Fortes précipitations dans le Var
25/08/2021Hier, mardi 24 août, des précipitations localement fortes ont été observées dans le Var. Localement de la grêle est aussi tombée.
Des cumuls hétérogènes et parfois disparates
Les pluviomètres de Météo-France ont relevé un maximum de 81,3 mm à Vauvenargues (83, proche des Bouches-du-Rhône), soit près de 3 fois le cumul mensuel moyen pour un mois d’août sur cette station, dont 58 mm en 1 heure.
On a également relevé 53,6 mm à Rians (83), dont 31 mm en 1 heure, et 52,2 mm à Trets (13), dont 46,5 mm en 1 heure.
Mais localement, les cumuls de pluie ont été beaucoup plus importants. C’est le cas notamment du côté de Pignan, où d’après les estimations radar, les cumuls de pluie ont dépassé les 100 mm, temporairement de très forte intensité et sous forme de grêle.
Une situation locale propice à d’importants écoulements
Ces précipitations, parfois très intenses, se sont abattues après plusieurs jours sans véritables pluies (le dernier cumul « significatif » dans le Var remonte au 4 août avec 6,4 mm en moyenne), et après la vague de chaleur du 10 au 17 août. Cette situation a rendu les sols très secs (plus secs que la moyenne, notamment dans le Var), favorisant de forts et soudains écoulements. Par ailleurs, les fréquentes chutes de grêle ont pu localement renforcer les dégâts.
Situation météorologique convective sous air froid d’altitude
Contrairement à ce que le lieu et l’intensité de ses précipitations pourraient laisser penser, il ne s’agit pas ici d’un épisode méditerranéen, et encore moins d’un épisode cévenol (il n’a pas plu dans les Cévennes !)
Lors d’un épisode méditerranéen (plus courant en automne mais possible en cette saison), le flux dominant est un flux de sud bien établi qui se charge en humidité sur une Méditerranée encore chaude, ce qui n’était pas le cas ce 24 août.
C’est une configuration atmosphérique classique et pas spécifiquement méditerranéenne qui s’est produite ici : de l’air chaud dans les basses couches de l’atmosphère réagit avec le passage d’une zone d’air froid d’altitude. Le fort contraste thermique génère une convection qui est renforcée par le relief et qui donne des orages parfois forts.
Des évènements de petite échelle très difficiles à prévoir
Les progrès réalisés chaque année par les modèles de prévision numérique terrestre nous permettent d’estimer de plus en plus précisément les risques de phénomènes violents, avec une anticipation toujours plus grande et une couverture géographique du risque toujours plus précisé. Néanmoins , il n’est pas possible de prévoir l’heure, l’intensité et la localisation exacte d’un phénomène orageux.