Planète L'an dernier, le cyclone Belna touchait Mayotte et Madagascar.

Météo-France

Cyclones : une saison active dans l'océan Indien ?

24/11/2020

La saison cyclonique 2020-2021 devrait être caractérisée par une activité proche voire supérieure à la normale dans le sud-ouest de l'océan Indien. Cette saison pourrait donc connaître au total entre 9 et 12 systèmes (tempêtes et cyclones). Un peu plus de la moitié d’entre eux (entre 5 et 7) pourraient atteindre le stade de cyclone tropical.

Entre 9 et 12 systèmes attendus, et surtout des trajectoires prévues plus préoccupantes

La saison cyclonique 2020-2021 devrait être caractérisée par une activité proche voire supérieure à la normale à l’échelle du bassin cyclonique du sud-ouest de l'océan Indien. Si cette année les zones de genèses seront privilégiées sur la moitié est du bassin, on s’attend à un retour de trajectoires cycloniques majoritairement orientées vers l’ouest ou le sud-ouest, pouvant amener les phénomènes cycloniques à menacer les terres habitées de la partie ouest du bassin.

L’apparition de La Niña, depuis le mois d’octobre dans le Pacifique équatorial, et le retour à une phase neutre du Dipôle subtropical de l’océan Indien constituent des changements importants du contexte de grande échelle par rapport aux deux années précédentes. Cela va induire des caractéristiques générales nettement différentes pour la saison à venir. Ainsi, la moitié est du bassin devrait devenir la zone privilégiée pour la genèse des systèmes. Une majorité de trajectoires seront orientées vers l’ouest ou le sud-ouest, amenant alors potentiellement ces systèmes à impacter les terres habitées, particulièrement la côte est de Madagascar et la côte du Mozambique.

Consultez le bulletin complet de prévision saisonnière d'activité cyclonique sur le bassin et nos prévisions à La Réunion ici.

Le contexte : l'influence de La Niña

Dans le Pacifique équatorial, un épisode La Niña a débuté et est prévu persister sur l’ensemble de l’été austral avec un pic d’intensité en décembre ou en janvier.  L’amplitude de l’évènement devrait être modérée à forte avec une influence sensible sur le climat à l’échelle du globe. 

Durant un évènement La Niña, on observe généralement des conditions plus propices à la formation des phénomènes cycloniques sur la partie est du bassin. On y trouve des eaux plus chaudes que la normale et une activité cyclonique renforcée au sein de la Zone de convergence intertropicale. Un cisaillement vertical de secteur Est accentué peut toutefois tempérer ces conditions favorables.

Il faut ajouter à cela l'influence du gradient de températures des eaux de surfaces sur l'ensemble du bassin. Au niveau de l’océan Indien, le Dipôle de l’océan Indien (DOI), après avoir été temporairement négatif durant l’hiver austral (eaux plus chaudes que la normale sur l’océan Indien équatorial est, alors que la partie ouest connaît des températures plus fraîches) va rester neutre au cours des prochains mois en laissant l’océan Indien équatorial à des températures proches ou légèrement supérieures à la normale. Dans la zone subtropicale, une phase fortement négative du Dipôle subtropical de l’océan Indien (DSOI), caractérisée par des eaux plus froides sur la partie ouest du bassin que sur la partie est, est en place depuis la saison cyclonique dernière. 

Les conditions de grande échelle plaident donc pour une activité cyclonique proche voire supérieure à la normale. C’est probablement au niveau de la typologie des trajectoires que l’on s’attend à des changements significatifs par rapport aux deux dernières saisons.