La banquise arctique au 2e rang des plus faibles extensions pour un début décembre
03/12/2020Après avoir atteint en septembre le deuxième minimum de superficie depuis le début des mesures après la saison 2012-2013 avec 3, 74 millions de km², l’extension de la banquise est à son deuxième minima d'extension en ce début décembre, avec tout juste 10 millions de km², une superficie à peine plus élevée que lors du record de 2016.
Un mois novembre extrêmement doux vers les latitudes polaires
C’est aux latitudes polaires que les anomalies de température ont été les plus marquées sur le globe en novembre, avec un mois de novembre historique en Scandinavie, en Finlande, en Sibérie jusqu’aux îles arctiques. Une multitude de records de chaleur pour un mois de novembre y ont été battus, parfois plusieurs fois de suite, et ce mois de novembre constitue même parfois en moyenne mensuelle le plus doux jamais enregistré, comme par exemple en Norvège (égalant 2011 avec une anomalie de 4,6 °C à l’échelle du pays, mais plutôt de 7 °C pour la partie polaire du pays), ou dans la ville de Iakoutsk en Sibérie avec une température moyenne de -19,7 °C, soit 7,3 °C d’anomalie mensuelle.
L'extension de la banquise arctique au 1er décembre 2020
C’est tout particulièrement du nord de la Scandinavie au nord de la mer de Kara, jusque dans l’extrême est de la Sibérie, que ces anomalies ont été extrêmement fortes. Ainsi, en ce début décembre, la mer de Béring reste libre de glace jusque très nord, et la mer de Kara également, les zones où la banquise accuse le retard le plus marqué par rapport à la normale.
Un début décembre trop chaud
Alors que l’Europe de l’Ouest subit ce début d’hiver météorologique un « décrochage polaire », soit une descente d’air polaire instable et humide après son parcours sur l’océan, et qui alimente un temps perturbé froid sur le pays, les côtes du nord-ouest russe et du nord-ouest du Canada vont elles au contraire connaître une nouvelle séquence extrêmement douce : au Canada notamment, à l’avant d’un vaste système dépressionnaire qui va persister sur le nord du Pacifique, une masse d’air anormalement douce dans les basses couches va gagner les côtes, passer les Rocheuses et s’étendre jusqu’aux côtes nord. Accentuées par l’effet de Foehn sous le vent des Rocheuses (qu’on appelle Chinook dans la région), les températures des Prairies canadiennes pourrait durablement atteindre 5 à 10 °C. Sans casser complétement la couche très froide d’air piégé au sol aux latitudes plus élevées, cette masse d’air va tout de même maintenir les thermomètres à des valeurs bien trop élevées jusqu’au bord de l’Arctique. Une situation qui devrait perdurer jusqu’au prochain week-end, côté russe comme côté américain.