Changement climatique Les vagues de chaleur de l'été 2022 ont été attribuées au changement climatique d'origine anthropique.

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Eté 2022 : les épisodes de chaleur attribués au changement climatique

04/01/2023

Les épisodes estivaux remarquables de 2022 auraient été hautement improbables et nettement moins intenses sans l’effet du changement climatique. Pour qualifier la part du changement climatique d’origine anthropique dans notre climat aujourd’hui, nos chercheurs mènent ce que l’on appelle des études d’attribution.

Des vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses, survenant plus tôt et plus tard dans la saison

Vague de chaleur précoce du 15 au 19 juin 2022 

Cette vague de chaleur de 5 jours est la plus précoce jamais enregistrée (début des mesures en 1947) au niveau national. Cette vague de chaleur précoce aurait eu 10 fois moins de probabilité de survenir dans un climat non réchauffé par les activités humaines et aurait été 1,6 à 1,8 °C moins intense. 
En 2040, ce type d’épisode sera deux à trois fois plus fréquent encore que dans le climat actuel et 0,7 °C plus intense. 

Vagues de chaleur du 12 au 25 juillet et du 31 juillet au 13 août 2022

Ces vagues de chaleur estivales de 14 jours chacune auraient eu 8 fois moins de probabilité de survenir dans un climat non réchauffé par les activités humaines et aurait été 2 °C moins intenses. 
En 2040, ce type d’épisode sera deux fois plus fréquent encore que dans le climat actuel et 1 °C plus intense. 

Comment qualifie-t-on l’influence du changement climatique ? 
On réalise des études d’attribution. Pour faire ces calculs, on utilise des simulations climatiques depuis 1850, soit le début de l'ère industrielle. Avant cette date, on considère que le climat n’est pas influencé par les activités humaines. 
À partir de ces simulations, on estime la probabilité d'observer en 2022 des vagues de chaleur au moins aussi fortes que celles effectivement observées. On fait ce calcul, alternativement, dans le monde factuel (incluant l'influence humaine) et dans le monde contrefactuel (sans perturbation humaine du climat). On compare alors les deux probabilités obtenues pour quantifier l'importance de l'influence humaine. On fait la même chose pour évaluer l'impact sur l'intensité, cette fois-ci en raisonnant à probabilité d'occurrence donnée.

Une saison estivale quasi impossible dans un climat non réchauffé  

Sur la période complète de mai – juin – juillet – août 2022, l’anomalie de température moyenne a atteint 3,78 °C. Les études estiment que cette période aurait été quasiment impossible dans un climat non réchauffé par l’homme - cette période estivale a été rendue environ 500 fois plus probable avec le changement climatique d’origine anthropique et de 1,5 à 1,9 degrés plus chaud.