Infos climat Un épisode persistant de forte chaleur s’est mis en place sur le pays.

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Épisode de fortes chaleurs inédit pour septembre

13/09/2023

Un épisode de fortes chaleurs a touché le pays du 3 au 11 septembre. Sa durée et son intensité si tard dans la saison sont remarquables à l’échelle du pays.

Une situation de blocage en omega

Un situation dite de blocage atmosphérique s’est mise en place le premier week-end de septembre. Cette configuration a fait remonter un air extrêmement chaud qui est resté bloqué sur le pays dans un dôme de chaleur jusqu'au 11 septembre.

Situation de blocage en omega.

Est-ce remarquable ? 

Ce niveau de chaleur est remarquable à cette période de l’année  :  
Avec une température moyenne sur la France de 25,1 °C degrés (l’indicateur thermique France moyenne les températures de la nuit et de la journée sur un ensemble de stations représentatives du territoire métropolitain), le 4 septembre 2023 est la journée la plus chaude jamais observée en septembre, battant le précédent record de 24,7 °C du 4 septembre 1949). Le mardi 5, l’indicateur est monté à 25 °C.

À Paris, le seuil de "très forte chaleur" de 35 °C a été dépassé à la station de Paris-Montsouris pour la première fois de l’année le vendredi 8 avec 35,1 °C et samedi 9 on a même relevé 35,5 °C au plus chaud de la journée. De plus entre le 2 et le 10 septembre, Paris a connu une série inédite de 9 jours consécutifs avec plus de 30 °C.

Ce seuil est symptomatique de l'impact du réchauffement climatique additionné à l'effet d'îlot de chaleur urbain que subit la capitale.
En effet, depuis l'ouverture de la station en juin 1872, ce seuil n'est atteint qu'une année sur 3 en moyenne.
 

Records mensuels de maximales élevées  

Les températures ont été très élevées atteignant parfois un niveau de chaleur jamais observé en septembre. 

Sur les régions du Centre-Ouest et Nord-Ouest et le Bassin parisien, plusieurs localités ont connu leur jour le plus chaud de l’année 2023 depuis le lundi 4 septembre, comme Brest (30,6 °C le 4 septembre), Rennes (33,7 °C le 4 septembre), Chartres (34,6 °C le 5 septembre), ou encore Blois (35,5 °C le 7 septembre).

Une Vigilance météorologie canicule orange a été déclenchée pour la première fois au cours du mois de septembre en France. Elle a concerné 14 départements du Centre et du Bassin parisien.

A-t-on déjà connu de tels épisodes de chaleur en septembre ?

Cet épisode de chaleur tardive sur la France présente un caractère exceptionnel par son intensité et sa durée.

La France connaît régulièrement des pics de chaleur en septembre comme très récemment du 4 au 6 et du 12 au 14 septembre 2022 et du 13 au 16 septembre 2020. 

Lors du pic chaud de mi-septembre 2022, plusieurs villes dans le Sud-Ouest avaient battu leur record pour un mois de septembre : Saintes (17) avec 35,8 °C, Bordeaux (33) et Brive (19) avec 37,5 °C ou Mont-de-Marsan (40) avec 39,2 °C. Des pics et épisodes de chaleur tardive en septembre ont également été exceptionnels du 11 au 13 septembre 2016 ou du 12 au 21 septembre 1987 : lors de cet épisode, le mercure avait grimpé jusqu’à 36,8 °C à Clermont-Ferrand (63). Du 4 au 6 septembre 1949, une bouffée de chaleur avait également envahi le pays avec des températures souvent proches de 35 °C sur la moitié sud. 

Les épisodes historiques ou récents étaient toutefois généralement de courte durée. 

Quel lien avec le changement climatique ?

Sous l’effet du changement climatique, les épisodes de chaleur seront plus fréquents et plus intenses. Ils seront également plus précoces et plus tardifs. Le réchauffement climatique joue un rôle amplificateur et favorise une extension des vagues de chaleur au-delà de la saison estivale. La vague de chaleur de juin 2022 (du 15 au 19 juin) est un marqueur de cette précocité puisque la France n’avait jamais enregistré une vague de chaleur aussi tôt dans la saison (depuis le début des mesures en 1947). Le caractère tardif de cet épisode est lui aussi une illustration concrète de cette extension de la saison des vagues de chaleur.

La fréquence des vagues de chaleur devrait doubler d’ici à 2050. En fin de siècle, ils pourraient être non seulement bien plus fréquents qu’aujourd’hui mais aussi beaucoup plus sévères et plus longs, avec une période d’occurrence étendue de la fin mai au début du mois d’octobre. Le contrôle des émissions de gaz à effet de serre sera déterminant pour leur stabilisation dans la seconde moitié du XXIe siècle.