Daniel Goetz
Vacances en montagne : où y a-t-il le plus de neige ?
25/02/2022 L’enneigement reste globalement dans les normales dans les Alpes du Nord et dans l’ouest des Pyrénées, excédentaire dans l’est des Pyrénées.
Le contraste persiste avec les massifs des Alpes du Sud et de Corse, où l’enneigement reste très déficitaire pour une fin février.
Après un léger saupoudrage des massifs pyrénéens et des Alpes du Nord, dans la nuit du jeudi 24 au vendredi 25 février, les conditions s’annoncent de nouveau anticycloniques durant quelques jours. La Corse, quant à elle, pourrait temporairement reblanchir jusqu’en moyenne montagne samedi 26, avant le retour du soleil.
Alpes du Nord
La perturbation du lundi 21 février et nuit suivante a apporté, dès la moyenne montagne, des chutes de neige de l’ordre de 20 à 30 cm, voire 40 cm sur les Préalpes, beaucoup moins vers la Haute-Maurienne. Ces chutes offrent donc en surface du manteau neigeux, en ce jeudi 24 février, de la neige poudreuse dans les versants ombragés et abrités du vent, mais déjà croûtée au soleil jusqu’au niveau des alpages ; plus haut, à haute altitude, les chutes de neige ont été extrêmement ventées et l’enneigement est très hétérogène (zones dégarnies, cartonnées par le vent, glace refaisant surface par places).
Grâce à ces chutes de neige récentes, l’enneigement redevient globalement normal pour la période, et même légèrement excédentaire par endroits ; quelques secteurs restent ou deviennent déficitaires (comme les massifs de Haute-Savoie ou la Haute-Maurienne). En cette fin février cependant, le rayonnement solaire devient plus important et son impact aux altitudes les plus basses va se faire rapidement sentir dans les versants ensoleillés.
En cette dernière décade de février, les sols sont blanchis dès 900-1000 m d’altitude dans les versants nord et 1000-1300 m dans les versants ensoleillés. En dehors des pistes, on peut chausser les skis dès 1000 à 1200 m en versant nord mais vers 1300 à 1600 m en versant sud, faute de sous-couche suffisante aux altitudes plus basses. On relève en moyenne à 1500 m d’altitude : 60 à 130 cm en versant nord (enneigement moins fourni près des versants italiens), bien moins en versant sud, 5 à 60 cm. À 2500 m, l’épaisseur de neige au sol dépasse régulièrement 170 cm en tous versants.
Alpes du Sud
La perturbation du lundi 14 février avait un peu blanchi la montagne dès la moyenne altitude, de manière bien éphémère dans les versants ensoleillés. La perturbation suivante n’a fait qu’effleurer le nord des massifs proches de l’Isère et de la Savoie. Ces petites chutes de neige ne compensent pas le remarquable déficit de précipitations depuis le début de l’année 2022 (mois de janvier le plus sec depuis 30 ans et absence de précipitations début février).
L’enneigement est très déficitaire, particulièrement en haute montagne.
Le sol est blanchi vers 1200 à 1500 m d’altitude dans les versants ombragés, entre 1400 à 2500 m en allant du nord vers le sud en ce qui concerne les versants sud. On ne peut toutefois chausser les skis (en dehors des domaines skiables) qu’à partir de 1400 à 1600 m d’altitude, faute de sous-couche suffisante plus bas ; dans de nombreux massifs du sud, la pratique du ski hors-piste est quasi impossible et se limite à de très rares itinéraires dans les versants froids d'altitude.
À 1500 m d’altitude, on ne relève que 5 à 20 cm de neige au sol en versant nord et rien en versant sud. À 2500 m, l’enneigement ne dépasse pas 50 à 90 cm dans les versants nord (les massif les plus enneigés sont ceux proches des Alpes du Nord) et 15 à 35 cm dans les versants sud.
Les images ci-dessous permettent de comparer des enneigements entre février 2021 et février 2022 dans les Hautes-Alpes :
Corse
En Corse, la situation est un peu similaire à celle des massifs des Alpes du Sud : l’enneigement est très déficitaire pour un cœur d’hiver.
Les limites d’enneigement se situent vers 1300 m d’altitude en versant froid et 1500 m en versant sud. On ne peut chausser les skis, en dehors des domaines skiables, qu’au-dessus de 1800 m d’altitude, faute de sous-couche. On relève en effet, à 1500 m d’altitude, entre 10 et 15 cm de neige au sol en versant nord, encore moins en versant sud et à 2000 m environ 60 cm en versant nord et 40 à 50 cm en versant sud.
Pyrénées
L’enneigement est dans les normales dans l’ouest des Pyrénées, voire légèrement excédentaire dans les massifs les plus élevés de la partie est.
La neige est de type printanière : gelant la nuit puis s’humidifiant en journée dans les versants ensoleillés.
Les limites d’enneigement skiable se situent vers 1200 à 1300 m dans les meilleures configurations en versant nord et 1600 à 1800 m en versant sud. À 1500 m, on relève 5 à 50 cm de neige en versant nord. À 2000 m, l’épaisseur totale atteint 120 à 180 cm en versant nord et 60 à 85 cm en sud ; seul l’extrême est des Pyrénées est moins enneigé (10 cm en sud à 40 cm en nord).
Moyenne montagne
Le vent et la douceur entament le manteau neigeux. La neige en surface est transformée, très humide en journée ensoleillée, regelant la nuit.
Jura
L’enneigement est peu abondant pour une fin février.
La neige a disparu en dessous de 900 m d’altitude environ ; au-dessus, l’enneigement est irrégulier entre les secteurs exposés au vent et les secteurs abrités comme en forêt.
L’épaisseur du manteau neigeux varie de 10 à 30 cm vers 1100 m, mais plus haut en altitude, et notamment sur les sommets forestiers comme le Risoux ou le Massacre, l’épaisseur est souvent comprise entre 30 et 70 cm.
Pour la pratique du ski nordique, la plupart des sites situés au-dessus de 1000/1100 m sont ouverts.
Vosges
On trouve encore de la neige à partir de 1000 à 1100 m.
L'enneigement est très différent selon l'exposition : à 1200 m, l'enneigement varie de traces à plus de 50 cm.
Massif central
L’enneigement dans le Massif central, Sancy et monts du Cantal, est très faible : de l'ordre de 5 à 20 cm vers 1200 m et de 20 à 30 cm environ vers 1500 m, en versant nord. En versant sud, 0 à 10 cm seulement vers 1500 m.
