Le nord du pays en manque de pluie

Le nord de l'Europe sous l'influence d'un anticyclone

Depuis le mois de février dernier, un anticyclone s'est installé de façon durable sur le nord de l'Europe. En mars 2025, alors que les comtés de Suffolk et Norfolk en Angleterre ont enregistré leur second mois de mars le moins pluvieux jamais enregistré selon le Met Office (derrière mars 1929), l'Espagne a connu son troisième mois de mars le plus pluvieux depuis 1961 selon l'agence météorologique espagnole (AEMet).

Depuis février 2025, la France, située entre cette zone anticylonique du nord de l'Europe et la zone plus dépressionnaire au sud, est marquée par un fort contraste pluviométrique avec des pluies excédentaires sur le Sud-Est de la France et un déficit prolongé sur la moitié Nord et notamment les Hauts-de-France.

Des pluies déficitaires sur le nord de la France

Sur les Hauts-de-France, les précipitations sont déficitaires depuis le mois de février. Depuis le 1^er février, il est tombé 69 mm en moyenne sur la région, légèrement supérieure à la quantité normalement attendue lors d'un seul mois de février. Le trimestre février - mars - avril 2025 est le moins pluvieux enregistré depuis 1959 devant février - mars - avril 2011.
 

Lille : de longues périodes sans pluie

Sur la station météorologique de Lille, on a enregistré plusieurs séquences de journées consécutives sans précipitations significatives :

• 22 jours du 28 février au 21 mars 2025
• 20 jours du 23 mars au 11 avril 2025

Ces séquences bien que remarquables, ne sont pas exceptionnelles. Par le passé, nous n'avons enregistré aucune précipitation significative pendant 37 jours en 2007 (30 mars - 5 mai), 36 jours en 1953 (20 février - 27 mars) ou encore pendant 32 jours en 1997 (du 24 mars au 24 avril 1997). En 2011, seule la période du 6 au 27 avril avait été marquée par une absence de jours de précipitations significatives.

Habituellement, le printemps correspond à la saison la moins arrosée (en particulier le mois d'avril) sur cette région avec une saison estivale classiquement marquée par des épisodes orageux.

Des sols très secs

Ce manque de pluie a des conséquences sur la sécheresse des sols. 

Après être restés plus humides que les normales de saison durant l'hiver, les sols ont subi un assèchement important dès le début du mois de mars. Début avril, ils ont atteint un état d'humidité des sols encore jamais observé sur les Hauts-de-France. Depuis, ils se maintiennent dans une situation habituellement rencontrée à la fin d'un mois de mai.