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Vague de chaleur du 8 au 18 août 2025 : retour sur un épisode exceptionnel
20/08/2025La France a connu du 8 au 18 août 2025 sa deuxième vague de chaleur de l’été, la 51e vague de chaleur depuis 1947.
Onze jours en vague de chaleur
Cet épisode de chaleur exceptionnel a débuté le 8 août sur le sud du pays, avec des températures particulièrement élevées sur le midi méditerranéen le 10 août. Elle a atteint un niveau exceptionnel entre le 11 et le 13 août du Sud-Ouest au Centre-Est, avec jusqu’à 14 départements en vigilance rouge.
Le 13 en soirée puis nuit, un passage orageux virulent sur de nombreuses régions du Sud-Ouest au Nord-Est a permis d’infléchir la hausse des températures le 14.
Une nouvelle accentuation de la canicule s’est opérée par le Sud-Ouest le 15 août, et un second pic a été atteint le 16, avant la régression de la chaleur vers le sud à partir du 17 août.
Une vague de chaleur remarquable sur la moitié sud
La vague de chaleur du 8 au 18 août 2025 est le 51e épisode depuis 1947 à l’échelle du pays et le 13e épisode qui démarre en août.
Cet épisode d’une durée de onze jours est :
• la seconde vague de chaleur la plus longue pour un mois d’août après la canicule d’août 2003 qui avait duré seize jours.
• une des vagues de chaleur les plus intenses sur le sud du pays.
L’intensité maximale de cet épisode est comparable à l’intensité des épisodes récents d’août 2023, de juillet 2022 ou de juillet-août 2018.
Les vagues de chaleur en août en France
Sur les treize vagues de chaleur à avoir démarré au mois d’août, la plus sévère, du 2 au 17 août 2003, a duré seize jours à l’échelle nationale et est survenue au cours d’un été exceptionnellement chaud en France et sur l’ensemble de l’Europe.
Plus récemment, en 2023, une canicule tardive et remarquable avait touché le sud du pays du 17 au 24 août. Des niveaux de chaleur souvent inédits avaient été atteints du Sud-Ouest au Centre-Est et près de la Méditerranée.
La canicule d’août 2025 à l’échelle de l’ensemble du pays n’est comparable ni en intensité, ni en sévérité à la canicule historique d’août 2003. Au niveau régional en revanche, la moitié sud du pays, et notamment le sud-ouest, a pu connaître des niveaux de chaleur comparables à ceux survenus lors de la canicule historique de 2003.
Le seuil des 40 °C souvent dépassé au sud
Les températures maximales sur le sud du pays ont souvent dépassé le seuil des 40 °C, parfois deux jours consécutifs comme à Toulouse (Haute-Garonne), à Argentat (Corrèze), Agen (Lot-et-Garonne), Montauban (Tarn-et-Garonne), voire même deux fois deux consécutifs comme à Carcassonne (Aude).
Sur notre réseau de référence de 120 stations, le seuil des 40 °C a été atteint ou dépassé :
• à 32 reprises en août 2025 par 20 stations
• à 87 reprises en août 2003 par 28 stations
Avant 1980, les occurrences de dépassement du seuil 40 °C sur ce même réseau sont extrêmement rares, seulement cinq occurrences ont été mesurées entre 1951 et 1980.
La moitié nord du pays a été épargnée lors de cet épisode par les températures les plus élevées.
Des nuits très chaudes sur le sud du pays
La température minimale y est restée au-dessus du seuil des 20 °C (nuit tropicale) quelquefois durant la totalité de l’épisode caniculaire. On dénombre ainsi :
• 6 nuits tropicales à Bordeaux (Gironde) ou Orange (Vaucluse)
• 7 nuits à Carcassonne (Aude) ou Montélimar (Drôme)
• 8 nuits à Nîmes (Gard)
• 9 nuits à Fréjus (Var)
• 10 nuits à Toulouse (Haute-Garonne) ou Istres (Bouches-du-Rhône)
• 11 nuits, soit en continu durant la canicule, à Nice (Alpes-Maritimes), Sète (Hérault) ou Perpignan (Pyrénées-Orientales)
Les nuits les plus chaudes ont été les nuits du 12 au 13 août et du 15 au 16 août, avec notamment des valeurs inédites relevées comme à Bergerac (Dordogne) avec 23,6 °C le 13 ou 27,8 °C à Narbonne (Aude) le 16.
Dans le Sud-Ouest, des températures localement plus élevées qu’en août 2003
L’épisode caniculaire d’août 2025 a été remarquable par son intensité dans le Sud-Ouest alors que le nord du pays a connu des températures quelquefois très inférieures à celles de 2003.
Ainsi, à Carcassonne, Cognac, Toulouse et Bordeaux, les températures maximales ont été en moyenne sur l’épisode de un à deux degrés plus élevées qu’en 2003 alors qu’à Strasbourg et Paris, elles ont été de trois à quatre degrés plus fraîches.
Les pics de chaleur ont été remarquables dans le Sud-Ouest avec quelques valeurs inédites comme à Bordeaux (Gironde) avec 41,6 °C, Angoulême avec 42,3 °C, Bergerac avec 42,1 °C, Tarbes (Hautes-Pyrénées) avec 39,9 °C, ainsi qu’en région Auvergne-Rhône-Alpes avec 42,6 °C à Romans-sur-Isère (Drôme) ou encore 39,7 °C à Saint-Michel-de-Maurienne (Savoie). En 2003 en revanche, les pics de chaleur étaient très marqués sur le nord du pays avec 39,5 °C à Rennes (Ille-et-Vilaine), 39,3 °C à Nancy (Meurthe-et-Moselle) ou 40,5 °C au Mans (Sarthe).
Un été 2025 marqué par les vagues de chaleur
La 51e vague de chaleur est le second épisode que connaît le pays en 2025, après la vague de chaleur du 19 juin au 4 juillet. Avec 27 jours en vague de chaleur, l’été 2025 se classe au 2nd rang pour le nombre de jours en vague de chaleur. Au cours de l’été 2022 avec 3 vagues de chaleur (juin, juillet, août), 33 jours avaient été comptabilisés et 24 jours en 2003 (avec également deux épisodes).
Des vagues de chaleur plus fréquentes et intenses sous l’effet du changement climatique
Le réchauffement climatique provoque une intensification et une multiplication des événements extrêmes comme les canicules, n’épargnant aucune zone géographique. Ainsi, les vagues de chaleur sont plus durables, plus fréquentes et souvent plus intenses.
Depuis 1947, on recense 51 vagues de chaleur à l’échelle nationale avec une augmentation de leur nombre après les années 2000 :
- 17 vagues de chaleur avant 2000 ;
- 34 après 2000.
L’été 2025, avec deux épisodes caniculaires, est emblématique des conséquences observées du changement climatique en France.