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Orages violents et épisode méditerranéen

14/09/2022

La France connaît, depuis début septembre, un temps instable et orageux. Après un pic de chaleur en début de semaine, une dégradation orageuse s'est mise en place hier mardi avec des phénomènes potentiellement violents, en particulier en basse vallée du Rhône en journée ce mercredi avec des cumuls de précipitations conséquents atteignant localement 70 à 100 mm en quelques heures.

Des phénomènes dangereux sont prévus : suivez l’évolution de la situation et les conseils de comportements en consultant la vigilance météorologique.

 

Ce mercredi : épisode méditerranéen sur la basse vallée du Rhône

L'épisode méditerranéen a commencé ce matin sur la région nîmoise, le Languedoc et la région PACA.  Les orages, mobiles, apportent des précipitations entre 30 et 40 mm, localement jusqu'à 50 mm en une demi-heure. 

À partir de ce midi, une seconde séquence se réactivera et concernera à nouveau la basse vallée du Rhône (Ardèche et Drôme). Les orages potentiellement violents et stationnaires pourraient amener des cumuls de pluie importants en très peu de temps, de l'ordre de  70 à 100 mm. L'événement devrait se terminer en soirée.

Pourquoi les orages sont difficiles à prévoir ?
Les orages sont des phénomènes de petite échelle issus de processus complexes. Les processus physiques à l'origine des orages sont complexes et font intervenir de nombreux " ingrédients " atmosphériques : la température de l'air en surface et en altitude, la variation du vent selon l'altitude et l'humidité de l'air près du sol.
Un orage évolue sur une courte durée (de quelques dizaines de minutes à quelques heures) et concerne une zone géographique limitée (quelques dizaines de kilomètres). Il peut se déplacer très rapidement ou stationner au même endroit, ce qui rend difficile la prévision de la localisation de ce phénomène.

Des modèles pour améliorer la prévision des orages
On ne prévoit pas un orage, mais un risque d’orage. Les modèles permettent d’anticiper les conditions favorables aux orages sur une zone large, le département, mais ils ne permettent pas d’être précis (trajectoire, stationnarité, quantité de précipitations) à l’intérieur de cette zone.

Pluies intenses : quels risques en ce début d’automne?

L’été 2022 (juin-juillet-août) a été  le deuxième été le plus chaud observé en France depuis au moins 1900 avec un écart de +2,3 °C par rapport à la moyenne 1991-2020.

En cette fin d’été, la température de surface de la mer est de 3 à 4 °C au-dessus des normales de saison en Méditerranée nord-occidentale.

Une Méditerranée chaude à la sortie de l’été peut contribuer à renforcer l'intensité des épisodes cévenols et méditerranéens intenses. En revanche, cela n'a pas d'influence directe sur le nombre d'événements qui dépend de la situation météorologique au jour le jour. Par ailleurs, différents phénomènes, tels que des épisodes de mistral, sont susceptibles de rafraîchir la surface de la mer Méditerranée d'ici la fin de la période où les épisodes méditerranéens se produisent, réduisant d’autant cet effet.

Campagne de prévention pluie-inondation

La campagne de prévention pluie-inondation, portée par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, en lien avec le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, est déployée depuis le 23 août et jusqu'au 30 novembre 2022.

De septembre à mi-décembre, les territoires du pourtour méditerranéen sont davantage exposés à des épisodes de pluies intenses, qui peuvent conduire à des crues soudaines et dangereuses. Plus de 9 millions d’habitants sont concernés dans les 15 départements les plus sujets à ces phénomènes : Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Ardèche, Aveyron, Aude, Bouches-du-Rhône, Corse-du-Sud, Haute-Corse, Drôme, Gard, Hérault, Lozère, Pyrénées-Orientales, Var et Vaucluse.

La campagne met l’accent sur les bons réflexes à adopter avec des messages simples et pragmatiques. Par exemple :
- je reporte tous mes déplacements, que ce soit à pied ou en voiture ;
- je reste ou je rentre dans un bâtiment. Je monte en hauteur, à l’étage ;
- quelques centimètres d’eau suffisent à emporter une voiture. Je ne prends pas ma voiture ou je ne reste pas dedans ;
- je m’éloigne des cours d’eau, des berges et des ponts. Pour éviter la foudre, je ne me réfugie pas sous un arbre.

Pluies intenses et changement climatique : des épisodes plus intenses et plus fréquents

Sous l’effet du changement climatique, les pluies intenses ont tendance à être plus fréquentes et plus intenses en France. Avec la hausse de la température, l’atmosphère peut contenir davantage de vapeur d’eau, qui peut davantage se transformer en pluies, ce qui conduit à une intensification des précipitations.

L'analyse des événements pluvieux extrêmes méditerranéens au cours des dernières décennies permet de dégager les tendances suivantes pour les régions françaises :
- intensification des fortes précipitations dans les régions méditerranéennes entre 1961 et 2015 : +22 % sur les maxima annuels de cumuls quotidiens, avec une variabilité interannuelle très forte, qui explique la forte incertitude (de +7 à +39 %) sur l'ampleur de cette intensification ;
- augmentation de la fréquence des épisodes méditerranéens les plus forts, en particulier ceux dépassant le seuil de 200 mm en 24 heures.

Nos simulations (Drias) comme le 6e rapport du Giec, publié au cours de l'été 2021, confirment l'intensification attendue de ces épisodes de fortes précipitations si le réchauffement global continue à s'intensifier et dépasse 2 °C. De manière générale, sous l’effet de la hausse de la température, l’atmosphère peut contenir davantage de vapeur d’eau, qui peut davantage se transformer en pluies, ce qui conduit à une intensification des précipitations.
Les analyses d'extrêmes appliquées aux projections climatiques régionales semblent également indiquer une augmentation de l'intensité des précipitations intenses sur la partie nord du Bassin méditerranéen.

L’évolution future des précipitations intenses reste cependant un défi majeur pour les modélisateurs du climat.