Mont Aigoual, centre d’interprétation des changements climatiques

Le Centre d’interprétation des changements climatiques

L’exposition occupe un espace au rez-de-chaussée et au sous-sol de l’Observatoire. Le parcours des visiteurs est construit autour d’espaces et de thématiques qui s’emboîtent autour du climat, du changement climatique et de l’Aigoual, 10 espaces amenés à évoluer :

• l’Aigoual : histoire du territoire, de l’observatoire, cartes, forêts, visuels évènements extrêmes, etc ;
• regarder/entendre le paysage, paysage climat, climat/météo ;
• la mémoire du climat : observer, mesurer, archiver ;
• le climat à la Une ;
• la machine climatique ;
• le réchauffement climatique, les causes ;
• nuages, rêves de nuages ;
• simuler, modéliser ;
• les impacts du changement climatique, les effets ;
• le temps d’agir et l’Atelier de la prévision.

En plus de l’exposition, le Centre va proposer une programmation événementielle, en accueillant des conférences thématiques, des colloques, des séminaires, des débats, des projections ou des émissions de radio.

Le Centre a également vocation à renforcer les collaborations avec le monde de la recherche en accueillant des chercheurs sur des projets spécifiques, à devenir un lieu ressource pour l’adaptation des économies au changement climatique et à former les acteurs et les élus aux transitions et à la lutte contre le réchauffement climatique.

L’Observatoire de l’Aigoual : près de 130 ans d’aventure scientifique

L’Observatoire du mont Aigoual, témoin du climat depuis 1894, a vu ses fonctions évoluer au cours de son existence. En effet, depuis la fin du 19e siècle, le sommet du mont Aigoual et son Observatoire ont été presque exclusivement dédiés aux sciences (environnementales et météorologiques, agronomiques, écologiques…) et la succession des acteurs qui ont travaillé dans ces lieux a toujours été liée à la recherche, à l’observation, à l’analyse :

• 1894 : construction de l’Observatoire suite à la reforestation du massif de l’Aigoual ;
• 1894-1943 : fonctionnement sous l’Administration des forêts. L’observatoire loge alors deux gardes et leurs familles, l’un est chargé des observations météorologiques et de leur transmission, l’autre du service forestier.
• À partir de 1943 : fonctionnement sous la Météorologie nationale puis Météo-France. Après l’occupation par les militaires en 1941, l’observatoire passe sous la direction de l’Office National Météorologique en mai 1943, puis à partir de 1945 de la Direction de la Météorologie Nationale et devient une station météorologique à part entière.
• 1985 : première exposition sur l’observatoire et le massif de l’Aigoual, améliorée en 1991 avec la création d’un musée et en 1999 avec la construction d’une salle d’exposition temporaire et de conférences.
• 1993 : un centre d’essais d’appareils de mesure est créé. Le centre accueille encore aujourd’hui des entreprises pour tester la résistance de matériaux et de matériels dans des conditions hivernales extrêmes.
• 2012 : Le centre n’est plus un centre opérationnel mais garde sa mission de vulgarisation scientifique autour de la météorologie et du climat.
• 2020 : la Communauté de Communes Causses Aigoual Cévennes « Terres Solidaires ».
• (CCCAC TS) acquiert l'observatoire, ce qui a permis la restauration du site ainsi que le renouvellement total de l'exposition.

Le massif de l’Aigoual : des conditions météorologiques extrêmes qui subissent déjà le changement climatique

C’est l’un des sites les plus arrosés et les plus ventés de l’Hexagone avec en moyenne 2 m de précipitations par an (164 jours dont 66 jours de neige), des vents supérieurs à 60 km/h pendant 265 jours et des rafales pouvant dépasser 300 km/h !
Le givre peut atteindre une épaisseur d’1,20 m en seulement 24 h !
On dénombre en moyenne 144 jours de gel et 241 jours de brouillard.

On peut aussi rappeler l’épisode catastrophique du 19 septembre 2020 où 600 mm d’eau s’étaient abattus en moins de 6 h sur plusieurs communes situées au pied du Mont-Aigoual.

La station de l’Aigoual fait aussi partie des trois sites de Météo-France, avec le site de Paris-
Montsouris et celui de Besançon, à avoir été reconnus par l'Organisation météorologique
mondiale (OMM) stations climatologiques de référence pour la qualité et la profondeur de leurs séries de données (plus de 125 ans de mesures quasi ininterrompues). Dans le monde, 60 stations ont ainsi été retenues comme référence du climat mondial. Elles permettent de qualifier l'évolution du climat. On constate notamment à l’Aigoual une baisse importante des gelées et une hausse des journées dépassant 20 °C.

Ces longues séries de données sont en effet particulièrement importantes pour étudier le changement climatique dont les effets sont déjà malheureusement bien visibles, en particulier ici.

Elles nous montrent qu’au Mont Aigoual, le réchauffement dépasse +2 °C depuis 1951, soit 10 % de plus que le réchauffement moyen en France.

On voit aussi que, comme partout en France, l’année 2022 a été l’année la plus chaude jamais observée mais qu’ici son caractère exceptionnel l’est plus qu’ailleurs puisque la température moyenne a dépassé de +3,5 °C les valeurs normales de référence de la période 1961-1990, période qui correspond au début de l’accélération du réchauffement climatique. Au niveau national, l’écart avec la même référence n’a été « que » de +2,7 °C. Toujours en 2022, le nombre de jours où la température a atteint 25 °C au Mont-Aigoual est un record absolu : 20 jours à comparer à moins d’un jour par an (0,6) en moyenne sur la période 1961-1990.