Planète Illustration fonte en Arctique - © Getty Images

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Arctique : la banquise a enregistré son 2e minimum de superficie le plus bas

24/09/2020

D’après le centre national américain de données sur la neige et la glace (National Snow and Ice Data Center – NSIDC), en Arctique la glace de mer aurait atteint son minimum annuel d’extension le 15 septembre, avec 3,74 millions de kilomètres carrés. Ce chiffre est bien en dessous de l’extension minimale moyenne sur la période 1981-2010 (6,25 millions de km²). Depuis le début des mesures par satellite (1979) c’est seulement la 2e fois que l’on passe sous la barre des 4 millions de km², 350 000 km² au-dessus du record de 2012 (le 17 septembre). Il semble que l’Arctique soit en train d’opérer une transition vers un nouveau climat dans lequel les extrêmes sont la norme.

Un déclin continu depuis 1979, début des mesures

Ce record impressionnant s’inscrit dans une tendance à la disparition de la banquise en été qui semble inévitable. La glace de mer, qui connaît chaque année son étendue minimale mi-septembre, avant de croître jusqu’à un maximum en février-mars, fond davantage l’été et se reforme moins l’hiver. Sa superficie de fin d’été a décliné en moyenne de 13,4 % par décennie depuis 1979, et les quatorze dernières années sont celles où l’extension a été minimale. Cette faible étendue est « sans précédent depuis au moins mille ans », écrivait le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) dans son rapport spécial sur les océans et la cryosphère, paru en septembre 2019.

 

Extension de la glace de mer en Arctique le 15 septembre 2020 - © NSIDC

Extension de la glace de mer en Arctique selon les années - © NSIDC

Un été particulièrement chaud

Cet été plusieurs régions voisines de l’Arctique ont connu de fortes chaleurs dès le mois de juin. On se rappelle des nombreux records battus en Fennoscandie et des 38 °C au-delà du cercle polaire en Sibérie. En plus de ces périodes record, l’anomalie de température sur ces régions a été régulière sur tout l’été. C’était encore le cas la première semaine de septembre, semaine où la fonte de la glace de mer a été particulièrement marquée, avec une perte de 80 000 km2 par jour, un record. Le retrait a été très important dans les mers de Barents, de Kara et de Laptev, au nord de la Scandinavie et de la Russie.

Une glace moins épaisse

Cette banquise moins étendue est également formée de glace plus mince et plus jeune, donc plus vulnérable. Selon le NSIDC, l’an dernier, à peine plus de 1 % de la couverture de glace de mer était constituée de glace datant d’au moins 4 ans, contre 33 % en 1984. Aujourd’hui, la banquise est formée aux deux tiers de glace datant de moins d’un an. La banquise, plus jeune et plus mince, fond donc plus rapidement.

L'influence du réchauffement climatique amplifié en Arctique

Au XXe siècle, la température moyenne du globe a augmenté d'environ 0,9 °C et le climat mondial continuera de se réchauffer dans les prochaines décennies. Ce réchauffement n'est pas homogène : l'Arctique est la région du globe la plus touchée. Les températures y augmentent deux fois plus vite qu'ailleurs.