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Infoclimat / Léo32

Des pluies parfois record depuis le début de l’hiver

01/02/2021

Un temps à nouveau perturbé et fortement pluvieux dirigera la semaine. Des pluies parfois fortes tombent ce lundi sur des sols déjà gorgés d’eau, renforçant le risque de débordements de cours d’eau sur le nord et le sud-ouest du pays notamment. Alors que le mois de février n’a pas débuté, l'hiver 2020/2021 est d'ores et déjà l'un des plus pluvieux jamais enregistrés dans certaines stations du Sud-Ouest de la France. 

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Des cumuls de précipitation record sur le Sud-Ouest

Il est tombé sur le Sud-Ouest depuis le début de l’hiver météorologique (1er décembre) de grandes quantités de pluie. Certaines stations approchent, voire ont battu leur record sur la période décembre/janvier.

Ainsi à Biarritz, depuis le 1er décembre, il est tombé 635 mm de pluie. Alors que le mois de février n'a pas commencé, ça en fait déjà le 3e hiver le plus pluvieux depuis l'ouverture de la station en 1956. La normale pour cette station, pour les 3 mois de l'hiver, est de 391 mm. L'hiver le plus pluvieux date de 1960/1961 avec 754 mm. À l’époque, le cumul sur décembre/janvier avait été de 667 mm, seule année à avoir dépassé 2021 sur la période.

À Dax aussi, depuis le 1er décembre, on a mesuré 625 mm (pour une normale saisonnière de 321 mm). Alors qu'on en est aux deux tiers de l'hiver, c'est déjà le 2e hiver le plus pluvieux après l'hiver 1960/1961 et ses 628 mm. Sur le bimestre décembre/janvier les 625 mm sont un record, devant les 549 mm de 1960/1961. 625 mm, c’est 400 mm de plus que la moyenne sur décembre/janvier !

Les Landes sont le département où l’écart à la normale est le plus impressionnant. L’excédent atteint presque 160 % de la normale à l’échelle du département !

L'hiver 2020/2021 est déjà très pluvieux sur la quasi-totalité du pays

En dehors du Sud-Ouest, le reste du pays n’a guère été épargné non plus :

  • à Paris, le cumul de pluie depuis le 1er décembre atteint 210 mm (la normale pour un hiver entier est de 150 mm, pour décembre/janvier de 109 mm), c’est la troisième valeur la plus forte en près de 150 ans de mesures ;

  • à Lyon-Saint-Exupéry, il est déjà tombé 223 mm (la normale pour un hiver entier est de 168 mm) ;

  • à Strasbourg, il est déjà tombé 145 mm (la normale pour un hiver entier est de 117 mm) ;

  • à Brest, il est déjà tombé 500 mm, c’est un record sur décembre/janvier (la normale pour un hiver entier est de 403 mm, sur décembre/janvier 300 mm !).

Languedoc et Roussillon épargnés

On notera aussi, avec des courants d’ouest à nord-ouest dominants sur la période, que le Roussillon et le Languedoc connaissent jusqu’à maintenant un hiver sec. À Perpignan, il n’est tombé que 35 mm , 600 mm de moins qu’à Biarritz depuis le premier décembre ! La tramontane a soufflé de façon récurrente dans le secteur, asséchant classiquement les perturbations. 35 mm représentent un déficit de plus de 70 % sur décembre/janvier, mais de nombreuses autres années ont vu une situation largement plus sèche. Ainsi, les excédents landais sont largement plus remarquables que les déficits roussillonnais.

La Corse coupée en deux

On peut retrouver à l’échelle de la Corse ces différentes influences selon la côte exposée au flux, la côte ouest, ou celle sous foehn, la côte orientale. Ainsi pour Calvi, en Balagne, il faut remonter à 60 ans (1961), pour retrouver au moins 300 mm de pluie sur décembre/janvier ! À L’Île-Rousse, l’excédent sur décembre/janvier atteint pratiquement 200 % de la normale, c’est très largement un record sur la période de mesure (depuis 1989).

En revanche, à Bastia, il est tombé seulement 80 mm, c’est seulement 50 % du cumul moyen sur la période, même si le déficit est nettement remarquable que ne le sont les excédents sur la façade.