Dépression Bernard : nouvel épisode de pluies intenses
23/10/2023La dépression Bernard engendre de nouvelles intempéries sur un axe allant des Cévennes au Jura, soit des zones parfois déjà fortement arrosées la semaine dernière par un épisode méditerranéen lié aux dépressions Babet et Aline.
À quoi s’attendre en ce début de semaine ?
Ce lundi matin, des pluies soutenues sont déjà présentes sur les Cévennes, notamment du côté de l’Hérault. Ces pluies prennent parfois un caractère d’averses orageuses marquées, avec parfois plus de 20 mm en une heure. En fin de journée les pluies cesseront sur les Cévennes héraultaises et gardoises, les cumuls pourraient atteindre 100 à 150 mm sur les zones de relief les plus accoutumées aux pluies typiquement cévenoles.
Lundi après-midi, une perturbation pluvio-orageuse liée à la dépression “Bernard” se constitue sur un axe Languedoc Auvergne en remontant vers la Bourgogne. Cet axe pluvieux très actif correspond au front froid du système perturbé. Il sera localement accompagné de grêle et se déplacera ensuite vers la Franche-Comté en impactant fortement le sillon rhodanien en soirée et nuit de lundi à mardi. On attend des cumuls de précipitations très importants (généralement 70 à 100 mm) sur une courte durée et sur des sols qui sont déjà gorgés d'eau. À noter que l’axe de fortes précipitations pourrait s'étendre à l'ouest sur la plaine lyonnaise, et à l'est sur les avant-pays savoyards et le genevois.
Ces fortes pluies se poursuivent dans la nuit de lundi à mardi, en se décalant vers les Alpes en matinée tout en s’affaiblissant.
Pourquoi est-ce dangereux ?
Des cellules orageuses peu mobiles peuvent déverser en très peu de temps des quantités de pluies très importantes et provoquer des inondations rapides. Ces quantités d’eau peuvent s’abattre sur des sols déjà gorgés d’eau, suite à l’épisode méditerranéen de la semaine dernière.
À noter que la perturbation pluvio-orageuse très active sera précédée par un fort vent de sud en Auvergne-Rhône-Alpes avec de fréquentes rafales vers 90 km/h.
Aline, Bernard, comment expliquer cette succession de perturbations ?
Ces nouvelles intempéries liées à la dépression “Bernard” s’inscrivent au sein d’une nouvelle semaine qui s’annonce très perturbée avec une succession de passages pluvieux actifs. La semaine dernière a déjà vu des perturbations pluvieuses très actives, notamment dans le Sud-Est. Cette situation n’est en soi pas exceptionnelle, il n’est pas rare d’observer des séquences de temps perturbé durable en France. Cependant, après une première quinzaine d’octobre remarquablement sèche, cette deuxième partie de mois pourrait à l’inverse s’illustrer par des cumuls de pluie parfois remarquables.
Quel est l’impact du changement climatique sur les épisodes méditerranéens ?
L’analyse des événements pluvieux extrêmes méditerranéens au cours des dernières décennies met en évidence une intensification des fortes précipitations et une augmentation de la fréquence des épisodes méditerranéens les plus forts.
De manière générale, sous l’effet de la hausse de la température, l’atmosphère peut contenir davantage de vapeur d’eau, qui peut davantage se transformer en pluies, ce qui conduit à une intensification des précipitations.
Le 6e rapport du GIEC confirme l'intensification attendue de ces épisodes de fortes précipitations si le réchauffement global continue à s'intensifier et dépasse 2 °C.
Avec une mer plus chaude doit-on s’attendre à plus d’épisodes méditerranéens ou plus intenses ?
Une température anormalement chaude de la mer Méditerranée en automne peut rendre les épisodes méditerranéens plus intenses en permettant à l’atmosphère de stocker plus d’humidité sur son trajet vers les côtes. Il est important de noter néanmoins que la température de la mer n’est qu’un des ingrédients nécessaires à la survenue des quantités importantes de pluie et ne saurait être suffisante.