Infos climat Il a peu plu ce début d'année sur la région PACA.

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Le premier semestre le plus chaud et le plus sec en Provence-Alpes-Côte-d'Azur

12/07/2022

Sur le premier semestre 2022, le cumul de précipitations à l'échelle de la France atteint 318,7 mm soit un déficit de 28 % par rapport à la normale 1991-2020. Cette situation cache de grandes disparités spatiales. La région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, restée à l'écart des précipitations affiche quant à elle un cumul de 188,4 mm soit un déficit de 53 % par rapport aux normales de saison. Il s’agit du cumul le plus faible enregistré sur le premier semestre depuis le début des mesures en 1958.

Quelques relevés pluviométriques sur la région PACA entre le 1er janvier et le 30 juin

  •     Nice (06) : 107.9 mm (le plus sec depuis le début des mesures en 1943) ;
  •     Arles (13) : 65.8 mm (le plus sec depuis le début des mesures en 1963) ;
  •     Istres (13) : 66.6 mm (le plus sec depuis le début des mesures en 1922) ;
  •     Marignane (13) :  64.1 mm (le plus sec depuis le début des mesures depuis 1921) ;
  •     Avignon (84) : 84 mm (le plus sec depuis le début des mesures en 1994) ;
  •     Orange (84) : 100.8 mm (le plu sec depuis le début des mesures en 1948).

Ces faibles précipitations associées à des températures élevées pour la saison ont provoqué un assèchement précoce, depuis le début du mois de janvier, et rapide des sols. Au mois de juin, les sols atteignent des niveau record de sécheresse.

D'autres années ont elles aussi connu des déficits de pluie sur le premier semestre notamment 1967, 1982 et 2004.

  • 1967 avec un déficit de 40% sur le premier semestre. Les déficits ont été très important sur tout le début de l'année et étaient compris entre 30 et 60%. Les températures sous les normales avaient permis d'éviter une sécheresse au début de l'été.

Situation des sols en juin 1967. © Météo-France

  • 1982 avec un déficit de 45% sur le premier semestre. Les mois de janvier à mai ont été déficitaire d'environ 50%. Un mois de juin dans les normales associé à des températures sous les normales au printemps ont permis d'éviter une sécheresse des sols au début de l'été.

Situation des sols en juin 1982. © Météo-France

  • 2004 avec un déficit de 37% sur le premier semestre. Les mois de janvier et février ont étaient dans les normales tandis que les mois de mars à juin ont été déficitaire d'environ 50%. Ces déficits printanier associé à un printemps relativement frais ont permis de limiter la sécheresse des sols au début de l'été.

Situation des sols en juin 2004. © Météo-France

Ce premier semestre est historique en PACA que ce soit au niveau des températures, des précipitations et de la sécheresse des sols. Ce manque de pluie ne reflète pas une tendance de long termes de diminution des précipitations. Néanmoins, l'augmentation des températures printanières dues au changement climatique aggrave les conséquences de ces déficits de précipitations. L'évaporation plus importante assèche donc plus rapidement les sols et rend les sécheresses plus intenses.

On distingue plusieurs types de sécheresses :

    • La sécheresse météorologique correspond à un déficit prolongé de précipitations.
    • La sécheresse des sols, dite " agricole ", se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation. Elle dépend des précipitations et de l'évapotranspiration des plantes. Cette notion tient compte de l'évaporation des sols et de la transpiration des plantes (l'eau puisée par les racines est évaporée au niveau des feuilles). La sécheresse agricole est donc sensible aux précipitations, à l'humidité et à la température de l'air, au vent mais aussi à la nature des plantes et des sols.
    • La sécheresse hydrologique se manifeste enfin lorsque les lacs, rivières ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas. Elle dépend des précipitations mais aussi de l'état du sol influant sur le ruissellement et l'infiltration. Le réseau hydrographique et les caractéristiques des nappes déterminent les temps de réponse aux déficits de précipitations observés sur différentes périodes.
Ces différentes sécheresses peuvent intervenir à différents moments, non forcément concomitants, et ne sont pas forcément systématiques.