A la une Le prix du Public : « À bout de souffle » par Théo Guillaume

Théo Guillaume / L'Oeil du Climat

Concours photo 2025 : découvrez les vainqueurs de la 5e édition de l’Œil du climat

17/10/2025

La cinquième édition du concours photo L’Œil du climat, organisé chaque année depuis 2021 par Météo-France et le magazine Géo, est désormais terminée. À l’issue de trois mois de participation, trois prix ont été décernés par le public et le jury composé de membres de la rédaction de Géo et de Météo-France.

Après cinq années d’existence, le concours photo co-organisé par Météo-France et Géo poursuit son développement en attirant de nouveaux photographes amateurs et professionnels soucieux de témoigner des effets du changement climatique en France. Quelques habitués ont également participé en faisant l’effort de changer de regard, capturant des sujets différents.

Parmi les centaines de photos reçues, le jury a sélectionné 10 photos parmi les plus représentatives, ainsi que 5 photos pour le prix Outre-mer.

La sélection 2025 de l’Œil du climat illustre la diversité des conséquences du réchauffement climatique sur notre environnement et notre société. Vagues de chaleurs, forêts malades, fonte des glacier, érosion marine, sécheresse, mais aussi événements climatiques extrêmes comme les cyclones, les feux de forêt, les crues et les inondations. Les impacts sur la biodiversité et l’agriculture sont également brillamment mis en lumière.

La navigatrice Clarisse Crémer, marraine de l’édition 2025, a annoncé les trois vainqueurs de cette édition anniversaire dans un témoignage vidéo. Découvrez-ici, les trois photographes lauréats.

Le prix du Jury : « Lost in Translation » par Jeremy Garamond

Le prix du Jury : « Lost in Translation » par Jeremy Garamond

La légende du photographe : Vue aérienne d’une maison historiquement bourgeoise laissée à l'abandon, car vouée à s’effondrer face à l'inéluctable montée des eaux sur le littoral français, l'érosion de la côte et le recul du trait de côte. Des milliers de maisons sont ainsi concernées ...

Le prix du Public : « À bout de souffle » par Théo Guillaume

Le prix du Public : « À bout de souffle » par Théo Guillaume

La légende du photographe : Dans les eaux turquoise de Tetiaroa (Polynésie française), une jeune tortue verte s’élance vers la vie. Ce cliché a été pris dans le cadre de mon travail de biologiste marin pour l’association Te Mana O Te Moana, au moment fragile où les nouveaux nés découvrent l’océan. Cette petite rescapée venait d’émerger d’un nid partiellement éclos sur le motu isolé de Rimatu’u, coincée plusieurs jours sous des fragments de corail. Une fois libérée, elle s’est précipitée vers la mer avec une force étonnante. Mais son souffle, laborieux, révélait une malformation rare : ses narines fermées l’obligeaient à lutter pour respirer. Le développement embryonnaire des tortues marines dépend étroitement de la température. Entre 24 °C et 35 °C, la vie peut éclore normalement ; au-delà de ces limites, le risque de malformations et de mortalité s’accroît. 
Dans un monde où les vagues de chaleur deviennent plus fréquentes et plus intenses, la vitalité des embryons est directement menacée, compromettant la survie même de l’espèce. Ce fragile instant témoigne de la puissance et de la vulnérabilité de la vie marine. Car les extrêmes climatiques annoncés pour demain en France et en Outre-mer — vagues de chaleur supérieures à 40 °C, sols asséchés pendant des mois — sont déjà perceptibles ailleurs, jusque dans l’équilibre précaire de ces naissances. Cette photographie rappelle que la crise climatique ne se mesure pas seulement en records de température, mais aussi dans les souffles hésitants des générations qui peinent à éclore et à survivre.

Le prix Outre-mer : « Ua Pou, un paradis jadis tropical » par Eve Delahaut

Le prix Outre-mer : « Ua Pou, un paradis jadis tropical » par Eve Delahaut

La légende de la photographe : Vallée de Hakamoui sur l’île de Ua Pou (îles Marquises, Polynésie française). Autrefois berceau de la tribu du dernier grand chef de l’île, Heato, elle était densément peuplée et la végétation y était variée et verdoyante, avec plusieurs cours d’eau se jetant à la mer. Ces dernières années, les précipitations s’étant drastiquement raréfiées, la commune s’est vue contrainte de rationner la distribution d’eau : deux heures à l’aube, deux heures au crépuscule.
Cette vallée de l’est de l’île est particulièrement concernée par l’invasion de fourrés à Acacia (Leucaena leucocephala) et les troupeaux de chèvres et bœufs en divagation. Deux facteurs aggravant l’érosion. L’élevage fut pourtant une ressource non négligeable de nourriture pour les habitants de l’île. Ressource qu’ils se voient aujourd’hui forcés de limiter à cause du manque de fourrage pour leurs bêtes. Ce qui les force à dépendre de plus en plus des produits importés de métropole ou des États-Unis.