Janvier 2018 : inondations et crues remarquables
05/03/2020Les pluies fréquentes et abondantes de janvier sur les sols déjà saturés ont provoqué de nombreuses crues et inondations qui ont perduré début février. Les régions d'un large quart nord-est de la France ont été particulièrement touchées, ainsi que la Normandie et le Limousin. Les cours d'eau ont atteint des niveaux élevés et sont souvent sortis de leur lit comme la Corrèze, la Loue, la Dordogne, la Saône, la Marne.
Des pluies exceptionnelles
La France a connu, en janvier 2018, une succession de passages perturbés très actifs avec plusieurs épisodes tempétueux, dans une ambiance exceptionnellement douce. Déjà très excédentaires en décembre, ces précipitations ont entraîné une saturation des sols et ont généré de nombreuses crues. En moyenne sur le pays, la pluviométrie a été excédentaire de plus de 90 %. Janvier 2018 se classe ainsi au 1er rang des mois de janvier les plus arrosés sur la période 1959-2018.
En moyenne sur la France, la pluviométrie cumulée sur les mois de décembre et janvier est la plus forte enregistrée sur la période 1959-2018 et présente un excédent supérieur à 60 % (précédents records décembre 1981/janvier 1982 et décembre 1993/janvier 1994).
Des inondations remarquables
Dans de nombreuses régions, notamment sur un large quart nord-est, les inondations ont commencé dès le début du mois de janvier.
Des sols superficiels saturés
Les précipitations déjà très excédentaires au mois de décembre ont entraîné une saturation progressive des sols superficiels qui s'est poursuivie durant le mois de janvier. Le caractère régulier des précipitations associé à la saturation des sols a causé de nombreuses inondations qui perdurent. Dans un contexte de douceur exceptionnelle, la fonte de la neige très abondante sur les massifs a également contribué à l'élévation du niveau de certains cours d'eau.
Des inondations remarquables fin janvier
Dans de nombreuses régions, notamment sur un large quart nord-est, les inondations ont commencé dès le début du mois de janvier. Le passage de la tempête Eleanor s'est accompagné les 4 et 5 janvier de précipitations pluvieuses et neigeuses importantes sur l'est de la France, entraînant des inondations des Savoies à la Franche-Comté et au département des Vosges. Les crues ont ensuite été nombreuses en Aquitaine, Bourgogne - Franche-Comté, Grand-Est, Île-de-France, Limousin, Midi-Pyrénées, Normandie et Rhône-Alpes.
De nombreux cours d'eau ont atteint des niveaux remarquables, provoquant des inondations, comme la Dordogne à Bergerac le 22, la Loue à Ornans (Doubs) le 23, la Saône à Mâcon (Saône-et-Loire) le 30 et la Seine à Rouen (Seine-Maritime) le 31.
Une crue de la Seine proche des records
Les inondations ont été exceptionnelles mais pas inédites, à Paris et en région parisienne.
La Seine a atteint, le 29 janvier, le pic de 5,85 mètres à la station Paris-Austerlitz, provoquant des crues importantes en aval et en amont. Ce pic est resté inférieur aux niveaux historiques de janvier 1910 (8,62 m) ou de janvier 1924 (7,32 m). Il a en revanche été proche du niveau atteint lors de la crue printanière de juin 2016 (6,10 m).
La situation de ce début d'hiver présente des similitudes avec celle que le pays a connue en décembre 1981 et janvier 1982. La pluviométrie de ces deux mois avait été très excédentaire (près de 60 %). En janvier 1982, des crues importantes avaient également concerné le nord du pays ainsi que la Dordogne et la Corrèze.
*Moyenne de référence 1981-2010.