Cyclones : 4 systèmes simultanés sur l’Atlantique !

Cyclones : une intensité remarquable dans l'Atlantique nord

L’Atlantique est en ce moment peuplé de pas moins de quatre « monstres » : les ouragans Paulette et Sally, suivies des tempêtes tropicales Teddy et Vicky. La dernière a avoir été baptisée est la 20^e du genre depuis le début de cette saison cyclonique d’ores et déjà exceptionnelle.

Sally, ouragan de catégorie 1, mardi, se dirige actuellement vers la Nouvelle-Orléans. Elle menace le Mississippi, l’Alabama, la Louisiane et la Floride qu’elle impactera mercredi matin. Sally engendre des pluies parfois diluviennes, 300 à 500 mm de précipitations sont attendues localement et pourraient entraîner d’importantes inondations.

Paulette, ouragan de catégorie 2, est passé lundi sur l’archipel des Bermudes et poursuit sa route dans l’Atlantique nord. L’ouragan devrait encore gagner en intensité. Elle pourrait atteindre brièvement la catégorie 3 sur l’échelle de Saffir-Simpson et devenir ainsi le deuxième ouragan majeur de la saison.

Teddy, actuellement au stade de tempête tropicale, pourrait elle aussi atteindre la nuit prochaine le stade d’ouragan, à l’est des Petites Antilles. Elle poursuit sa route sans menacer à ce jour de terres habitées.

Vicky, enfin, ne constitue pas de menace et devrait rester au stade de tempête tropicale avant de se dissiper. C’est le 20^e système nommé de la saison, un record de précocité.

Une saison cyclonique exceptionnelle

La saison des ouragans dans l’Atlantique s’étend officiellement du 1^er juin au 30 novembre. Elle sera donc particulièrement intense cette année. À 5 jours du cœur de la saison atteint statistiquement le 10 septembre, jamais autant de systèmes n’avaient été nommées depuis le début des relevés.

La saison 2020 pourrait donc dépasser, en termes de nombre de cyclones nommés, la saison 2005, à ce jour la plus active de l’histoire. Lors de cette saison record, 28 tempêtes avaient été baptisées, dont 15 ouragans (7 étaient des ouragans majeurs).

Si la saison cyclonique 2020 est remarquable par le nombre de phénomènes, elle est cependant à ce jour en deçà de la normale pour l’énergie accumulée (ACE) des systèmes : les ouragans sont à ce stade plus nombreux que la normale, mais plutôt moins intenses.

Laura qui a frappé la Louisiane fin août en catégorie 4 est pour le moment le seul ouragan à avoir atteint le stade d’ouragan majeur.

Cette activité record avait été très bien prévue par les experts en charge de la prévision saisonnière : dès le mois d’août, les prévisionnistes tablaient sur 24 systèmes nommés, dont 12 ouragans.

Comment expliquer cette activité hors norme ?

Elle est due à une conjugaison de facteurs. Les eaux de surface sur le bassin sont d’abord anormalement chaudes : on relève en ce moment, dans la zone de formation des phénomènes cycloniques, des anomalies de 0,5 à 1 °C.

À cela s’ajoute un phénomène La Niña actif sur l’est du Pacifique qui engendre à l’inverse des eaux anormalement froides sur l’est du Pacifique. La conjonction de ces deux facteurs est propice à la formation des cyclones.

Quel est l’impact du changement climatique sur les cyclones ?

Le nombre de cyclones tropicaux devrait rester stable, voire enregistrer une légère baisse à l’avenir. Les simulations climatiques montrent, en revanche, une tendance à l’intensification des phénomènes les plus violents.

D’ici à la fin du siècle, on s’attend à des phénomènes plus puissants, associés à des pluies plus intenses, d’environ 20 % supérieures aux moyennes actuelles.