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« L’extension dans le temps de la Vigilance météo permet d’améliorer notre anticipation »
31/01/2025Trois questions au Capitaine Nicolas Ruinet, sapeur-pompier et chef du groupement d’analyse des risques du service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de l’Aube.
À quels phénomènes météo êtes-vous exposés dans votre département ?
Il y en a surtout trois : orages, vent et pluie-inondation. Les orages sont les phénomènes les plus sensibles pour nous. Localement, nous savons que les lacs de la forêt d’Orient captent les orages qui touchent les communes voisines.
Comment et quand consultez-vous la Vigilance ?
Le Centre Opérationnel de Zone nous envoie les bulletins météo Vigilance et nous disposons d’informations complémentaires comme le site professionnel de Météo-France. Nous suivons quotidiennement les prévisions météo, en particulier la vitesse du vent. Quand un orage est prévu, nous savons où la situation va être tendue. Il faut s’adapter rapidement.
Quel rôle la Vigilance joue-t-elle dans votre mission ?
Je suis responsable des services prévention, prévision et de l’opération. Lorsqu’on a une Vigilance météo, on met du personnel en garde postée dans les centres de secours. C’est une planification en amont de l’épisode pour prévoir les moyens d’intervention requis dans les meilleures conditions de sécurité et le plus rapidement possible.
En Vigilance jaune, nous sommes vigilants, mais nous ne prévoyons pas de moyens supplémentaires. En niveau orange, on passe un message d’alerte à tous les chefs de centre. Lorsqu’un événement orageux ou de vent est annoncé, il leur est demandé de vérifier les matériels d’épuisement nécessaire pour enlever l’eau et de bâchage, c’est-à-dire des bâches, des liteaux, des marteaux, des clous pour reconstituer une toiture provisoire. Ils sont chargés dans les camions pour préparer l’intervention. Dans notre département nous avons 27 centres de secours, dont 4 en garde postée et 23 en astreinte. En Vigilance rouge, cas très rare, ces centres d’astreinte sont mobilisés.
L’évolution de la Vigilance, avec l’extension du dispositif à la journée du lendemain a-t-elle modifié votre organisation ?
Nous n’avons pas fait évoluer notre organisation, mais l’extension dans le temps de la Vigilance permet d'améliorer notre anticipation. Par exemple, en cas de situation orange sur deux jours, nous savons que nous devons répondre à une sollicitation opérationnelle plus longue dans la durée. Il faut s'assurer que les équipes et le matériel soient prêts. En terme d'organisation, c'est important d'avoir un coup d’avance. En anticipant, nous gagnons en efficacité. Lors d’épisodes de Vigilance orange, nous renforçons aussi le centre de traitement d’alerte parce que le nombre d’appels de citoyens augmente. Connaître le début, la fin et la durée d’un épisode météo dangereux est également un apport intéressant. Nous sommes toujours attentifs aux améliorations du dispositif.