Où sont passés nos hivers ?
13/12/2022La planète se réchauffe et les années chaudes se succèdent à l’échelle du globe comme en France. Nos hivers sont de plus en plus doux, on voit de moins en moins de neige...
Comment évoluent les hivers en France ces dernières années ?
L’hiver se réchauffe clairement en France : les hivers 2014 à 2021 ont tous connu une température moyenne au-dessus de la normale 1981-2010. Et ces 15 dernières années, on a mesuré 4 des 5 hivers les plus chauds de l’histoire, en 2007, 2014, 2016 et 2020 ! Les hivers les plus froids appartiennent désormais aux livres d’histoires.
Lorsqu'on parle d'évolution du climat, et donc de réchauffement climatique, on parle de longues périodes de temps (plusieurs décennies, un siècle...).
Tout savoir : notre vidéo " Ne pas confondre météo et climat "
Quels sont les impacts du changement climatique sur nos hivers ?
On constate une baisse du nombre de jours de gel
Les jours de gel, c’est-à-dire avec une température minimale sous abri inférieures à 0 °C, diminuent partout en France. À Besançon par exemple, on passe de 74 jours de gel par an en moyenne entre 1931 et 1960, à 58 entre 1991 et 2020.
Nombre annuel moyen de journées de gel moyen à Besançon selon différentes périodes trentenaires.
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Nombre de jours annuel de gel moyen à Besançon |
1931-1960 |
1961-1990 |
1991-2020 |
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73,7 |
72,2 |
57,8 |
Sans surprise, les journées sans dégel suivent la même tendance à la baisse, partout et sans exception.
Nombre annuel moyen de journées sans dégel à Besançon selon différentes périodes trentenaires.
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Nombre de jours sans dégel à Besançon |
1931-1960 |
1961-1990 |
1991-2020 |
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14,4 |
13,2 |
7,9 |
Les très basses températures sont en train de disparaître, même dans le Nord-Est
Un autre indicateur de ce changement de nos hivers est le nombre de jours de très grand froid, à -10 °C ou -15 °C. Ils ont fortement diminué entre la période 1931-1960, 1961-1990, et 1991-2020.
La neige en plaine est de plus en plus rare, même dans le Nord-Est
Pas de miracle pour les enfants et autres amateurs de flocons : dans un climat moins froid, la neige est moins fréquente en plaine. Il neige moins, et elle a tendance à moins tenir au sol. Elle est plus vulnérable à la fonte et à des redoux toujours plus puissants.
Le nombre de jours avec une couche significative de neige (c’est-à-dire au moins 10 cm de neige) diminue de façon parfois frappante.
La neige en montagne disparaît aussi, surtout à moyenne altitude
La montagne est plus touchée par le changement climatique, car l’augmentation de température y est en général plus forte. On observe moins de chutes de neige et plus de pluie. La neige au sol est moins épaisse et fond plus vite. En France métropolitaine, on l’observe surtout à moyenne altitude (entre 1 200 et 2 000 m). À plus haute altitude (au-dessus de 2 000 m), les températures restent majoritairement négatives durant l’hiver, malgré le réchauffement climatique. En revanche, même si la neige reste présente, la période durant laquelle elle couvre les massifs s’est réduite par rapport au passé.
Aujourd’hui, peut-on encore avoir froid avec le changement climatique ?
Le gel et la neige sont toujours possibles, même dans un climat réchauffé. C’est parce qu’ils sont liés à des situations météorologiques ponctuelles, même si le climat global se réchauffe.
En savoir plus : " Des vagues de froid peuvent-elles encore survenir avec le changement climatique ? "
Quelles sont les évolutions prévues dans les années à venir ?
On peut aujourd’hui simuler l’évolution du climat à l’horizon 2050 et 2100, selon différents scénarios d’évolution des émissions de gaz à effet de serre.
À Paris
Il est très probable que les températures moyennes continuent d’augmenter et que les précipitations stagnent ou augmentent légèrement en hiver. Il est aussi très probable que la neige, le gel et les vagues de froid continuent de se raréfier. Néanmoins, même si la probabilité de ces événements est plus faible, elle n’est pas nulle.
En montagne
À l’horizon 2050, la durée d’enneigement sera réduite de plusieurs semaines par an. L’épaisseur de la neige en hiver diminuera de 10 à 40 % en moyenne montagne.
À l’horizon 2100, il existe différents scénarios. Dans le cas de fortes réductions des émissions de gaz à effet de serre, les simulations indiquent une stabilisation des conditions d’enneigement au niveau atteint en milieu de siècle. À l’inverse, en cas de fortes émissions, l’épaisseur de la neige pourrait diminuer de 80 à 90 %. La durée de l’enneigement serait très faible, voire inexistante en moyenne montagne.
