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Un épisode de chaleur précoce remarquable du 28 avril au 3 mai 2025

06/05/2025

L’épisode inhabituellement chaud pour la saison qui a concerné le pays du 28 avril au 3 mai 2025 n’est pas inédit à l’échelle du pays. Il a déjà fait un peu plus chaud un peu plus tôt dans la saison. En revanche, sur les côtes de la Manche jusqu’aux Hauts-de France ainsi qu’en région parisienne, cet épisode est remarquable, avec localement un écart à la normale de plus de 10 °C.

L'épisode de chaleur précoce s’est achevé le 3 mai, journée la plus chaude de l’épisode à l'échelle nationale. L’indicateur thermique à l’échelle du pays (moyenne sur trente villes) a atteint 19,1 °C qui est une valeur climatologique (normale 1991-2020) pour une mi-juin.
Les températures maximales ont souvent dépassé 25 °C dès le 28 avril puis 27 à 29 °C sur la moitié nord le 1er mai et de façon plus généralisée le 2 mai du Centre-Ouest à la moitié nord, ainsi qu'en vallée du Rhône et dans l'intérieur de la région PACA. On a mesuré jusqu’à 30 °C à Strasbourg (Bas-Rhin) le 2 mai et le 1er mai localement en l'Île-de-France avec 30,3 °C à Suresnes (Hauts-de-Seine) ou 30,2 °C à Achères (Yvelines).

Une chaleur remarquable sur le nord-ouest du pays

Le 1er mai 2025, les températures ont atteint quelquefois des niveaux jamais mesurés si tôt dans la saison comme :

  • à Caen avec 28,2 °C (la plus élevée avant un 1er mai était 26,6 °C le 21 avril 2018,

  • à Paris avec 29,4 °C (la plus élevée avant un 1er mai était 29,2 °C le 20 avril 2018,

  • à Lille avec 28,5 °C (la plus élevée avant un 1er mai était 28,6 °C le 1er mai 2005).

Des températures remarquables ont également été relevées du Centre-Est au Nord-Est comme à Strasbourg le 2 mai ou le 1er mai à Colmar (Haut-Rhin) avec 29,7 °C, à Saint-Dizier avec 29,3 °C ou à Ambérieu (Ain) avec 27,7 °C, mais des températures plus élevées et plus précoces ont déjà été mesurées dans ces régions : à Strasbourg 30 °C le 22/04/2018 ou le 28/04/2012 ; à Ambérieu 29,7 °C le 14/04/2024 ou 29,1 °C le 21/04/2018.

Mais pas inédit pour la saison à l’échelle du pays

En 2005, un épisode de chaleur comparable avait concerné l’ensemble du pays du 28 avril au 2 mai. Le 1er mai 2005, les maximales ont atteint 28,7 °C à Paris, 29,8 °C à Strasbourg et localement dépassé 30 °C à Dax (Landes) avec 31,2 °C ou Vichy (Allier) avec 30,3 °C.

La France a connu d’autres épisodes de chaleur précoces :
    •  en 2024 du 5 au 8 avril : 29 °C à Lyon le 6 avril 2024 
    •  en 2018 du 18 au 22 avril : le 21 avril 2018, le mercure a dépassé 25 °C sur l’ensemble du pays, avec par exemple 28.7 °C à Lyon
    •  en 2007 du 22 au 30 avril : le 24 avril 2007, on mesure par exemple 25.3 °C à Charleville-Mézières (Ardennes), 27.7 °C à Lyon et 31.2 °C à Orange (Vaucluse).
    •  en 1994 du 28 avril au 1er mai : le 30 avril 1994, le mercure atteint 29.5 à Melun (Seine-et-Marne), 27.1 °C à Strasbourg et 27 °C à Paris.

On parle d'épisode de chaleur précoce car :

  •     les températures maximales franchissent le seuil de chaleur des 25 °C sur la moitié nord ;
  •     elles dépassent les normales de plus de 4 °C pendant 3 à 5 jours en moyenne sur le pays. Un pic de chaleur ne dure que 1 à 3 jours ;
  •     les températures sont celles habituellement mesurées à la fin du mois de mai ou début juin.

Est-ce lié au changement climatique ?

Dans le contexte du changement climatique, les périodes de chaleur sont amenées à devenir plus fréquentes et tendent à s’installer plus précocement au cours du printemps qu’avant. 

S’agit-il d’une vague de chaleur ? 

Non, lorsqu’on parle de vague de chaleur, il s’agit communément de vague de chaleur estivale, de juin à août comme en juin et juillet 2019, ou juillet et août 2020 ou plus récemment en juin, juillet et août 2022 ! Pour cette catégorisation, " l'indicateur thermique national ", moyenne de températures relevées en 30 points répartis sur la France métropolitaine, doit dépasser 25,3 °C pendant trois jours consécutifs, ce qui n’est pas le cas en avril ou mai.