Retour sur la séquence orageuse débutée le 18 juin

Orages et pluies ont traversé le pays

Les orages ont débuté durant la journée de mardi 18 juin, remontant par la façade atlantique, touchant principalement le Centre-Val-de-Loire et la Bourgogne en soirée et nuit de mardi à mercredi.  Mardi, les orages ont été violents et très pluvieux entre la Gironde et la Mayenne. Ils ont engendré des pluies intenses : à Cossé-le-Vivien (Mayenne), les cumuls de pluies ont atteint 133 mm dont plus de 100 mm en moins d'une heure.

Mercredi 19, les averses orageuses ont concerné de nombreuses régions, épargnant seulement une frange nord, avec une forte activité par endroits. Un violent orage s’est notamment abattu sur Besançon, avec des chutes de grêle de 3 cm de diamètre. Plusieurs passages d’averses ont concerné la ville de Nantes, avec un passage très actif dans la soirée donnant 40 mm en 1 heure. Les mêmes régions déjà impactées la veille ont de nouveau été concernées : ainsi, Cossé-le-Vivien a enregistré un cumul de 182 mm en 36 heures, soit l’équivalent de 3 mois de précipitations. De même, Pouancé (Maine-et-Loire) a connu 104 mm sur la même période. 

Puis la dépression portugaise étant remontée sur la France, un retour pluvieux a durablement affecté les régions centrales la nuit de jeudi à vendredi avec parfois l’équivalent d’un mois de précipitations en une douzaine d’heures comme à Romorantin avec 61 millimètres ou Le Mans (59 millimètres).

L'activité pluvio-orageuse s'est décalée sur la façade est du pays. Entre vendredi et samedi il est tombé sur l'Isère 90 à 120 mm de pluie en 48h. Ces précipitations, cumulées à une fonte accélérée du manteau neigeux à 3000 mètres provoquée par la  hausse des températures,  ont provoquées des crues torrentielles dévastant le hameau de la Bérarde à Saint-Christophe-en-Oisans.

L'activité orageuse a perduré sur le Sud-Est, provoquant également une crue de la Vésubie (Alpes Maritimes) le 24 juin sur un secteur vulnérable depuis la tempête Alex de début octobre 2020.

Comment l’expliquer ? 

Une descente d'air froid en altitude actuellement positionnée au large de la péninsule ibérique induit des remontées d'air chaud et humide dans un flux de sud à sud-ouest sur la France, associées à une forte instabilité orageuse. 

La goutte droite s'est ensuite décalée dans le week-end vers l'Italie. La façade est du pays s'est alors retrouvée à la limite de la remontée d'air chaud et la descente d'air froid en altitude sur l'Italie. C'est alors là que les orages se sont produits.

Des masses d'air plus chargées en eau avec le changement climatique  

Dans le contexte du changement climatique associé un climat plus chaud, les contenus en eau des masses d’air dans ces situations orageuses ont tendance à augmenter, avec à la clé des phénomènes plus intenses et plus pluvieux.