », à savoir des phénomènes météorologiques particuliers : temps pluvieux, venteux, ensoleillé, froid, etc. Le temps sensible dépend de la saison et de la localisation géographique. Un flux perturbé de nord-ouest n'aura pas les mêmes conséquences en hiver et en été, à Lille ou à Marseille. 

Conditions anticycloniques

Des conditions anticycloniques s'observent lorsque la France se trouve protégée du flux perturbé par un anticyclone. Il peut s'agir de l'anticyclone des Açores qui, en se décalant sur notre pays, repousse le rail des perturbations plus au nord vers les îles Britanniques. On retrouve alors en altitude une zone de haute pression associée à de l'air relativement chaud qui recouvre la France. 

Les conditions anticycloniques sont synonymes d'un temps calme et généralement sec. 

L'été, le beau temps est ainsi assuré. Mais si ces conditions persistent plusieurs jours, elles peuvent engendrer de fortes chaleurs, voire une canicule. Sur le relief, quelques nuages peuvent bourgeonner et même se développer jusqu'à l'orage en cours d'après-midi. 

L'hiver en revanche, le temps peut se montrer beaucoup moins clément à cause des grisailles persistantes (brouillard et/ou nuages bas), qui peuvent même apporter un peu de bruine ou quelques flocons. Cette humidité en surface est piégée par l'anticyclone qui agit comme un couvercle. De plus, en hiver, le sol et par extension les premiers niveaux de la troposphère se refroidissent plus vite. Il arrive alors fréquemment qu'il fasse plus froid en surface que vers 1 500 m d'altitude. On parle alors de couche d'inversion. 
Ce phénomène d'inversion s'observe aisément en montagne : les sommets bénéficient d'un temps doux, ensoleillé et d'une très bonne visibilité tandis que les vallées, cachées par une mer de nuages, connaissent un temps gris et froid.  

Lorsque l'air est plus sec (influence continentale) et que le ciel reste dégagé la nuit, de fortes gelées sont à craindre. En l'absence de couverture nuageuse, le sol rayonne toute la nuit et le thermomètre peut alors afficher des valeurs très basses. 

Flux d'ouest perturbé

Cette situation se produit toute l'année, bien que plus rarement en saison estivale, et entraîne un défilé rapide de perturbations sur notre pays. 
Le flux d'ouest perturbé est généré par une zone de basse pression associée à de l'air froid en altitude sur l'Atlantique nord et par l'anticyclone des Açores accompagné d'air chaud subtropical en altitude. Entre ces deux centres d'action, le flux plus ou moins rapide circule d'ouest en est au-dessus de l'Atlantique. 

Flux de sud à sud-ouest

On observe fréquemment un flux ondulant, c'est-à-dire un flux perturbé caractérisé par une succession de thalwegs et de dorsales. Selon leur position, le flux peut être orienté au sud ou au sud-ouest sur la France. C'est le cas lorsqu'un thalweg (ou une dépression) est placé sur le proche Atlantique et qu'une dorsale (ou un anticyclone) est positionnée vers l'Europe centrale. 

La mise en place d'un flux de sud-ouest apporte sur notre pays des masses d'air d'origine subtropicale chargées d'humidité et de chaleur. En hiver, ce flux apporte donc douceur et pluie, alors qu'en été il génère de l'instabilité sous la forme d'orages. C'est ainsi qu'une dégradation orageuse de grande ampleur, puis un temps plus frais, peuvent succéder à une période de temps chaud et ensoleillé. Cette transition est généralement associée à des phénomènes météorologiques violents (fortes rafales de vent, fortes pluies, localement grêle) qui traversent la France du sud-ouest au nord-est. 

Si le flux se redresse suffisamment à l'avant du thalweg et qu'il prend une composante plus orientée sud, ce sont alors les régions méditerranéennes qui sont menacées par des épisodes de pluies intenses. L'air chaud chargé d'humidité vient se bloquer sur les contreforts du Massif central et des Alpes, déversant parfois plusieurs centaines de millimètres* en quelques heures ou quelques jours (l'équivalent de plusieurs mois de pluie !). Ces épisodes se produisent le plus souvent à l'automne car la mer Méditerranée est encore chaude, alors que les masses d'air circulant sur la France sont plus froides. 

Flux de nord à nord-ouest

Le flux s'oriente au nord-ouest sur la France lorsqu'une dépression se positionne ou se forme en mer du Nord. Cette situation se rencontre assez fréquemment au printemps, à l'automne et en hiver. 

En hiver, l'anticyclone des Açores peut remonter sur l'Atlantique nord jusqu'au sud de l'Islande. Le système dépressionnaire se décale alors vers la Scandinavie ou les pays Baltes, ce qui expose la France à un flux rapide de nord. 

L'anticyclone restant assez éloigné des côtes, le temps est plutôt maussade. Les descentes d'air polaire en altitude sont adoucies et humidifiées en surface par l'océan Atlantique ou la mer du Nord, provoquant de gros écarts de température sur la verticale. Cette instabilité génère de puissants courants ascendants qui concourent à la formation de nuages instables (cumulus et cumulonimbus), porteurs d'averses en été et de neige en hiver. Au printemps, ces averses prennent la forme de giboulées : brèves et brusques, elles apportent pluie, grésil ou neige fondue. Lors d'une éclaircie entre deux giboulées, le soleil donne l'impression d'un temps agréable. 

Contournant le Massif central et s'engouffrant dans la vallée du Rhône, le flux de nord à nord-ouest engendre mistral et tramontane sur le pourtour méditerranéen. Les nuages disparus, ces régions profitent d'un temps ensoleillé mais froid. En Corse et dans les Alpes-Maritimes, des orages isolés peuvent quelquefois éclater. 

Retour d'est

Les perturbations qui affectent la France se déplacent généralement d'ouest en est. Mais dans quelques cas particuliers, la circulation atmosphérique est inversée et les perturbations touchent notre pays depuis l'est : on parle alors de retour d'est. 

Cette situation se produit lorsque les hautes pressions sont situées à des latitudes plus au nord que d'ordinaire. Elles empêchent la circulation des perturbations océaniques classiques sur l'Europe de l'Ouest, qui n'ont d'autre choix que de contourner cet anticyclone très au nord puis de revenir par l'est sur notre pays. 
Cette configuration est appelée « situation de blocage » car ce puissant anticyclone résiste plusieurs jours. 

Les retours d'est sont associés à une « goutte froide » d'altitude, c'est-à-dire une poche d'air froid venue s'isoler sur la France ou la Méditerranée en altitude. 

L'interaction entre l'air froid d'altitude et l'air relativement doux et humide de surface sur la Méditerranée donne naissance à des perturbations actives. 

En hiver, comme le vent vient de l'est, il est chargé d'air froid continental. Cette situation favorise les épisodes de neige avec des chutes potentiellement abondantes survenant sur un large territoire, y compris sur les régions méditerranéennes. 

Cette situation se rencontre plus rarement en été. Les retours d'est apportent dans ce cas des épisodes pluvieux conséquents et une fraîcheur marquée pour la saison. 

Suivant les positions de l'anticyclone et de la dépression, il n'est pas rare d'observer un temps plus beau et chaud sur la moitié nord de la France que sur la moitié sud.