Planète Image d'illustration. Pont brisé par les inondations en Guyane.

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Pluies diluviennes sur la Guyane

09/03/2022

Après un mois de février exceptionnellement arrosé et au sortir d’une année 2021 extrêmement pluvieuse, des pluies diluviennes se sont abattues sur la Guyane entre le 7 et le 8 mars derniers. Alors que les niveaux de cours d’eau étaient déjà très élevés, ces pluies ont provoqué de fortes inondations et dégradé localement des infrastructures routières. Le « petit été de mars », habituel répit entre la petite (décembre à février) et la grande saison des pluies (avril à juillet), se fait attendre.

Près d’un mois de pluie en 12 heures

Ce sont les alentours de Cayenne qui ont subi les plus forts cumuls. À Roura (287 mm), Matoury (286 mm - aéroport) ou Montsinery (267 mm), il est tombé pratiquement un mois de pluie en l’espace de 12 heures, entre 00 h et 12 h, heure locale, mardi 8 mars. Les plus fortes précipitations n’ont pas atteint les secteurs les plus densément peuplés de Cayenne et Rémire-Montjoly  ( « seulement » 99 mm à Remire-Montjoly ou 116 mm au centre de Cayenne sur la même période), mais ont provoqué d’importants dégâts dans la région avec une route coupée à Montsinéry. 

Météo-France Guyane a rédigé un article complet sur cet épisode, à consulter ici.

Une récurrence de précipitations excédentaires

Cet épisode de précipitations intenses arrive dans un contexte aggravant. En effet, après une année 2021 remarquablement pluvieuse, la petite saison des pluies passée a été extrêmement arrosée, avec une zone de convergence intertropicale généralement très proche de la Guyane, avec des pics d’activité fréquents, cela s’est traduit par un mois de février exceptionnel, enfonçant le clou après un mois de janvier déjà copieusement arrosé autour de l’Île de Cayenne.  

Ainsi, le premier trimestre 2022 est déjà à quelques encâblures des trimestres janvier-février-mars les plus arrosés en périphérie  de Cayenne,  avec déjà 2 178 mm tombés  à  Matoury depuis le début de l’année (record  en  1976  de  2 204 mm), et 2 089 mm tombés à Roura (2 211 mm en 1976), alors que nous sommes que le 9 mars !

Cette longue période de pluviométrie excédentaire a en réalité commencé en avril 2020 et s’explique par une alternance de phases La Niña et d’anomalies de températures de surface de l’océan positives dans le bassin atlantique équatorial (avec même par moments une conjugaison des 2 phénomènes). Actuellement c’est l’influence de La Niña qui prédomine .

Répit avant de nouvelles fortes pluies en fin de semaine

Une très relative accalmie se dessine ce mercredi et ce jeudi avec un régime d’averses se généralisant l’après-midi et prenant un caractère orageux sur la Guyane forestière.
Un nouvel épisode de fortes pluies est probable en fin de semaine, à partir de vendredi, affectant les mêmes zones.