Retour sur les événements marquants de 2021
01/01/2022L'année 2020 fut la plus chaude jamais mesurée en France et dans le monde. 2021 ne détiendra pas ce record mais devrait figurer parmi les 10, voire les 5 années les plus chaudes, sur la planète. En France, 2021 a été marquée par des épisodes météorologiques remarquables : pluies abondantes et crues en hiver, gelées tardives en avril, pluies diluviennes en été, vagues de douceur exceptionnelles...
L'année 2020 a été exceptionnelle en France et sur le globe, 2021 ouvre la décennie avec des températures certes plus proches des normales, mais jalonnées de records chauds et d'épisodes extrêmes portant l'empreinte du changement climatique en cours.
Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France revient sur cette année.
On a l’impression d’avoir vécu une année pourrie : comment qualifier cette année en France ?
2020 a été l’année la plus chaude jamais mesurée en France métropolitaine, marquée par des épisodes exceptionnels : des canicules, une tempête Alex aux conséquences dramatiques… L’année 2021 a été moins tumultueuse et ne restera pas dans les annales climatologiques pour sa température moyenne à l'échelle de la France. Elle se situe à la 20e place des années les plus chaudes en France depuis 1900 et a été concernée par une pluviométrie proche des normales (1981-2010) à l’échelle du pays.
Elle a toutefois été marquée par des épisodes exceptionnels : des gelées tardives, des gouttes froides successives et des pluies intenses en été… Que faut-il en retenir d’un point de vue climatologique ?
De l’année 2021, nous retiendrons les nombreuses crues et inondations : de janvier/février sur le Centre-Ouest et le Sud-Est, de juin/juillet sur de nombreuses régions, ainsi que celles de décembre sur le Pays basque et l’enneigement record de ce début de saison dans les Pyrénées.
Nous retiendrons les nombreux épisodes de poussières désertiques venant du Sahara.
Nous retiendrons les épisodes chauds de février et mars ne laissant aucune chance à la végétation lorsque de fortes gelées furent observées début avril.
Nous retiendrons effectivement cet été assez maussade qui met un terme à six étés consécutifs très chauds, voire exceptionnellement chauds.
Et pour finir l'année, malgré un début de mois plutôt frais, une fin décembre parmi les plus douces en moyenne sur l'ensemble du pays.
Est-ce à dire que le changement climatique marque le pas ?
Hélas non, le changement climatique ne marque pas le pas. Ainsi à l’échelle globale, 2021 devrait finir parmi les 10 années les plus chaudes, voire parmi les cinq premières.
À l’échelle de la France, la température est très proche des normales 1981-2010 en moyenne sur l’année (+0,3 °C). Cependant, il y a eu encore 2,5 fois plus de records mensuels de chaud battus que de records de froid. C'est un marqueur du réchauffement climatique global. En climat « normal », il devrait y avoir un ratio égal.
Les épisodes diluviens que nous avons connus cette année (Agen, Paris, Reims, pour ne citer qu’eux) nous rappellent aussi qu’à l’avenir nous devrions être soumis à plus d’épisodes de précipitations intenses. Le changement climatique est bien une réalité, en France et dans le monde.
Retour sur les épisodes marquants de l'année 2021
- Des pluies record pour commencer l’année.
L’hiver 2020-2021 a été remarquablement pluvieux. Les pluies parfois record ont généré des crues et des inondations.
- Avril : des gelées tardives ont touché la France après un pic de douceur remarquable.
Fin mars 2021, la France connaissait une douceur exceptionnelle. Le 31 mars fut même la journée la plus chaude jamais mesurée en mars. Mais quelques jours plus tard, c’est le froid qui se fit remarquable : tout début avril, des gelées quasi généralisées tombaient sur les deux tiers nord de la France, affectant particulièrement les régions du Bassin parisien au Val de Saône. Les vignobles de France ont ainsi subi de plein fouet des gelées printanières tardives. La nuit du 7 avril 2021 fut ainsi une des plus froides depuis 75 ans. Les végétaux, les vignes et arbres fruitiers particulièrement, poussés à la floraison précoce par la chaleur de mars, subirent des dommages parfois irréversibles.
L’année précédente, en 2020, certains vignobles de la vallée du Rhône avaient subi localement des pertes de 80 %.
- Une tempête en juillet. L’été a été marquée par une succession de gouttes froides qui ont occasionné de nombreux passages perturbés.
- Septembre : des pluies diluviennes touchent la moitié sud.
Des pluies diluviennes exceptionnelles ont touché le sud-ouest le 8 septembre dans la région d’Agen . L’équivalent de deux mois de précipitations se sont abattus sur Agen en quelques heures. - Une semaine plus tard, le Gard est concerné à son tour.
- Décembre : un enneigement exceptionnel en montagne.
La fin du mois est marquée par une vague de douceur exceptionnelle.