Infos climat Un Noël bien doux, mais quel est le Noël le plus froid ? Le plus chaud ? Retour sur des jours de Noël mémorables.

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Un Noël 2022 exceptionnellement doux

26/12/2022

Aucune magie côté ciel : le jour de Noël, comme les autres jours de l’année, est soumis à la variabilité naturelle du climat, et peut s’avérer bien différent d’une année à l’autre.

Noël 2022 fut exceptionnellement doux sur le pays avec, le 25 décembre, un indicateur thermique de 11,3 °C à l'échelle nationale (soit une anomalie de +5,5 °C par rapport à la normale), ce qui place ce Noël à la seconde place des Noëls les plus doux derrière 1997.

Si le nombre de records battus est resté limité, la douceur a été partout présente et souvent très marquée, On a ainsi relevé 21,2 °C à Biarritz (+9 °C/normale), 20,3 °C à Clermont-Ferrand (+12), 19,0 °C à Marseille (+7), 18,1 °C à Bordeaux (+8), 16,3 °C à Lyon (+9), 15,8 °C à Nantes (+6), 15,4 °C à Strasbourg (+10), 13,5 °C à Paris (+6), 12,9 °C à Rennes (+4).

Revenons sur quelques jours de Noël qui se sont distingués par leur douceur, leur froidure ou encore leur enneigement.

Noël 2020 rompt la tendance douce des dernières années

Ces dernières années, les températures ont souvent été douces, voire extrêmement douces à cette période de l'année. Noël 2020 se démarque, avec des températures, en moyenne sur la France, plus froides que les normales. Il s’inscrit comme le plus froid depuis 10 ans, battant 2011 qui présentait un faible déficit thermique, mais sans atteindre le niveau de 2010, très froid et neigeux, et le record de 1962. Il casse ainsi une série de Noël doux, avec des excédents thermiques exceptionnels en 2012 et 2015. 
L’année suivante, en 2021, le 25 décembre renoue avec la douceur, en se positionnant, avec un excédent de +3,5 °C, parmi les huit Noëls les plus doux à l’échelle de la France depuis le début des relevés en 1947.

Quelques jours de Noël mémorables

Quel est le Noël le plus froid ? Le plus chaud ? Tempétueux ou neigeux, certains jours de Noël marquent les mémoires.

Noël 1962 au tison

Le temps est glacial pour les fêtes de Noël 1962 (au début d’un hiver long et rude, le fameux hiver 1963). Au cours de cette matinée, le thermomètre descend jusqu’à -17,0 °C à Vichy et Luxeuil, -12,8 °C à Bordeaux et Lyon, -10,2 °C à Marignane, -9,0 °C à Dinard et Tarbes, -7,5 °C à Paris, -4,5 °C à Perpignan.

Noël 1997 au balcon

Il s’agit du jour de Noël le plus doux à l’échelle de la France (moyenne nationale 6 à 7 degrés au-dessus des normales 1981-2010) !  Au meilleur moment de la journée, il fait : 21,2 °C à Socoa, 20,5 °C à Tarbes, 20,4 °C à Dax, 20,2 °C à Saint-Girons, 18,9 °C à Clermont-Ferrand, 18,3 °C à Bordeaux, 16,6 °C à Châteauroux, 16,0 °C à Saint-Étienne, 15,8 °C à Marseille, 15,5 °C à Strasbourg, 14,7 °C à Nantes, 14,4 °C à Lille, 14,0 °C à Paris.

Noël 2013 dans le sillage de la tempête Dirk

Suite au creusement de la dépression Dirk (930 hPa au nord-ouest des îles Britanniques le 24 décembre 2013 à 12 UTC), les isobares se resserrent fortement sur la France et le vent de sud, canalisé par le relief, souffle en tempête sur un axe vallée du Rhône/vallée de la Saône, et les rafales  déjà très fortes en journée du 24 décembre se renforcent encore la nuit du réveillon pour atteindre leur paroxysme en deuxième partie de nuit. Les valeurs maximales sur l'épisode sont très souvent supérieures ou proches de 100 km/h en plaine : 123 km/h à Lyon-Bron, 119 km/h à Saint-Chamond, 117 km/h à Lyon Saint-Exupéry, 101 km/h à Dijon, et parfois plus de 120 km/h sur les reliefs exposés.

De la neige à Noël ?

Retour sur quelques Noëls blancs remarquables 
Si l'imaginaire populaire associe souvent la neige à Noël, la probabilité d'avoir de la neige en plaine à cette période est en réalité faible.
Depuis 1950, si l'on recense les années où de la neige en plaine a pu être observée entre le 24 et le 26 décembre, on relève une forte disparité géographique qui reflète la diversité des zones climatiques présentes sur l'Hexagone. En effet, la présence de neige au sol à Noël a été observée une dizaine de fois en moyenne au cours de la période 1950-2019 du Nord-Est au Massif central (15 fois à Nancy, 12 à Strasbourg, 8 à Dijon et Clermont-Ferrand, 7 à Lyon). Le phénomène est bien plus rare sur la moitié ouest du pays avec deux à quatre occurrences seulement dans l'intérieur des terres (4 à Rouen et Poitiers, 3 à Paris et Caen, 2 à Limoges, Angers et Toulouse) et généralement deux sur la frange littorale (Brest, Nantes, Cherbourg, Bordeaux). La neige à Noël reste naturellement exceptionnelle sur les régions au climat méditerranéen (2 occurrences à Nîmes et Montpellier, une 1 à Marseille mais 3 à Montélimar dans la vallée du Rhône).

Parmi les Noëls remarquables, on peut se souvenir de :
    • l'année 2010, remarquable par l'étendue du manteau neigeux relevé à cette période : on mesurait 3 à 10 cm recouvrant un large quart nord-est, de Lille à Limoges, en passant par Rouen et Paris, mais aussi sur l'est du Massif central et Rhône-Alpes en remontant jusqu'au Nord-Est, où les hauteurs de neige furent plus conséquentes (couche remarquable de 26 cm à Strasbourg le 25, 15 cm à Nancy) ;
    • Noël 1996 a également été marqué par de nombreuses chutes de neige sur l'Ouest, notamment sur les Pays de la Loire avec par exemple 12 cm à Angers le 25 et 7 cm au Mans le 24 ;
    • en 1986, ce sont cette fois-ci les régions de l'est qui ont été touchées : 18 cm de neige relevés à Strasbourg le 24, 16 cm à Lyon et 12 cm à Dijon le 25. La neige s'était alors invitée jusqu'en vallée du Rhône avec par exemple 8 cm à Montélimar le 25 ;
    • en 1962, il a neigé sur de nombreuses villes de la moitié sud comme Bordeaux, Toulouse, Clermont-Ferrand et même à Marseille avec 20 cm relevés le 24.