Météo : va-t-il pleuvoir encore longtemps ?
10/01/2025L’année 2025 a débuté par une séquence de temps perturbé très pluvieuse sur une vaste partie nord du pays occasionnant des crues importantes de certains cours d’eau. Cette séquence très pluvieuse fait suite à une année 2024 déjà très arrosée accentuant un ressenti morose sur la moitié nord et en particulier le Bassin parisien. Une nette amélioration est en vue, avec l’installation d’un temps anticyclonique, donc sec, à partir de ce week-end.
Suivez la situation en consulatant le détail dans votre département sur le site de la Vigilance météorologique (en cliquant sur le département) et suivez les conseils de comportements.
Beaucoup de pluie début janvier sur les deux tiers nord
Ce début de mois de janvier a été marqué par une succession de perturbations parfois très actives. Cela a conduit à des cumuls de pluies quotidiens significatifs sur une large partie de la moitié nord pour un mois de janvier : de 15 à 30 mm pour la journée du 2 ou encore du 8 janvier. Un conflit de masse d’air a favorisé également quelques épisodes de neige et/ou de verglas en plaine sur le nord du pays.
Sur ces 9 premiers jours de janvier, certaines stations ont déjà dépassé ce qui tombe en moyenne en un mois de janvier :
Station | Cumul janvier 2025 | Normale mensuelle |
---|---|---|
Cholet (49) | 87 mm | 83 mm |
Dieppe (76) | 84 mm | 64 mm |
Rennes (35) | 83 mm | 67 mm |
Laval (53) | 80 mm | 74 mm |
Metz (57) | 70 mm | 62 mm |
Paris (75) | 50 mm | 48 mm |
Strasbourg (67) | 48 mm | 35 mm |
Ces cumuls ne sont pas forcément inédits pour cette période de l’année, mais ils se produisent sur des sols gorgés d’eau, au sortir d’une année 2024 parfois exceptionnellement arrosée. Les sols sont nettement plus humides que la normale. Par endroits, ils n'ont jamais été aussi humides qu'en ce début janvier. Cela a provoqué une réaction « quasi généralisée » des cours d’eau.
Début janvier localement très pluvieux après 2024
Pour mémoire, l’année 2024 est à l’échelle nationale la 7e année la plus pluvieuse depuis 1959.
Depuis l’an 2000, 2024 est la plus pluvieuse en France hexagonale.
Certaines stations anciennes du Bassin parisien, comme Paris-Montsouris, Melun ou Saint-Maur, n’ont jamais enregistré d’année aussi pluvieuse depuis le début des mesures.
Une amélioration dès ce week-end
Un temps anticyclonique d’hiver, sec, permettra une amélioration bienvenue sur le front des inondations. Samedi, les précipitations ne concerneront graduellement plus que les régions proches des Pyrénées. Dimanche, un temps sec sera revenu partout, avec des températures en baisse. Cette séquence pourrait bien être durable, avec un temps globalement sec qui devrait durer jusqu’en fin de semaine prochaine. Dans ces conditions, toutefois, un temps sec n’est pas forcément un temps ensoleillé, et les grisailles persistantes devraient concerner bon nombre de régions de plaine, avec une dissipation aléatoire. Les conditions ensoleillées reviendront largement en montagne.
Pourquoi tant de pluie ?
Une succession de conditions météo propices explique l’importante pluviométrie de 2024 : de nombreuses gouttes froides au printemps, une rivière atmosphérique en septembre et une température élevée de la Méditerranée. Entre l’automne 2023 et l’automne 2024, les saisons très pluvieuses se sont enchaînées, à l’exception de l’été 2024.
Le caractère très pluvieux de l’année 2024 est lié à la variabilité naturelle du climat : d’une année à l’autre, le temps peut être très différent. L’année 2022 avait été très sèche, l’année 2024 s’est avérée très pluvieuse.
L’année 2024 prise isolément ne permet ainsi pas d’établir un lien avec l’impact du changement climatique sur les pluies en France.
Depuis les années 1960, on note, en revanche, un renforcement du contraste saisonnier avec plus de pluies en hiver, particulièrement sur la moitié nord du pays ; et moins de pluies en été, particulièrement sur la moitié sud.
En climat futur, les cumuls de précipitations resteraient très variables et leur évolution sur le long terme, à l’échelle nationale, est très incertaine. Les évolutions présentent des contrastes saisonniers avec une hausse des précipitations en hiver et une baisse en été.