Vigilance

© Philippe Bréard

La Vigilance vue par les autorités locales

22/12/2025

Opérée par Météo-France pour les pouvoirs publics, la Vigilance est le dispositif national d’information sur les phénomènes météorologiques dangereux. Jean-Benoit Albertini, préfet de la région Normandie et du département de la Seine-Maritime, et Pascal Mallet, chef du service Risques majeurs au Havre Seine Métropole, nous expliquent l’utilité de la Vigilance pour leur territoire. Lorsque leur département est concerné par une Vigilance, la préfecture prend en charge l’alerte des populations et des maires concernés par ces dangers, et peut mettre en place les mesures appropriées.

Première question : regardez-vous souvent la météo ?

Jean-Benoît Albertini

Jean-Benoît Albertini : «  Oui, souvent pour mes occupations personnelles ou familiales, mais évidemment en responsabilité, comme préfet de la région et du département, avec une attention à toutes les prévisions qui peuvent avoir un effet sur la situation du territoire. Bien sûr, plus particulièrement lorsque les informations laissent entendre qu’il peut y avoir des événements qui peuvent impacter à la fois la sécurité des personnes et des biens, les infrastructures et, plus largement, le contexte de la vie de nos territoires. »

Chaque année, votre département est impacté directement par des phénomènes météorologiques dangereux. En quoi la Vigilance permet-elle d’anticiper ces dangers ?

Jean-Benoît Albertini : «  Il y a une diversité de risques ici en Normandie. Notre exposition maritime, la présence de cours d’eau importants… tout ça fait que nous sommes un département particulièrement exposé. Le fait d’avoir, avec un préavis, des niveaux de Vigilance est pour nous tout à fait déterminant. Déterminant pour la prévention et l’information des populations, des maires, des responsables opérationnels et aussi pour les consignes que nous pouvons diffuser aux différents niveaux de Vigilance et que nous adaptons évidemment sur les secteurs des territoires concernés par ces enjeux. »

Et lorsqu’une Vigilance orange ou rouge est émise, quelles sont les premières actions que mettent en place vos services ?

Jean-Benoît Albertini : «  Sur une Vigilance orange par exemple, c’est un message qui part vers l’ensemble des responsables, en particulier les maires des secteurs concernés, pour adopter des postures appropriées.
Nous sommes ici au cœur du Centre opérationnel départemental, donc avec plusieurs espaces organisés pour piloter la gestion d’un événement majeur. Et bien sûr, les éléments liés à la météorologie en font pleinement partie. »

La carte de Vigilance apporte une définition par département, mais les bulletins peuvent aussi apporter des informations plus précises lorsque cela est possible ?

Jean-Benoît Albertini : «  Absolument. Nous y avons recours lorsque c’est nécessaire, notamment pour avoir plus de détails sur les perspectives d’évolution d’une situation. Cette synthèse de l’information nous permet de diffuser de l’information générale et surtout d’anticiper une évolution possible ou probable du contexte local, avec des niveaux de Vigilance qui peuvent être orange ou rouge selon l’intensité du risque. Et des mesures sont associées à ces niveaux de Vigilance. Grâce à des expertises croisées, dont celle de Météo-France, nous essayons d’approcher au plus près le phénomène et ses conséquences, et donc la nature et la portée des mesures que nous allons prescrire. »