Orage supercellulaire ayant occasionné une tornade : 23 octobre 2022
Le 23 octobre 2023, toutes les conditions sont réunies dans le Nord de la France pour l’apparition d’orages violent. On observe en effet une atmosphère très instable, un fort cisaillement vertical de vent, une masse d’air durablement humide… [1]
C’est dans ce contexte que se forment plusieurs supercellules, qui donneront lieu à pas moins de 3 tornades, dont une à la trajectoire extraordinairement longue, avec ses 206 km (cf. figure 1).
Cette dernière est communément appelée « tornade de Bihucourt », d’après la commune qu’elle a le plus touchée.
Figure 1 :
La supercellule à l’origine de la tornade de Bihucourt se forme l’Orne et se déplace à grande vitesse en direction du Nord-Est. La tornade se forme dans l’Eure et traverse alors la Seine maritime, l’Oise, la Somme, le Pas-De-Calais, le Nord, avant de se dissiper en Belgique.
Au cours de sa trajectoire, la tornade passe par plusieurs niveaux d’intensité.
En Europe, on peut notamment utiliser l’échelle de Fujita améliorée (publié en 2016 par Keraunos) qui classe les tornades sur une échelle de 0 à 5, en se référents aux dégâts observés. Avec ce classement, l’écrasante majorité des tornades en France sont classées EF0 ou éventuellement EF1. D’après une étude de Keraunos, la tornade de Bihucourt atteints régulièrement le classement EF2 et, au niveau de la ville qui lui a donné son nom, elle atteint même le rang EF3. À ce stade, les arbres sont dépouillés et des étages de maisons peuvent être détruits.
Fort heureusement, ce cas reste particulièrement exceptionnel en France.
Compte tenu des dégâts occasionnés, il était donc primordial que notre prototype soit capable de détecter et de suivre cette supercellule :
Figure 2 : Cumul des détections du prototype de diagnostic de supercellule entre 16h10 et 19h30 (heures locales), superposé au cumul des reports de l’ESWD (European Severe Weather Database).
Animation 1 : exemple de visuel du prototype le 23 octobre 2022 à 18h00 (heure locale), superposées au cumul des reports de l’ESWD (European Severe Weather Database) sur la fenêtre temporelle représentée.