Le brouillard

Qu’est ce que le brouillard ?

Le brouillard est la suspension dans l'atmosphère de très petites gouttelettes d'eau réduisant la visibilité au sol à moins d'un kilomètre. Le brouillard est en fait un nuage dont la base touche le sol.

Comment le brouillard se forme-t-il ?

Pour que le brouillard se forme : 

• la vapeur d’eau contenue dans l’air au sol doit condenser en gouttelettes d’eau ,
• le vent ne doit pas être ni trop fort pour éviter la dispersion des gouttelettes d'eau, ni trop faible pour permettre leur suspension dans l'air.

Il existe plusieurs processus par lesquels la vapeur d'eau se condense au voisinage de la surface terrestre et donc plusieurs types de brouillard.
 

Quels sont les différents types de brouillard ? De quelle manière la vapeur d’eau se condense-t-elle près du sol ?

La vapeur d’eau condense en gouttelettes lorsque l’air chargé en humidité subit un refroidissement. 

• Le brouillard de rayonnement

  À la tombée de la nuit, la surface terrestre se refroidit plus vite que l’air au sol. La conduction thermique accentue le refroidissement des couches d’air les plus près du sol dont la vapeur d’eau finit par condenser généralement en fin de nuit. Ce brouillard est typiquement terrestre. Il peut persister plusieurs jours en période hivernale. Il se dissipe en matinée sous l'action du rayonnement solaire, en commençant par la base, évoluant parfois en une couche de nuages bas (stratus).
   

• Le brouillard d'advection 

  Un brouillard d'advection se forme lorsqu'une masse d'air chaud et humide se déplace sur une surface relativement froide. La base de cette masse d'air se refroidit au contact de la surface froide et ce refroidissement se propage sur une certaine épaisseur. Le refroidissement entraîne la condensation de la vapeur d'eau. 
  Ce brouillard est rarement très dense (visibilité rarement inférieure à 100 m), mais son épaisseur verticale est importante et il peut se former à tout moment de la journée. La plupart des brouillards rencontrés en haute mer sont des brouillards d'advection résultant d’une masse d’air chaud évoluant sur une mer froide. Leur dissipation se produit avec le réchauffement de la surface froide ou par un changement de masse d'air, au passage d'un front par exemple.
   

• Le brouillard d'évaporation dit aussi brouillard d’advection froide  

  Ce brouillard se forme sur les surfaces maritimes, surtout en automne et en hiver. Il est très souvent associé à la brise de terre établie la nuit qui amène de l'air froid au contact d’un air maritime chaud et humide dont la vapeur d’eau finit par condenser par refroidissement.

Est-ce systématiquement un pur et simple brouillard (de l’eau à l’état liquide) qui réduit la visibilité ?

Non, les gouttelettes d’eau ne sont pas systématiquement les seules responsables d’une réduction de visibilité. 

• La brume sèche

  Notamment en zone urbaine, il arrive que des aérosols (particules de pollution industrielle ou urbaine) en suspension soient suffisamment nombreux pour réduire fortement la visibilité. On parle de « brume sèche ».
   

• Le  brouillard givrant

  Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le brouillard givrant n’est pas constitué de minuscules cristaux de glace. C'est un brouillard composé de gouttelettes d'eau surfondue (à l'état liquide par température négative, elles gèlent au moindre contact). Les brouillards givrants peuvent entraîner des dépôts importants sur les chaussées, barrières de sécurité, mais également sur la végétation, sur les lignes électriques, etc.

Où et quand se produit généralement le brouillard ?

Les régions humides sont les plus exposées au brouillard :

• les vallées (ex : vallée de la Sienne)

• les zones forestières (ex : Landes)

• les zones marécageuses (ex : La Sologne)

• les zones côtières pour les brouillards d'advection d'origine maritime.

La saison la plus favorable à la formation de brouillard est l'automne avec les premiers refroidissements importants, souvent associés à des passages perturbés alternant avec des périodes anticycloniques.

Comment différencier la brume du brouillard ? Brume ou brouillard ?

Il s'agit du même phénomène, mais on parle de brume lorsque la visibilité est comprise entre 1 et 5 kilomètres. La brume peut aussi être due à la présence de divers aérosols (particules de pollution industrielle ou urbaine) qui réduisent parfois fortement la visibilité. On parle de « brume sèche » lorsque l'humidité est inférieure à 60%.

Dans les bulletins de météo marine, on parle de brume pour des visibilités inférieures à 0,5 mille marin (environ 1 km).

Arrive-t-on à prévoir le brouillard ?

En réduisant la visibilité, le brouillard constitue un danger pour tous types de circulations, routière, ferroviaire, aérienne…  C’est donc pour Météo-France un enjeu de prévision important. Or prévoir le brouillard est complexe. Les différents processus de formation de brouillard sont bien connus, mais leur localisation et leur intensité restent difficiles à prévoir avec précision. Le brouillard est une phénomène de fine échelle, résultant de processus physiques complexes, et qui font intervenir de nombreux "ingrédients" atmosphériques : la température de l'air en surface et en altitude, la variation du vent selon l'altitude et l'humidité de l'air près du sol. Néanmoins, les modèles à maille fine, qui simulent explicitement les quantités d’eau présentes dans l’atmosphère sous forme gazeuse, liquide et solide, ont permis une amélioration significative des prévisions de brouillard. Ils permettent en général d’identifier les zones à risque.

Météo-France mène également des projets de recherche pour améliorer l’anticipation de ce phénomène dangereux.