A la une

Audy Indy/Getty Images

Météo-France renouvelle ses supercalculateurs

31/12/2024

Après plus de trois années d’études, Météo-France s’apprête à renouveler ses deux supercalculateurs Belenos et Taranis. L’objectif : améliorer la fiabilité des prévisions, mieux anticiper les phénomènes à enjeux, simuler plus finement le climat futur et appuyer les actions d’adaptation au changement climatique.

Vers une puissance de calcul 6 fois plus importante d’ici 2029

Grand public, sécurité civile, navigation aérienne, défense, agriculture, transport, BTP… Un supercalculateur est rentable pour la société car une meilleure prévision permet de réduire l’impact des phénomènes météorologiques sévères et d’optimiser quantité d’activités sensibles à la météo et au climat.

Le chiffre

1,4 milliard d’euros

C’est le montant du bénéfice attendu avec le renouvellement des supercalculateurs de Météo-France selon l’étude socio-économique réalisée par un prestataire spécialisé et la contre-expertise du Secrétariat général pour l’Investissement (SGPI).

Les supercalculateurs de Météo-France sont indispensables à la prévision numérique du temps. Leur puissance de calcul est nécessaire pour faire « tourner » les modèles de prévision et ainsi :

  • traiter les données d’observation, toujours plus nombreuses
  • calculer l’évolution des paramètres météorologiques
  • et effectuer les recherches nécessaires à l’amélioration des modèles numériques de prévision.

Ils permettent aux experts de Météo-France d’améliorer la fiabilité et la qualité des prévisions, et de prévoir les impacts du changement climatiques à très haute résolution sur la France pour appuyer les actions d’adaptation.

C’est pourquoi Météo-France vient de lancer un appel d’offres pour le renouvellement de ses supercalculateurs. Cet appel d’offres se déroulera sur l’année 2025 pour un premier déploiement en 2027. Le contrat couvrira la période jusqu’en 2033, avec le déploiement d’une puissance de calcul supplémentaire en 2029. À cette date, comparée à leurs performances actuelles, l’objectif est que les supercalculateurs de Météo-France atteignent une capacité de calcul 6 fois plus importante.

Des prévisions de plus en plus précises

Météo-France a développé deux modèles complémentaires de prévision numérique du temps : Arpège (le modèle planètaire) et Arome (le modèle régional). Ces modèles travaillent en découpant l’atmosphère en petites unités, que l’on appelle des « mailles ». Les nouveaux supercalculateurs permettront de réduire encore la résolution des prévisions, et donc la précision des prévisions, avec des « mailles » plus fines :

  • 750 m pour Arome (contre 1,3 km actuellement)
  • et 2,5 km pour Arpège (contre 5 km actuellement).

À titre de comparaison, au début des années 1990, le premier supercalculateur de Météo-France travaillait sur des mailles de 35 km.

© Météo-France

Vers des évolutions majeures au service de la météo et du climat

Des évolutions techniques et scientifiques majeures seront permises par l’arrivée de ces nouveaux supercalculateurs, notamment grâce à leur équipement en processeurs graphiques (GPU). Ils permettront notamment de faire tourner les simulations numériques historiques (comme si on rejouait le passé) mais aussi de mettre en œuvre toutes les avancées apportées par l’intelligence artificielle dans les domaines météorologique et climatique. Ceci tout en limitant l’augmentation de la consommation électrique.

Quelques exemples des améliorations opérationnelles attendues

  • Augmentation à 65/70 % du nombre de vigilances orange ou rouge anticipées avec un préavis d’au moins six heures,
  • Qualité de la prévision des précipitations et des rafales améliorée d’environ 10 %,
  • En Outre-mer, une prévision plus fiable de l’intensité (probable, maximale) des cyclones tropicaux et de meilleures prévisions des évènements de pluie intense et crues qui affectent régulièrement ces territoires,
  • Pour le secteur aérien : un saut significatif dans la qualité des prévisions aux échéances de la prévision immédiate (c’est-à-dire jusqu’à six heures d’échéance), pour optimiser la gestion du trafic aérien ainsi que les décisions « courantes » de gestion des aéroports,
  • Pour le climat et les simulations climatiques, estimation plus précise de l’évolution de la fréquence et la sévérité des évènements extrêmes.