Changement climatique L'ouragan Harvey en 2017, fait partie, avec Maria et Irma des pires catastrophes des 50 dernières années.

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Monde : plus de catastrophes, mais des vies sauvées grâce aux alertes précoces

01/09/2021

Les catastrophes météorologiques se sont multipliées au cours des 50 dernières années, causant plus de dégâts, mais moins de décès. Le changement climatique entraîne une augmentation des conditions météorologiques extrêmes, mais les alertes précoces sauvent des vies.

Cinq fois plus de catastrophes en 50 ans

Selon un rapport détaillé que vient de diffuser l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une catastrophe d'origine météorologique, climatique ou hydrologique a été enregistrée en moyenne par jour au cours des 50 dernières années, entraînant quotidiennement le décès de 115 personnes et des dégâts se chiffrant à 202 millions de dollars des États-Unis (dollars É.-U.).
Le nombre de catastrophes a été multiplié par cinq durant cette période de 50 ans, sous l'effet du changement climatique et de la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, qu'un système de notification plus efficace permet aujourd’hui de signaler plus systématiquement. Néanmoins, grâce à une amélioration des systèmes d'alerte précoce et de la gestion des catastrophes, ces catastrophes ont entraîné presque trois fois moins de décès.

Trois fois moins de décès entre 1970 et 2019

Selon l'OMM, entre 1970 et 2019, les facteurs météorologiques, hydrologiques et climatiques ont été à l'origine de 50 % de toutes les catastrophes, de 45 % de tous les décès et de 74 % de toutes les pertes économiques dont il a été rendu compte.
Plus de 91 % de ces décès sont survenus dans des pays en développement (selon la classification des pays des Nations Unies).
Parmi les 10 catastrophes les plus graves au cours de cette période, ce sont les sécheresses (650 000 morts), les tempêtes (577 232 morts), les inondations (58 700 morts) et les températures extrêmes (55 736 morts) qui ont prélevé le plus lourd tribut en vies humaines.
Le nombre de décès a toutefois diminué d'un facteur proche de trois entre 1970 et 2019. Il a été ramené de plus de 50 000 (dans les années 1970) à moins de 20 000 (dans les années 2010). 

Des catastrophes plus coûteuses économiquement

Les pertes économiques ont été multipliées par sept entre les années 1970 et les années 2010. On en a recensé sept fois plus entre 2010 et 2019 (383 dollars É.-U. par jour en moyenne sur la décennie) qu'entre 1970 et 1979 (49 millions de dollars É.-U.). Les tempêtes ont été la cause la plus fréquente de dégâts matériels et elles sont responsables des plus importantes pertes économiques sur la planète. C'est le seul type de catastrophes dont les ravages continuent de s’accroître.
Trois des 10 catastrophes les plus coûteuses sont survenues en 2017: les ouragans Harvey (96,9 milliards de dollars É.-U.), Maria (69,4 milliards de dollars É.-U.) et Irma (58,2 milliards de dollars É.-U.). À eux seuls, ces trois ouragans sont à l'origine de 35 % de l'ensemble des pertes économiques imputables aux 10 pires catastrophes du monde entre 1970 et 2019.

Des systèmes d'alerte précoce efficaces

Selon le M. Petteri Taalas, Secrétaire général de l'OMM, « le nombre de phénomènes météorologiques, climatiques et hydrologiques extrêmes continue de progresser. Du fait du changement climatique, ils deviendront plus fréquents et plus violents dans de nombreuses parties du monde.»
« Nous devons donc nous attendre à davantage de vagues de chaleur, de périodes de sécheresse et de feux de forêt tels que ceux qui ont sévi récemment en Europe et en Amérique du Nord. Le taux plus élevé de vapeur d'eau dans l'atmosphère exacerbe les précipitations extrêmes et les inondations meurtrières. De plus, le réchauffement des océans a une incidence sur la fréquence des cyclones tropicaux les plus intenses, de même que sur et les zones qu’ils touchent,»
«Les pertes économiques augmentent à mesure que l’exposition à ces phénomènes s’intensifie. Heureusement, parallèlement à ces sinistres statistiques nous pouvons communiquer un message d'espoir : l'amélioration des systèmes d'alerte précoce multidangers se traduit par une réduction considérable de la mortalité. Nous sommes simplement mieux armés que jamais pour épargner des vies,» a-t-il encore ajouté.