Florian Ambrosino / l’Œil du climat
Concours photo : votez pour le prix du public et le prix Outre-mer !
01/10/2025La cinquième édition du concours photo l’Œil du climat, organisé par Météo-France et le magazine Géo, a mobilisé de nombreux photographes, amateurs comme professionnels. Découvrez notre sélection des 10 photos finalistes illustrant les impacts du changement climatique sur notre territoire et votez, jusqu’au 9 octobre, pour élire le prix du public et le prix Outre-mer.
Pour voter pour le prix du Public : https://www.geo.fr/page/prixdupublic-votes-meteofrance
Pour voter pour le prix Outre-mer : https://www.geo.fr/page/prixoutremer-votes-meteofrance
À vous de voter !
Météo-France et Géo vous invitent à prendre part à la cinquième édition du concours photo l’œil du climat, consacré aux multiples conséquences du changement climatique en France.
Après trois mois de participation, des centaines de clichés nous sont parvenus, illustrant le réchauffement de notre climat. Inondations, sécheresses, feux de forêt, recul des glaciers, impacts sur la biodiversité, la flore, les cultures et les individus… Vous avez été nombreux à vous mobiliser et à partager votre regard sur l’évolution de notre climat, les événements climatiques extrêmes et leurs impacts sur notre territoire.
Le jury a retenu 10 photos finalistes pour le prix du Public et 5 clichés pour le prix Outre-mer dédié aux territoires ultramarins.
C’est désormais à jour de jouer : votez pour vos photos préférées, jusqu’au 9 octobre !
Trois prix seront attribués
- Le Prix du Jury Spécial Océan, décerné par des experts et journalistes de Météo-France et de Géo.
- Le Prix du Public, élu grâce à vos votes parmi les 10 finalistes.
- Le Prix Outre-mer, également choisi par le public parmi 5 finalistes.
Les résultats seront dévoilés le 17 octobre sur geo.fr et meteofrance.com. Les trois photos lauréates seront également publiées dans un numéro du magazine GEO du dernier trimestre 2025.
La sélection pour le Prix du Public
Découvrez les 10 photos finalistes et votez pour votre photo favorite.
Florian Ambrosino : « La lagune blanchie par la fournaise »
La légende du photographe : Sous son esthétique presque irréelle, cette photographie aérienne révèle une profonde cicatrice écologique. Ce phénomène laiteux qui s’étend dans l’étang de Thau est la "malaïgue". C’est une crise d’anoxie, une privation d’oxygène due aux températures qui ont fait suffoquer la lagune lors de la canicule de fin juin et début juillet 2025. Privés d’oxygène, tous les organismes marins meurent, y compris les poissons, huîtres et coquillages élevés dans l’étang de Thau.
Sébastien Cal : « La forêt malade de la chaleur »
La légende du photographe : Forêt de sapins, victime du réchauffement climatique.
Romain Duriez : « Ce glacier aura disparu dans 50 ans »
La légende du photographe : « Imaginez 300 m de forêt qui disparaissent à côté de chez vous. C’est le recul que connaît le glacier de Saint-Sorlin d’Arves dans le massif des Grandes Rousses depuis 2010. Si vous avez moins de 30 ans, il y a de fortes chances qu’il disparaisse de votre vivant. Pour les randonneurs qui se rendent au pied du glacier pour la première fois, cette disparition lente est invisible. Personne n’imagine que cette couche de glace de plus de 2 km est vouée à disparaître.
En août 2025, j’ai fait la randonnée pour rendre compte de cette immensité fragile. Quand je prends cette photo, je suis au bord d’une mare d’eau qui prend forme pendant l’été à la lisière de ce géant aux pieds d’argile. Avec une hausse des températures 2 fois plus rapide dans les Alpes que la moyenne mondiale, les glaciers subissent de plein fouet le réchauffement climatique. Ce sont les premiers témoins de ce bouleversement.
Jeremy Garamond : « Lost in Translation »
La légende du photographe : Vue aérienne d’une maison historiquement bourgeoise laissée à l'abandon, car vouée à s’effondrer face à l'inéluctable montée des eaux sur le littoral français, l'érosion de la côte et le recul du trait de côte. Des milliers de maisons sont ainsi concernées ...
Bernard Gissinger : « Niveau critique »
La légende du photographe : Les précipitations se font de plus en plus faibles en saison sèche, dans les régions tropicales comme la Guyane. Sur ce territoire, la force de l’eau est utilisée pour produire de l’énergie, grâce au barrage hydroélectrique de Petit-Saut. Ici, la forêt noyée du lac, et bien plus visible que d’habitude, en témoigne le marquage du niveau d’eau sur les troncs, datant de quelques jours. Ainsi le volume de l’eau du lac n’est plus assez conséquent pour faire tourner les turbines du barrage, ce qui risque à terme de priver de nombreuses personnes d’électricité. Le dérèglement climatique est aussi énergétique.
