Roland-Garros : Météo-France mobilisé pour éclairer le tournoi
10/06/2021 On ne le sait pas forcément : à Roland-Garros , une équipe dédiée de Météo-France scrute le ciel du tournoi à la loupe pour prévoir la moindre goutte. Dans le PC situé sous le court central, quatre prévisionnistes se relaient tout au long du tournoi pour assurer les prévisions météo et éclairer les organisateurs du tournoi.
Frédéric Jourdain, prévisionniste-conseil de Météo-France Sports, participe à cette assistance depuis 2004.
Météo-France et Roland-Garros, c’est une longue histoire ?
Oui, c’est un partenariat historique ! Depuis 1988, Météo-France et les organisateurs de Roland-Garros travaillent en étroite collaboration pour anticiper au plus juste les phénomènes météo qui pourraient perturber l’événement.
Et vous ? Quel est votre parcours ?
Je suis prévisionniste à l’aéroport d’Orly. Depuis 2004, j’assiste aussi chaque année le tournoi de Roland-Garros en tant qu’expert de Météo-France. J’ai toujours suivi les Internationaux de tennis, mais c’est vraiment en réalisant l’assistance météo pour le tournoi que je me suis pris au jeu du tennis ! C’est un grand tournoi, et être ici, au cœur de l’événement, est une expérience passionnante.
Comment travaillez-vous ?
Pour le tournoi, Météo-France déploie un radar mobile permettant de prévoir l’arrivée des pluies, même les plus petites, avec une très grande précision via des images à haute fréquence et résolution (avec une précision de 100 m... toutes les minutes !).
Nous avons également une station d’observation que nous installons sur le site, pour mesurer les quantités de pluies tombées, le vent, l’humidité… Nous disposons ainsi des meilleurs outils pour prévoir le temps et anticiper les événements météo qui pourraient perturber le jeu. Cela permet au staff de Roland-Garros de programmer au mieux les matchs. Nous sommes installés à proximité directe des organisateurs du tournoi : faut-il bâcher un court ? Suspendre le match ? Couvrir le central ? Nous sommes toujours en contact pour les conseiller, les aider à prendre les bonnes décisions, à la minute près !
À quoi êtes-vous attentifs ?
On surveille particulièrement la pluie. Les situations les plus compliquées sont les jours d’instabilité, qui peuvent être marqués, en juin, par des averses orageuses difficiles à prévoir. Autant on anticipe plusieurs jours à l’avance le passage d’une grosse perturbation, autant les averses peuvent se former et se dissiper très vite. Ça peut être assez stressant : imaginez qu’il faut au moins quinze minutes pour déployer le toit du central. Chaque minute compte !
Les journées sous le parapluie sont-elles une fatalité aux Internationaux de France ?
La situation est très variable au fil des ans. Mais globalement, sur trois semaines, en juin, il y a toujours forcément un peu de pluie !
La période de début juin est parfois marquée par son caractère orageux, avec des précipitations qui tombent davantage en deuxième partie d’après-midi. Ces averses peuvent toucher directement le stade, tout comme l’éviter à quelques kilomètres près...
Comment s’est déroulé le tournoi cette année ?
La première semaine a été marquée par une situation d’averses orageuses, justement. Cela nous a tout de suite mis dans le bain ! Ensuite, la situation a été assez calme, d’abord fraîche avec des passages perturbés, puis plus estivale. La fin du tournoi coïncide cette année avec l’arrivée des beaux jours, ce qui est plutôt une bonne nouvelle : les derniers matchs devraient se jouer au soleil !
Quels sont les tournois qui vous ont le plus marqués ?
En 2016, le temps avait été souvent pluvieux, sans discontinuer. C’était l’année des crues de la Seine, le ciel avait été chargé, humide, toute la durée du tournoi. Ça a été une année très compliquée pour Roland-Garros avec notamment une journée où le jeu n’a été possible que pendant deux heures, à peine.... Et malgré tout, les organisateurs ont réussi à boucler l’ensemble du programme ! Et le jour de la finale, une éclaircie est venue éclairer le court. C’était une jolie conclusion !