Planète Illustration chaleur Suède - © GettyImages

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Scandinavie : fortes chaleurs sur le golfe de Botnie

26/06/2020

Alors que les premières fortes chaleurs ont été observées cette semaine sur la France, le mercure s'affole également sur la Fennoscandie depuis quelques jours, et la journée d'hier jeudi 25 a été particulièrement chaude de part et d'autre du golfe de Botnie avec des températures dépassant allègrement les 30 °C (Fig. 1 a), soit plus de 10 degrés d'excédent thermique (Fig. 1 b).

Des records battus pour un mois de juin

En Finlande notamment, le record national tous mois confondus a été approché de très prés, avec tout de même à la clé un record national mensuel de 33,5 °C (à la station de Kankäänpaa Niinisalo). En Suède certaines stations battaient également leur record mensuel.

Fig. 1a : Températures relevées le jeudi 25 juin 2020 à 14 UTC - © Météo-France

Fig. 1b : Anomalies de température sur l'Europe le 25 juin 2020 à 12 UTC (rapport à la normale climatologique du modèle 1981-2010) - © Karsten Haustein

Il s'agit là en effet d'un épisode de chaleur exceptionnel, pour l'été en général et non seulement pour le mois de juin. Les dernières vagues de chaleur marquantes sur la région ont eu lieu fin juillet 2018 puis 2019.

Quelques températures maximales relevées hier jeudi 25 juin :

- En Finlande :

  • 33,5 °C à Kankaanpaa Niinisalo hier jeudi 25, soit la température la plus élevée au mois de juin en Finlande depuis au moins 81 ans, (record de 33,8 °C à Ähtäri le 24 juin 1935) ;
  • 32.8 °C à Kronoby ;
  • 32.6 °C à Ylistaro Pelma.

- En Suède :

  • 34,0 °C à Skellefteå à 64,6°N ;
  • 33,4 °C à Forse, nouveau record absolu (précédent record du 2 juillet 2015) ;
  • 33,4 °C à Torpshammar à à 0,2 °C de son record mensuel ;
  • 32,8 °C à Delsbo, nouveau record mensuel (32,1 °C en 1988) ;
  • 32,2 °C à Hedeviken, nouveau record absolu (précédent record de 30,6 °C en 1988).

Situation de « blocage »

Cet épisode de chaleur s'explique par la constitution d'un dôme d'air chaud en altitude, peu mobile et associé à des hautes pressions en surface (Fig. 2 a), favorable à un très bon ensoleillement et également au réchauffement des basses couches de l'atmosphère. Cette configuration météorologique porte aussi le nom de "blocage", à l'origine de conditions plus chaudes que la normale sur ces contrées. Ce régime de temps spécifique, caractérisé par la constitution récurrente de conditions anticycloniques, a été privilégié tout au long de mois de juin (Fig. 2 b), associée à une anomalie thermique positive marquée sur l'ensemble du mois (Fig. 3). Il pourrait ainsi s'agir du mois de juin le plus chaud depuis le début des relevés en un certain nombres des stations de la Norvège, de la Suède et de la Finlande.

Cet épisode de fortes chaleurs va se poursuivre ces prochains jours, le retour de conditions dépressionnaires venues de l'Atlantique y mettant fin en début de semaine prochaine.

Fig. 2a : Géopotentiels à 500 hPa et anomalie associée (équivalent à un champ de "pression" en altitude) le 26 juin 2020 à 00 UTC - © www.tropicaltidbits.com

Géopotentiels à 500 hPa sur la période allant du 1er et au 25 juin 2020 - © Météo-France

Anomalies de température sur l'Europe du 1er au 25 juin 2020 - © Météo-France