Climat : une première moitié d'hiver très douce !
15/01/2020À mi-parcours, l'hiver météorologique (qui comprend les mois de décembre, janvier et février) s'avère très doux sur la métropole avec une anomalie positive de 2,3 °C, ce qui inscrit, pour l'instant, l'hiver actuel en 3e position avec une moyenne nationale de 7,8 °C, derrière les hivers 2015-2016 (loin devant) et 2000-2001.
Douceur encore plus remarquable du côté de la Baltique
La situation depuis le début de l'année est marquée par une forte prépondérance d'un régime NAO+ qui se traduit par un gradient (ou différence) de pression plus important que d'habitude entre l'Islande et les Açores et par conséquent des vents d'ouest à sud-ouest plus forts, parfois tempétueux, sur le nord du continent propageant la douceur océanique jusqu'aux rivages de la Baltique et la Russie occidentale. Comme ces régions connaissent habituellement des hivers plus rigoureux que l'Europe occidentale, les anomalies positives qui en résultent sont plus importantes. Un pic de douceur exceptionnel se propage en ce moment d'ouest en est sur les côtes de la Baltique. Ce mercredi matin, des températures de 12 °C ont été relevées en Suède comme à Gladhammar.
Cette masse d'air très doux se décalera cet après-midi vers la Finlande, puis la nuit prochaine vers la Russie. Les températures pourraient atteindre 9 °C à Helsinki ou Saint-Pétersbourg, soit des valeurs au niveau des records mensuels de douceur en janvier (qui sont de 8,5 °C à Helsinki le 6 janvier 1973 et 8,7 °C à Saint-Pétersbourg le 10 janvier 2007). Sans atteindre des valeurs aussi élevées, il pourrait faire jusqu'à 5 °C à Moscou, ce qui ajouté à de la pluie devrait avoir raison des lambeaux de neige résiduels encore présents au sol ce mercredi matin. Ainsi, la place Rouge n'aura plus l'aspect hivernal qu'on lui connaît habituellement à cette époque de l'année, ce qui n'est arrivé qu'une seule fois aussi tardivement, c'était en janvier 2007 où il avait fallu attendre le 21 janvier pour voir une couche de neige pérenne dans la capitale russe.
Globalement, la neige en plaine est absente d'une grande partie du continent, ce qui crée une rétroaction positive (comme ce qui se produit au niveau de la banquise arctique) en modifiant l'albédo terrestre (quand la neige recouvre le sol, elle entretient le froid en renvoyant une grande partie du rayonnement solaire vers l'espace) et donc favorise d'autant plus la douceur « anormale » sur ces contrées d'Europe orientale.
Couverture neigeuse en Europe à la date du 13 janvier 2020. © NOAA.