Infos climat La France a connu une chaleur exceptionnelle pour septembre.

Météo-France

Un pic de chaleur exceptionnel et de nombreux records battus

18/09/2020

La France a été touchée ce début de semaine par un pic de chaleur exceptionnel à cette période de l'année. Le pays a connu lundi 14 septembre son après-midi le plus chaud depuis 1947. De nombreux records de températures pour un mois de septembre ont été battus les 14 et 15. Et l’indicateur thermique sur la France a dépassé les 30 °C pendant 4 jours consécutifs, une série encore jamais observée au mois de septembre.

Pic ou vague de chaleur ?

À l’échelle nationale, l'épisode qui a concerné le pays en ce début de semaine est qualifié de pic de chaleur, par opposition à une vague de chaleur qui se caractérise par sa durée et son intensité. À l’échelle départementale, il s’agit d’un pic de chaleur, sauf dans quatre départements où l'on peut bien parler de vague de chaleur. La Charente (17), la Haute-Marne (52), la Seine-Maritime (76) et la Seine-Saint-Denis, ont ainsi connu une vague de chaleur qui s'est prolongée sur plusieurs jours. Ces vagues de chaleur sont de faible ampleur, mais exceptionnelles en septembre alors qu’elles sont plus habituelles en juillet et en août.

Un «  pic de chaleur » caractérise un épisode bref, généralement de 24 à 48 heures, durant lequel les températures sont très au-dessus des normales de saison. Il peut se produire localement sur une station météorologique mais aussi sur un territoire étendu.

Une «  vague de chaleur » désigne un événement de plusieurs journées consécutives (au moins 3) durant lesquelles on observe des températures anormalement élevées sur un territoire étendu.

Un épisode de vague de chaleur est détecté dès lors qu'une valeur quotidienne de l’indicateur thermique national des températures moyennes atteint ou dépasse 25,3 °C et qu’il reste élevé pendant au moins 3 jours.

 

Des journées exceptionnellement chaudes

L’indicateur national de température moyenne (Tm) a atteint, les 14 et 15 septembre, des valeurs exceptionnelles en termes d’anomalie par rapport à la normale, comparables à celles des températures atteintes début août.

Indicateur thermique national de température moyenne (Tm) au cours de l’été 2020

Les températures maximales ont atteint des records pour un mois de septembre dans de nombreuses régions de France. Dans le Sud-Ouest, le mercure a frôlé les 38 °C lundi. Dans le Nord du pays, où il a fait plus chaud le mardi 15 septembre, on a pu atteindre 35 °C à Lille, soit 15 °C de plus que les températures attendues mi-septembre !

Sur l'épisode, 45 sur 155 postes, soit un tiers du réseau principal de Météo-France, a battu son record mensuel de température maximale. 

Quelques records mensuels

  • 37,9 °C à Orthez (64) ;
  • 35,3 °C à Creil (Oise, depuis 1950), battant l'ancien record de 34,3 °C ;
  • 35,1 °C à Lille (mesures depuis 1945), battant l'ancien record de 33,8 °C du 05/09/1949 ;
  • 34,0 °C à Saint-Quentin (depuis 1933) battant de 2 °C l'ancien record de 32°C ;
  • 34,4 °C à Nancy-Essey (mesures depuis 1927), battant les 33,7 °C du 19/09/1947 ;
  • 34,9 °C à Pontoise (depuis 1946), battant l'ancien record de 33,9 °C le 05/09/1949.

Records de températures maximales battus en septembre sur l'ensemble du réseau de Météo-France (principal et secondaire).

L’après-midi le plus chaud jamais mesuré en septembre

Le 14 septembre 2020, l’indicateur thermique national a atteint 33,4 °C, un niveau exceptionnel jamais mesuré en septembre. La France a ainsi connu son après-midi le plus chaud jamais enregistré en septembre depuis le début des mesures en 1947. Le précédent record datait du 4 septembre 1949 avec 32,6 °C.

Du 13 au 16 septembre, l’indicateur thermique national des températures maximales a dépassé les 30 °C, soit une série de 4 jours de chaleur consécutifs jamais mesurée auparavant en septembre. 

Cette chaleur record survient alors que l'été 2020 a été très chaud en France et que les sols superficiels sont encore très secs, notamment à l'est du pays. 

Si les vagues de chaleur se produisent en France métropolitaine principalement entre début juillet et mi-août, dans un contexte de changement climatique, les épisodes de chaleurs précoces et tardifs se font de plus en plus fréquents, avec un étalement de la saison estivale.