Météo-France et la mer
15/11/2024De la prévision des conditions météorologiques à la surveillance des pollutions marines, Météo-France joue un rôle clé dans la sécurité en mer et la protection des océans. Sur les côtes comme au large, Météo-France contribue à avertir les populations et les marins des dangers qui les guettent.
Comment fait-on une prévision marine ?
Avoir de bons moyens pour observer ce qu’il se passe dans l’air et à la surface de la terre est indispensable pour prévoir le temps qu’il va faire. Comme il est plus difficile en mer et dans les océans d’avoir de nombreux points de mesure comme au sol, les satellites météorologiques pallient en grande partie ce manque. Les radars donnent aussi des informations sur les précipitations à proximité des côtes, mais ce n’est pas toujours suffisant. Pour mesurer un maximum de paramètres, on installe des bouées équipées de capteurs. L’utilisation de ces données d’observation va servir à alimenter des modèles de prévision sur le vent en mer, les vagues, le risque de submersion du littoral et des modèles de dérives en mer, et donc de diffuser des avertissements indispensables aux marins et aux populations côtières.
Comment est assurée la sécurité des personnes et des biens en mer ?
La production de bulletins de sécurité
Météo-France produit à la fois des bulletins météorologiques réguliers (BMR) et, à partir de l'avis de « grand frais » sur l’échelle de Beaufort (vent de force 7 soufflant en moyenne à plus de 50 km/h), des bulletins météorologiques spéciaux (BMS). Ces prévisions sont diffusées en mer par les Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS) opérés par la Direction des Affaires Maritimes, et visualisables dans la rubrique Météo Marine du site de Météo-France. De quoi aider les navires à éviter les dangers liés au vent et aux vagues.
Une surveillance internationale en haute mer
Météo-France exerce des responsabilités internationales de sécurité en mer, dans le cadre du Système Mondial de Détresse et Secours en Mer (SMDSM). Les océans du globe sont entièrement couverts par 21 zones météorologiques (METAREA), coordonnées par les services météorologiques nationaux de 19 pays. Météo-France coordonne la diffusion en mer des bulletins de prévision marine sur les zones METAREA II (Toulouse) et METAREA VIII Sud (Maurice), et réalise également les bulletins météorologiques en anglais en Méditerranée occidentale (METAREA III Ouest) et dans la Manche, ainsi qu’autour des Terres Australes et Antarctiques Françaises (METAREA VII).
Un système de Vigilance vagues-submersion (VVS)
Au sein du dispositif de Vigilance météorologique, Météo-France assure l’expertise de la Vigilance vagues-submersion (VVS), phénomène qui peut affecter l’ensemble du littoral français. En effet, les voies de communication, les habitations, les zones d'activités, les jetées, les digues et autres infrastructures côtières sont susceptibles d'être envahies par la mer et endommagées en quelques heures, voire moins. La VVS est également présente dans le dispositif de Vigilance à la Réunion, à Mayotte, aux Antilles, en Guyane, à Saint-Pierre-et-Miquelon et en Polynésie française. La Nouvelle-Calédonie, elle, bénéficie actuellement d'un dispositif d'avertissement en cas de fortes houles dans le cadre de la Vigilance.
La veille cyclonique à La Réunion
Au sein d’un Centre météorologique régional spécialisé (CMRS), Météo-France assure la veille cyclonique dans tout le sud-ouest de l’océan Indien (METAREA VIII Sud) et fournit des bulletins (BMR et BMS) aux 15 pays de sa zone de surveillance. L’objectif ? Minimiser les catastrophes et protéger les populations.
Qu’en est-il de la surveillance de la pollution ?
Dans le combat contre la pollution marine, Météo-France dispose d’un allié de taille : le modèle de dérive MOTHY. En utilisant des données sur les courants marins et les conditions météorologiques, cet outil simule non seulement la dérive des personnes et des navires, mais aussi la dérive des polluants à la surface de l’océan, tels que les hydrocarbures.
Ces prévisions sont essentielles pour les autorités maritimes, les secouristes et les équipes de nettoyage en cas de marée noire ou de débris flottants, leur permettant de réagir rapidement et de minimiser les accidents graves de personnes ou l’impact des pollutions sur l’environnement et les populations côtières.
Les sargasses, le défi des algues envahissantes
Depuis 2019, les sargasses posent un défi majeur pour les côtes des Antilles et de la Guyane. Météo-France utilise des satellites pour suivre le mouvement de ces algues brunes qui dégagent des gaz mortels, comme l’hydrogène sulfuré, et prévoir leur arrivée. Grâce au modèle MOTHY, les autorités ont des informations pour anticiper leur échouement et prendre des mesures pour minimiser les impacts sur les personnes et l’environnement.