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Norberto : onze tempêtes sur la France depuis début février !

09/03/2020

(Mise à jour le 5 mars à 14 h 50)
Bianca, Léon, Jorge, Karine, et aujourd'hui, Norberto... Depuis mercredi dernier, pas moins de sept tempêtes ont concerné la France. Cet enchaînement tempétueux, ouvert les 3 et 4 février par la tempête Hervé, est remarquable. Et ce n'est pas fini : après Norberto cet après-midi, un nouveau coup de vent pourrait toucher le piemont pyrénéen demain.

Norberto souffle sur la Bretagne

La dépression Norberto aborde la Bretagne cet après-midi avec des rafales jusqu'à 120-130 km/h sur le littoral, 100-110 km/h dans les terres.

Pour suivre l'évolution de la situation, consultez la vigilance météorologique ici.

Onze tempêtes depuis début février : une succession remarquable

Depuis début février, on compte ainsi pas moins de onze épisodes tempétueux :

  • tempête Hervé du 3-4 février,
  • tempête Ciara, 9-11 février,
  • tempête Inès, 13 février,
  • tempête Dennis, 16 février,
  • épisode tempétueux du 26 février, en Corse,
  • tempête Bianca, 27 février,
  • tempête Jorge, le 29 février,
  • tempête Léon, le 1er mars,
  • tempête Karine, le 2 mars,
  • tempête Myriam, le 3 mars,
  • tempête Norberto, le 5 mars.

La séquence perturbée et venteuse s'est amorcée dès le début de l'hiver et s'est surtout accentuée en février. Le nombre d'épisodes avec des rafales dépassant 100 km/h dans certaines stations est remarquablement élevé depuis un mois glissant :

  • à Bâle-Mulhouse, le seuil des 100 km/h a été dépassé lors de 5 journées depuis le 1er février, un record battant les 3 jours sur la même période en 1990 ;
  • à Paris, le seuil des 90 km/h en rafales a été dépassé lors de 5 journées depuis le 1er février, à égalité avec le record de 1990 sur la même période (dont 2 jours à plus de 100 km/h, au 2e rang derrière les 3 jours de 1990).

Le contexte

Le mois de février a été marqué par des anomalies de pression, montrant un fort dipôle entre :

- de basses pressions intenses sur le nord de l'Atlantique et de l'Europe (anomalies atteignant -15 à -20 hPa sur le mois) ;

- de hautes pressions intenses de l'Atlantique subtropical (Açores) jusqu'à la Méditerranée (anomalies supérieures à +5 hPa).

Cette configuration, typique d'une structure " NAO+ " (oscillation nord-atlantique en phase positive) s'accompagne de vents d'ouest/sud-ouest plus forts que la normale sur l'Europe (et d'un courant-jet d'altitude plus fort également), illustrant ce mois très venteux et très doux.

Anomalies de pression sur le mois de février 2020 - © Météo-France

Quels sont les noms des tempêtes prévus cette saison ?

Noms des tempêtes prévus pour la saison 2019-2020 par la France, l'Espagne et le Portugal :

​Pourquoi nommer les tempêtes ?

Donner un nom aux tempêtes permet de communiquer plus efficacement à l'approche d'un phénomène de vent violent. Des sondages menés au Royaume-Uni et en Irlande avant la mise en place en 2016 de leur sytème de dénomination montrent que la population est beaucoup plus attentive aux consignes de sécurité quand la menace de vent fort est clairement identifiée comme reliée à une tempête nommée.

Quand et comment nomme-t-on une tempête ?

Une dépression est nommée seulement si elle risque de provoquer une vigilance vent au moins de niveau orange dans un des pays du groupe. Le service météorologique qui prévoit d'émettre le premier l'alerte de couleur orange ou rouge attribue un nom à cette dépression tempétueuse à partir de la liste préétablie et informe les deux autres. La dépression qui génère la tempête garde le même nom durant tout son cycle de vie. À noter que les tempêtes dues aux vents régionaux comme le mistral ne rentrent pas dans ce cadre et ne sont donc pas nommées.

*Bianca : le nom de cette tempête a été choisie par l'université de Berlin.