Pourquoi le ciel semble-t-il voilé cette semaine ?

12/06/2025

Depuis le début de la semaine, le ciel paraît voilé, laiteux. Comment expliquer ce phénomène ? Quel est son impact sur la qualité de l’air ? Quelle est l’évolution prévue ?

Le rôle de Météo-France dans la surveillance de la composition atmosphérique

Météo-France dispose, pour ses besoins propres, d’un modèle de Chimie-Transport qui permet de décrire l’évolution de la composition de l’atmosphère, à la fois pour les constituants gazeux et les aérosols, offrant une large gamme d’applications possibles, depuis la contribution à la prévision en temps réel de la qualité de l’air jusqu’aux études d’impact du changement climatique, en passant par le suivi de nuages de cendres volcaniques par exemple. Météo-France contribue au système Prev’air, plate-forme nationale de prévision de la qualité de l’air, géré par l’Ineris.

Pourquoi le ciel est-il voilé ?

L'Hexagone est en ce moment soumis à un épisode de poussières désertiques. Une dépression dans le proche Atlantique fait remonter une masse d’air chaud du sud. Ce flux de sud marqué transporte des masses d’air chargées en poussières minérales venant des zones désertiques d’Afrique.
Ces particules sont généralement transportées vers 5 km d’altitude, dans la troposphère, mais, avec le brassage des couches atmosphériques, certaines d’entre elles sont retombées au niveau du sol avec des concentrations significatives.

Ce panache chargé en poussières désertiques provenant d’Afrique du Nord a survolé et survole encore la moitié sud de la France d’ouest en est entre mercredi 11 juin et vendredi 13 juin.

Ce début de semaine, la France a d'autre part été touchée par un large panache de fumées provoquées par les incendies en cours au Canada. Cet important panache transporté par de puissants courants atmosphériques traverse l’Atlantique pour arriver jusqu’en Europe.

Quel est l’impact sur la qualité de l’air ?

L’ensemble des aérosols peut avoir un impact sur la qualité de l’air en surface et également sur la visibilité. Le ciel actuellement laiteux résulte du fait que les particules en suspension peuvent absorber et diffuser le rayonnement solaire.

Les poussières désertiques ont un effet sur les concentrations de particules plus petites que 10 µm (PM₁₀) à la surface. Selon Prev’air : « L’effet sur les concentrations de particules PM₁₀ à la surface devrait être notable sur le quart sud-est entre le jeudi 12 et le samedi 14 juin. »

Par ailleurs, les feux de forêt qui ont sévi et sévissent encore au Canada émettent de grandes quantités de particules dans l’atmosphère dont une partie a traversé l’Atlantique Nord pour survoler l’Europe depuis le début de la semaine. Toujours selon Prev’air : « La qualité de l’air a été affectée à partir de la mi-journée du lundi 9 juin. Les effets sur les niveaux de particules à la surface devraient continuer à se faire sentir sur la moitié sud du pays les 12 et 13 juin. »

Enfin, la France fait également face à un épisode de concentrations d’ozone élevées à la surface en lien avec les températures élevées enregistrées sur le pays.
L’Ineris par le consortium Prev’air a publié un bulletin sur l’épisode en cours.

Cet épisode va-t-il durer ?

Dans ses prévisions jusqu’à lundi 16 juin, Météo-France identifie encore la présence de particules. En parallèle, les feux de forêt continuent de sévir au Canada et ils pourraient avoir encore un impact sur la composition atmosphérique dans l'Hexagone.