Laurent Heurley
Concours photo : découvrez les vainqueurs de L’Œil du climat 2024
11/10/2024Du 5 juin au 19 septembre, la quatrième édition du concours photo organisé par GEO et Météo-France a mobilisé plusieurs centaines de photographes amateurs et professionnels autour du thème « Vivre en France avec le changement climatique ». À l’issue du concours, trois prix ont été décernés par les votes du public et par le jury composé de membres de la rédaction de GEO et de Météo-France.
Pour la quatrième année, Météo-France et GEO organisaient un concours photo destiné à sensibiliser aux conséquences du changement climatique dans tous les territoires de France. Nouveauté de cette édition, la création d’un prix Outre-mer réunissant les meilleurs clichés des effets du réchauffement de notre climat dans ces territoires particulièrement vulnérables.
Ouragans, blanchiment des coraux, modification des fonds marins, développement d’algues toxiques en Outre-mer, mais aussi dans l’Hexagone, baisse de l’enneigement, augmentation des pluies intenses, submersions marines, incendies, fortes chaleurs, sécheresses… Les images percutantes illustrant les conséquences du changement climatique sont nombreuses et contribuent à faire connaître les bouleversements de nos écosystèmes.
Parmi les 400 photos reçues cet été, le jury a sélectionné 10 photos parmi les plus représentatives. Découvrez ci-dessous les trois gagnants de notre concours photo « Vivre en France avec le changement climatique ».
Le prix du Jury : « Naufrage » par Glen Bulot
Le regard du photographe. « Cette photo prise pendant la tempête Céline sur l'Île-d'Arz dans le golfe du Morbihan en Bretagne. On peut y voir la digue du Moulin à Marée de Berno se faire submerger par la surcote de plus d'un mètre dûe à la tempête Céline. Ce jour-là, l'île fut coupée en 5 parties : le camping municipal totalement submergé, plusieurs maisons et bâtiments inondés et les points d'accès maritimes de l'île étaient inaccessibles. La digue est de plus en plus souvent submergée, même par des coefficients de marée inférieurs à 90, ce qui n'était pas le cas auparavant. »
L’analyse de Météo-France. S’il est difficile d’établir un lien entre changement climatique, fréquence des tempêtes et intensité des vents, il apparaît que d’autres paramètres d’une tempête s’intensifient avec le changement climatique. Avec un niveau de la mer plus élevé, le risque de submersion marine est plus significatif et une atmosphère plus chaude, contenant plus d’eau, a pour conséquences des précipitations plus importantes.
Le prix du Public : « Arcus à l’approche » par Florian Ambrosino
Le regard du photographe. « Journée d'instabilité sur le département de l'Hérault, dans le sud de la France. Plusieurs cellules orageuses naissent dans les terres quand un imposant orage se forme en Camargue, dans les Bouches-du-Rhône. Chasseur d'orages, je me positionne au niveau de la plage des Aresquiers, à Frontignan, pour l'intercepter. C'est alors que je remarque une imposante ligne qui se dessine à l'horizon. Je comprends immédiatement qu'un arcus se dirige vers ma position. »
L’analyse de Météo-France. Un réchauffement climatique de + 4 °C à l’horizon 2100 se traduirait notamment par des modifications profondes du cycle de l’eau et une intensification des événements extrêmes, dont une augmentation de l’intensité des fortes pluies. La conjugaison de pluies intenses et de sols plus secs favorisant le ruissellement, il y aurait alors moins de pluie utile pour recharger les nappes.
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Le prix Outre-mer : « Réchauffé sous UV » par Théo Guillaume
Le regard du photographe. « Cette image a été prise dans le lagon de l'atoll de Tetiaroa (au nord de Tahiti, Polynésie française). En mars dernier (ndlr : en 2024), une vague de chaleur marine a provoqué le réchauffement des eaux polynésiennes et les coraux les plus fragiles ont commencé à blanchir, comme cet Acropora sp. L'utilisation d'une lampe UV permet de révéler le squelette calcaire du corail dépourvu de son algue symbiotique. »
L’analyse de Météo-France. les océans absorbent chaque année près de 90 % de l’excès de chaleur issu des activités humaines. Le réchauffement océanique engendre une hausse du niveau de la mer, une fonte des glaces polaires et intensifie les effets de canicules marines menaçant ainsi les écosystèmes marins et terrestres.
