Orage supercellulaire ayant occasionné de fortes rafales : 29 juillet 2023

Le soir du samedi 29 juillet 2023, un orage prend forme dans le Bearn. Aux alentours de 20h30, la cellule se scinde en deux et la partie sud évolue en supercellule. Elle se dirige alors à grande vitesse vers la Haute-Garonne, puis l’Aude.

Cette supercellule, comme beaucoup d’autres, produit des précipitations et de la grêle, mais ce qu’on retient de son passage est principalement les violentes rafales qu’elle a provoquées.

Les vents, particulièrement puissants, ont abattu des arbres, endommagés des toitures, ou encore endommagés des poteaux téléphoniques.

Beaucoup d’articles de presses ont mentionné la présence de tornades suite au passage de la supercellule. Cependant, les spécialistes n’ont trouvé aucune preuve attestant de ce phénomène. La thèse d’une macro-rafale est donc plus plausible.

Une macro-rafale est une rafale descendante provoquée par un orage. Elle s’étend sur plus de 4km de large et sur une durée de 5 à 20 minutes. Elle produit donc des traces d’étalement et de convergence dans les dégâts qu’elle occasionne [1]. À l’inverse, une tornade produit des traces convergentes [1]. C’est donc en observant les dégâts occasionnés par le phénomène venteux qu’on peut distinguer les tornades des rafales.

Aussi, la base de données européenne des phénomènes météorologiques violents (ESWD) a reçu de nombreux reports de violentes rafales pour ce soir du 29 juillet 2023. Il est donc possible de valider la trajectoire des détections de notre prototype à l’aide de ces reports (cf. Figure 1).

Figure 1 : Cumul des détections du prototype de diagnostic de supercellule entre 20h00 et 22h55 (heures locales), superposé au cumul des reports de l’ESWD (European Severe Weather Database).

 

[1] Kreitz, Michaël ; Wesolek, Emmanuel ; Mahieu, Pierre ; Le Bastard, Tony. La tornade record du 23 octobre 2022. La Météorologie, 120, 77-88, 2023. 10.37053/lameteorologie-2023-0024

 

Animation 1 : exemple de visuel du prototype le 29 juillet 2023 à 21h50 (heure locale), superposées au cumul des reports de l’ESWD (European Severe Weather Database) sur la fenêtre temporelle représentée.