Planète L'hémisphère Nord subit deux vagues de chaleur

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Deux vagues de chaleur historiques en cette fin juin sur l'hémisphère Nord

25/06/2021

Alors que des orages sont encore attendus ce week-end en France, dans l'hémisphère Nord ce sont deux régions distinctes qui ont ou auront à faire à des vagues de chaleur. L'Europe de l'Est et l'ouest américain sont concernés.

Vague de chaleur en Europe de l’Est, des Balkans aux pays Baltes et à la Russie occidentale

Ces derniers jours, de nombreux records mensuels de chaleur ont été battus en Europe de l’Est (Balkans compris) et du Nord. La liste des records mensuels est longue. On se propose ici de relever quelques records emblématiques de cette très récente vague de chaleur (et qui perdure aujourd’hui en Russie occidentale avant de s’atténuer les jours prochains en allant vers l’Oural), d’une façon très loin d’être exhaustive. Ces fortes à très fortes chaleurs ont en fait débuté un peu plus à l’ouest les jours précédents le solstice d'été, avec des 36 °C remarquablement précoces à Berlin le 19 juin.

Le 21 juin, la station de l’aéroport d’Helsinki (Vantaa) atteint 31,7 °C le jour du solstice d’été et établit un nouveau record mensuel (ancien : 31,4 °C, relevés depuis 1952).

Le 22 juin, les températures minimales sont exceptionnelles autour du golfe de Finlande : dans la très courte nuit du 21 au 22, la température ne descend pas sous 22,5 °C à Helsinki (station de Kumpula), c’est un nouveau record national de température minimale pour la Finlande. La nuit du 21 au 22, de façon stupéfiante, la température ne descend pas sous 25 °C à Saint-Pétersbourg.

Le 23 juin, nouveau record national mensuel de chaleur pour un mois de juin en Estonie avec 34,6 °C à Narva et 34,1 °C à Kunda (nord-est du pays) effaçant les 34 °C enregistrés à Tartu le 18 juin 1905, il y a 116 ans !

Le même jour, 35,9 °C sont mesurés à Saint-Pétersbourg (ancien record : 34,6 °C le 15 juin 1998). Il s’agit du deuxième jour le plus chaud tous mois confondus derrière les 37,1 °C du 7 août 2010 ! On enregistre également 34,8 °C à Moscou, venant remplacer l’ancien record de juin qui a résisté 120 ans (34,7 °C, le 21 juin 1901).

Toujours le 23, la Biélorussie bat, une nouvelle fois dans le mois, son record mensuel national avec au moins 36,7 °C à Lelchitsy et plusieurs stations dépassant 36 °C (avant 2021 ce seuil de 36 °C n'y avait jamais été dépassé en juin).

Le 24 juin, 35,5 °C sont mesurés à Kiev. Il s’agit d’un nouveau record mensuel pour la capitale d'Ukraine effaçant les 35,0 °C du 25 juin 1885 qui avaient résisté pendant 136 ans (données à la station depuis 1881).

Le même jour, Sarajevo, capitale de la Bosnie-Herzgovine, bat pour le troisième jour consécutif son ancien record mensuel de chaleur de juin (35,9 °C le 29-6-2006), le pulvérisant ce jeudi avec 38,3 °C ! Cette incroyable valeur est d'ailleurs aussi au-dessus du record de juillet (38,2 °C) pour la station qui dispose de données depuis 1880.

Toujours le 24, la Hongrie mesure ses premiers 40 °C en juin (40,0 °C à Fülöpháza près de Kecskemét). Le précédent record national fiable de température pour juin en Hongrie était 39,9 °C.

Vague de chaleur historique à venir dans l’ouest de l’Amérique du Nord

Une vague de chaleur exceptionnellement intense débute ce vendredi dans l’ouest des États-Unis et du Canada. Elle se renforcera très nettement ce week-end. Elle concernera une bonne partie nord-ouest du continent nord-américain. L’État de Washington (Seattle) et la Colombie-Britannique au Canada seront l’épicentre de cette vague de chaleur extrêmement intense. Les États limitrophes (Alberta au Canada par exemple) seront aussi concernés par des températures anormalement élevées.

Une crête de hautes pressions exceptionnellement forte est déjà en train de se former sur la Colombie-Britannique. Le niveau de cette dorsale anticyclonique s’annonce record, à un niveau déjà peu fréquent dans les plaines du sud américaines, autant dire que dans l’Ouest canadien ce niveau prévu surprend et inquiète plus d’un météorologiste. L’altitude du niveau 500 hPa sera proche de 6 km, constituant un véritable défi pour la climatologie locale, et une menace évidente pour la population, la végétation et les infrastructures car ces niveaux sont plus communs dans les déserts subtropicaux. L’isotherme du zéro degrés avoisinera le niveau des plus hauts sommets des Rocheuses, avec des conditions périlleuses en haute-montagne au voisinage des glaciers qui connaîtront une fonte significative, se répercutant dans les torrents de montagne.

La température de la masse d’air à 850 hPa pourrait culminer à 35 °C au niveau des Rocheuses, des niveaux extrêmes sur le globe, même si les Rocheuses ont une influence évidente sur ce niveau (vers 1 500 m).

Des records de chaleur mensuels et absolus tomberont. La durée de cette canicule, au moins 6 jours, potentiellement une dizaine de jours, est inquiétante, notamment d’un point de vue sanitaire. Il y aura peu de répit de la chaleur au cours de la nuit en raison des températures nocturnes élevées. À Vancouver (station en bord de mer), le record mensuel s’établit à 31,2 °C en 2013, le record absolu à 34,4 °C en juillet 2009. Dans les terres, des pointes à 45 °C sont possibles en Colombie-Britannique. Le record pour la Colombie-Britannique est clairement en danger (44 °C).

À Kamloops, en Colombie-Britannique, on prévoit une série potentielle de 6 jours au niveau du record absolu (40,6 °C).