Infos climat Les précipitations des deux premières décades de juillet 2020 sont très inférieures aux normales

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Climat : un début juillet très sec

22/07/2020

Il a très peu plu sur le pays les 20 premiers jours de juillet. Les précipitations moyennes sont les plus faibles mesurées en France depuis 1959. Ces faibles pluies surviennent alors que les sols se sont nettement asséchés sur une large moitié nord et est du pays sur les trois derniers mois d'avril à juin.

Des sols très secs sur une large moitié nord et est du pays

Sur les trois derniers mois (d'avril à juin), les sols se sont nettement asséchés sur une large moitié nord et est du pays. De la Haute-Normandie aux Hauts-de-France et jusqu'au Grand-Est, en Côte d'Or et dans l'Orne, les sols sont extrêmement secs. Au sud de ces régions et dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, les sols restent très secs.

En juin 2020, en moyenne sur le pays, la pluviométrie a été excédentaire de près de 30 %, ce qui n'a pas suffit à inverser la tendance sur les régions les plus sèches. Cet excédent moyen cache d'ailleurs un contraste assez marqué sur le territoire. Juin 2020 a été le mois de juin le plus pluvieux (avec juin 2007)  depuis 1959 en Bretagne mais les précipitations ont été déficitaires, parfois de plus de 25 %, de la Haute-Normandie à la Bourgogne et à la frontière belge, sur le nord de l'Alsace, le long du couloir rhodanien, autour du golfe du Lion et du nord-ouest à l'est de la Corse.

Tous les détails sur la situation au 1er juillet 2020 sur notre dernier bulletin de suivi hydrologique accessible en ligne ici. 

Très peu de pluie sur les 20 premiers jours de juillet : du jamais vu depuis 1959

Les précipitations des deux premières décades de juillet 2020 sont très inférieures aux normales (1981-2010) pour cette période avec 10,2 mm en moyenne sur la France entre le 1er et le 20 juillet 2020, valeur la plus faible sur ces deux décades depuis 1959 (où la moyenne était de 11,0 mm). Plus récemment, les années 2015 (12,8 mm) et 2019 (14,1 mm) avaient déjà été très sèches sur ces mêmes vingt jours. 

Cumul de précipitations agrégées du 1er juillet au 20 juillet

Sécheresse agricole : des zones en tension

Du côté de la sécheresse agricole, le déficit pluviométrique des dernières décades (depuis le 20 juin jusqu'au 20 juillet 2020) a provoqué une nette baisse de l'humidité des sols agrégée sur la France. L'indicateur du niveau d'humidité des sols identifie une vaste zone de sols secs à extrêmement secs au nord et au nord-est du pays.

Les zones déjà en tension, notamment d'Auvergne-Rhône-Alpes au Grand-Est, font toujours l'objet d'une attention particulière. De nouvelles zones sont à surveiller dont les Hauts-de-France et la Basse-Normandie.

Indicateur du niveau d'humidité des sols sur la 2e décade de juillet

Indice d'humidité des sols agrégé du 1er mars au 1er septembre 2020

Différents types de sécheresse 

On distingue plusieurs types de sécheresses :

  • La sécheresse météorologique correspond à un déficit prolongé de précipitations.
  • La sécheresse des sols, dite " agricole ", se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation. Elle dépend des précipitations et de l'évapotranspiration des plantes. Cette notion tient compte de l'évaporation des sols et de la transpiration des plantes (l'eau puisée par les racines est évaporée au niveau des feuilles). La sécheresse agricole est donc sensible aux précipitations, à l'humidité et à la température de l'air, au vent mais aussi à la nature des plantes et des sols.
  • La sécheresse hydrologique se manifeste enfin lorsque les lacs, rivières ou nappes souterraines montrent des niveaux anormalement bas. Elle dépend des précipitations mais aussi de l'état du sol influant sur le ruissellement et l'infiltration. Le réseau hydrographique et les caractéristiques des nappes déterminent les temps de réponse aux déficits de précipitations observés sur différentes périodes.

Ces différentes sécheresses peuvent intervenir à différents moments, non forcément concomitants, et ne sont pas forcément systématiques.