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Météo : pluie et fraîcheur notable en début d’automne
26/09/2025Un temps particulièrement frais pour la saison s’est installé sur le pays durant la semaine d’équinoxe d’automne. En cause, la persistance d’une goutte froide (air froid en altitude) peu mobile sur le pays.
Pourquoi fait-il si frais ?
Entre dimanche 21 et lundi 22 septembre de l’air froid d’origine polaire a afflué sur le pays. Parallèlement, une perturbation s’est enroulée autour d'une goutte froide plus au sud. Très peu mobile, cette goutte froide a maintenu des conditions grises et humides, avec une fraîcheur diurne inhabituelle pour la saison.
Sous la grisaille les maximales ont plafonné autour de 10 à 15 °C en journée.
Les températures en journée ont été régulièrement 6 à 9 °C sous les normales saisonnières pour une fin septembre, en particulier du sud-ouest au nord-est. La succession de journées aussi fraîches et grises en septembre est peu banale.
Des températures parfois inédites à cette période de l’année
Mardi 23 et mercredi 24 septembre ont été parfois extrêmement froids pour la saison.
Des valeurs inédites de température maximale basse ont été enregistrées :
Mercredi 24 septembre, on a mesuré :
- 9,3 °C à Blesmes (Aisne, station ouverte en 1987). Il n’avait jamais fait si froid une dernière décade de septembre. La valeur la plus fraîche mesurée était de 10,4 °C le 26/09/2010
- 10,4 °C à Juniville (Ardennes, station ouverte en 1959)
- 11,4 °C à Fontainebleau (Seine-et-Marne, station ouverte en 1989) et 12,9 °C mardi
- 10,5 °C à Magnanville (Yvelines, station ouverte en 1995),
Pour la station historique de Paris-Montsouris, l'après-midi du mercredi 24 septembre (10,9 °C de maximale) était la plus fraîche en septembre depuis les 10,3 °C du 16/09/1986. Cependant on peut noter que quelques stations ont vu une maximale plus basse qu’en 1986, notamment entre la Seine-et-Marne et les Ardennes.
Le manque de soleil fait aussi partie du caractère remarquable de la situation, avec parfois 3 ou 4 journées sans soleil, ce qui est exceptionnel en septembre, et traduit une situation météorologique bloquée. Enfin, les amplitudes thermiques ont été très faibles, à Paris 0,6 °C hier, avec une luminosité extrêmement faible, due à l’épaisse couche de nuages. La différence entre le minimum et le maximum de températures sur 24 h a été de seulement 0,6 °C, ce qui est du jamais vu aussi tôt dans l’automne, et seulement égalé durant l’automne climatologique par la journée du 5 novembre 1974.
Un peu de neige dans les Alpes
La neige est tombée dans les Alpes parfois dès 1800 m, les sols ont été parfois blanchis dès 1900 m. Globalement il s’agit d’un épisode de neige en altitude classique pour un mois de septembre, moins intense et moins froid que septembre 2020 par exemple dans les Alpes du nord. Localement comme dans le secteur d’Isola 2000, les quantités ont pu être plus notables pour la saison avec 15 à 25 cm entre 2000 et 2300 m.
Des pics de fraîcheur « comparables » en septembre
Quelques pics de fraîcheur comparables en septembre depuis 1960, avec des températures maximales inférieures à 12 °C :
• Paris avait connu un pic froid les 16 et 17 septembre 1986 avec des maximales de 10,3 °C et 11,3 °C
• à Strasbourg, 8 pics comparables dont le plus précoce le 7 septembre 1984, avec seulement 11,8°C au meilleur de la journée
• à Châteauroux, 5 pics comparables dont le 2 septembre 1965 avec 10,6 °C.
De telles températures sont-elles fréquentes fin septembre ?
A l’échelle du pays, les maximales sont 5 °C en dessous des normales depuis le 23 septembre, soit une moyenne de l’indicateur thermique France d’environ 15 °C. La France a déjà connu des pics de fraîcheur précoce comparables :
- du 25 au 27 septembre 2020,
- du 25 au 27 septembre 2010
- du 26 au 28 septembre 2007
- les 24 et 25 septembre 2002
- les 17 et 18 septembre 2001
Avant 2000, de tels pics de fraîcheur étaient observés fin septembre une année sur trois.
Dans un climat qui se réchauffe, les épisodes de fraîcheur précoces se raréfient.