Planète Plus de 22 °C à Athènes

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Grand contraste météo en Europe : décryptage

12/01/2021

Alors que l’Espagne a connu des chutes de neige exceptionnelles, puis des températures glaciales en ce début de semaine, la Grèce et l'Italie connaissent une chaleur exceptionnelle. Comment explique-t-on un tel contraste ?

Épisode hivernal historique en Espagne

La situation en Espagne est provoquée par la rencontre entre une descente d’air froid polaire et la dépression Filomena chargée en précipitations intenses. Même si le centre de l’Espagne a un climat assez continental, les hauteurs de neige relevées à Madrid (plus de 40 cm) sont exceptionnelles. Ces chutes de neige sont inédites depuis mars 1971.

Et les températures vont continuer à rester glaciales les nuits sous l’effet du rayonnement nocturne accentué par la couche de neige épaisse et le ciel qui s’est dégagé depuis.

Cette nuit, un glacial  -13 °C a été relevé à l'aéroport de Barajas, constituant un record de froid du XXIe siècle. Dès 900 m d'altitude, le mercure a plongé sous les -20 °C avec :

  • - 20,8 °C  à Teruel,
  • - 21,3 °C à Calamocha,
  • - 25,2 °C à Molina de Aragon.

L’Italie et la Grèce sous l’influence d’air chaud

Tandis que les Espagnols grelottent, les Grecs profitent d'une chaleur exceptionnelle pour un mois de janvier. L’Italie et la Grèce se sont trouvées sur le flanc est de la dépression Filomena. Elles ont alors connu un flux de sud qui a apporté de l’air chaud en provenance d’Afrique du Nord. Ce qui explique les 22,8 °C relevés à Athènes le 10 janvier et jusqu’à 28,3 °C dans l’extrême ouest de la Crête.

Y-a-t-il un lien avec le réchauffement stratosphérique soudain observé la semaine dernière ?

Un réchauffement stratosphérique soudain s’est produit la semaine dernière, faisant passer la température dans la stratosphère au-dessus du pôle Nord de -70 °C à -20 °C et inversant les vents du vortex polaire, ce qui faisait craindre l’arrivée d’un froid polaire dans nos contrées ces prochaines semaines.

D’après David Salas y Melia, chercheur de Météo-France au CNRM, le lien peut être surveillé mais rien n’est prouvé. De plus, un réchauffement stratosphérique soudain peut être précurseur d’un fort refroidissement, mais on a connu des vagues de froid sans que ce phénomène ne survienne.