Théo Guillaume : « À bout de souffle »
La légende du photographe : Dans les eaux turquoise de Tetiaroa (Polynésie française), une jeune tortue verte s’élance vers la vie. Ce cliché a été pris dans le cadre de mon travail de biologiste marin pour l’association Te Mana O Te Moana, au moment fragile où les nouveau-nés découvrent l’océan. Cette petite rescapée venait d’émerger d’un nid partiellement éclos sur le motu isolé de Rimatu’u, coincée plusieurs jours sous des fragments de corail. Une fois libérée, elle s’est précipitée vers la mer avec une force étonnante. Mais son souffle, laborieux, révélait une malformation rare : ses narines fermées l’obligeaient à lutter pour respirer. Le développement embryonnaire des tortues marines dépend étroitement de la température. Entre 24 °C et 35 °C, la vie peut éclore normalement ; au-delà de ces limites, le risque de malformations et de mortalité s’accroît.
Dans un monde où les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes et plus intenses, la vitalité des embryons est directement menacée, compromettant la survie même de l’espèce. Ce fragile instant témoigne de la puissance et de la vulnérabilité de la vie marine. Car les extrêmes climatiques annoncés pour demain en France et Outre-mer — vagues de chaleur supérieures à 40 °C, sols asséchés pendant des mois — sont déjà perceptibles ailleurs, jusque dans l’équilibre précaire de ces naissances. Cette photographie rappelle que la crise climatique ne se mesure pas seulement en records de température, mais aussi dans les souffles hésitants des générations qui peinent à éclore et à survivre.
Baptiste Mourcel : « Quand la vigne s’installe en Bretagne »
La légende du photographe : Face au réchauffement climatique, la culture de la vigne gagne du terrain vers le nord. En Bretagne, sur les rives de la Rance, ce domaine viticole incarne une nouvelle réalité : celle d’un territoire qui se réinvente. Là où la vigne n’aurait pas trouvé sa place il y a quelques décennies, un vignoble de qualité émerge aujourd’hui, preuve à la fois des bouleversements climatiques en cours et de la capacité humaine à s’adapter en créant de nouveaux terroirs.
Alain Pellorce : « La Bérarde, 1 an après la catastrophe »
La légende du photographe : Le village de la Bérarde (Oisans, Isère) été 2025, 1 an après la catastrophe.
Nicolas Renaud : « Moisson de carpes »
La légende du photographe : Photo prise dans un champ de blé en juillet 2021, à Juvigny (51). Il avait énormément plu autour du 14 juillet, ce qui avait entraîné de graves inondations et la Marne était sortie de son lit. Des carpes s’étaient donc retrouvées dans des champs inondés avant une décrue rapide. Les poissons se sont retrouvés piégés dans les champs de blé en tige. Il a fallu attendre presque 3 semaines pour que le blé sèche et que la moisson soit faite. Les dépouilles de carpes ont été moissonnées après avoir fait le bonheur des renards blaireaux.
Florian Ambrosino : « Coulée noire, sans volcan »
La légende du photographe : On pourrait croire à une coulée de lave figée qui a dévalé la pente pour redessiner le paysage. Pourtant, ici, sur les flancs du massif de la Gardiole, il n’y a pas de volcan. 5 juillet 2025, alors que la station météo voisine de Sète bat un record de chaleur, la Gardiole brûle.
La sélection outre-mer
Découvrez la sélection outre-mer ci-dessous et votez pour votre photo préférée.
Johan Chevalier : « Erosion marine sur la plage de Yalimapo »
La légende du photographe : Érosion marine sur la plage de Yalimapo en Guyane (décembre 2021).
Eve Delahaut : « Ua Pou, un paradis jadis tropical »
La légende du photographe : Vallée de Hakamoui sur l’île de Ua Pou. Autrefois berceau de la tribu du dernier grand chef de l’île, Heato, elle était densément peuplée et la végétation y était variée et verdoyante, avec plusieurs cours d’eau se jetant à la mer. Ces dernières années, les précipitations s’étant drastiquement raréfiées, la commune s’est vue contrainte de rationner la distribution d’eau : deux heures à l’aube, deux heures au crépuscule. Cette vallée de l’est de l’île est particulièrement concernée par l’invasion de fourrés à Acacia (Leucaena leucocephala) et les troupeaux de chèvres et bœufs en divagation. Deux facteurs aggravant l’érosion. L’élevage fut pourtant une ressource non négligeable de nourriture pour les habitants de l’île. Ressource qu’ils se voient aujourd’hui forcés de limiter à cause du manque de fourrage pour leurs bêtes. Ce qui les force à dépendre de plus en plus des produits importés de métropole ou des États-Unis.
Patrick De Pauw : « Chido rase Mayotte »
La légende du photographe : Passage au « Karcher » de Mayotte par le cyclone Chido !
Bernard Gissinger : « Niveau critique » (sélectionné aussi pour le prix du Public – voir plus haut)
Théo Guillaume : « À bout de souffle » (sélectionné aussi pour le prix du Public – voir plus haut)