A la une Illustration pluie et vent.

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Gyda et Diomède, des intempéries aux deux bouts de l’Europe

12/01/2022

Alors qu’une vaste partie de l’Europe est couvée par un puissant anticyclone, occasionnant notamment sur la France une semaine froide, rythmée par la formation puis la dissipation de grisailles matinales souvent givrantes, le temps est bien agité à ses confins : Diomède est une dépression méditerranéenne affectant les Balkans et l’est de la Méditerranée, tandis que le régime perturbé rejeté très au nord conduit une rivière atmosphérique (voir actu sur les récentes inondations) sur la côte ouest de la Norvège, y déversant aujourd’hui et demain des trombes d’eau. Les services météorologiques norvégiens ont nommé cette séquence de temps extrême Gyda.

Vent fort en Adriatique, mer Ionienne et mer Egée

La dépression Diomède, nommée par les services météorologiques grecs, génère de fortes pluies orageuses entre la Grèce et Chypre, avec risque de crues, et organise des vents de nord localement violents dans son sillage : la bora (déferlements depuis le relief vers la mer Adriatique) et le meltem (vent violent de nord en mer Egée) justifient encore aujourd’hui une vigilance rouge pour des vents violents depuis les côtes croates jusqu’au littoral de la Turquie.

Vigilance rouge fortes pluies et crues sur l’ouest de la Norvège

De l’autre côté du continent, les côtes norvégiennes subissent aujourd’hui et demain les assauts d’un régime perturbé très doux et humide, nécessitant pour les régions côtières des vigilances rouges pour de fortes pluies et pour des crues. Il est attendu aujourd’hui des cumuls de l’ordre de 80 à 120 mm en 24 hures, localement 150 mm/24 heures.

Nomenclature complexe des tempêtes européennes

Si le système d’alarme météorologique européen s’est récemment organisé, avec une harmonisation du système de couleurs et des paramètres (voir site meteoalarm.org), le nommage des tempêtes et autres phénomènes extrêmes reste encore complexe, alors que plusieurs nomenclatures concernant les tempêtes s’appliquent toujours en Europe :

  • les tempêtes hivernales affectant l’ouest de l’Europe sont nommées selon deux listes suivant le pays affecté en premier ; on se souvient cette saison d’Aurore et de Blas (liste franco-ibérique), d’Arwenn et de Barra (liste britannique) ;
  • les services météorologiques de Méditerranée centrale (Italie, Malte, ex-Yougoslavie) peuvent également nommer des systèmes tempétueux méditerranéen (cette année : Apollo) ;
  • depuis cette année, les services grecs, chypriotes et israéliens, nomment ensemble les tempêtes de Méditerranée orientale (cette année, déjà Athina, Ballos, Carmel, et maintenant Diomède) ;
  • les services météorologiques d’Europe du Nord peuvent décider eux-mêmes de nommer un phénomène extrême, et pas nécessairement pour un risque de vent tempétueux, comme Gyda actuellement, et le nom de baptême peut être conservé par les services météorologiques voisins ;
  • enfin, les pionniers du nommage des dépressions en Europe, l’université libre de Berlin, continuent de baptiser toutes les dépressions identifiées (ainsi que les anticyclones d’ailleurs), dont les noms sont parfois utilisés localement, notamment en Europe centrale.