A la une L’éruption du volcan Hunga Tonga - Hunga Ha’apai est la plus puissante de cette décennie.

Météo-France

Une éruption volcanique exceptionnelle a ébranlé le système Terre à l’échelle planétaire

13/01/2023

L’éruption du volcan Hunga Tonga - Hunga Ha’apai aux îles Tonga dans le Pacifique, qui a eu lieu le 15 janvier 2022 peu après 4 h UTC, est la plus puissante de cette décennie.

Le 15 janvier 2022, le volcan sous-marin Hunga Tonga – Hunga Ha’apai aux îles Tonga dans le Pacifique rentrait en éruption produisant la plus puissante explosion enregistrée depuis celles du Krakatau (Indonésie) en 1883. Les ondes générées par l’explosion se sont propagées dans le sol et dans l’atmosphère, et certaines des ondes atmosphériques ont fait plusieurs fois le tour de la Terre. Le nuage de cendres, poussé par les vents, a parcouru plusieurs milliers de kilomètres.

Cette éruption a provoqué  un tsunami, dit météo-tsunami, très différent des tsunamis d’origine sismique. Il a été généré par l’onde acoustique atmosphérique la plus énergétique observée sur les baromètres. Le tsunami a été mesuré jusqu’en mer Méditerranée.

Avant-après : l'île morcelée

La violence de l’éruption a fait exploser l’île Hunga Tonga-Hunga Ha’apai ne laissant que deux îlots.

La violence de l’éruption volcanique a fait exploser l’île.

Le nuage de cendres poussé sur des milliers de kilomètres

Le nuage de cendres, composé de gaz volcaniques et d’eau, a atteint une altitude de 57 km, la plus élevée jamais enregistrée par des satellites pour un nuage volcanique. Jusqu’ici, le record était détenu par le Pinatubo qui a libéré des gaz et aérosols jusqu’à 35 km d’altitude lors de son éruption en 1991 dans les Philippines.  Dans les deux heures suivant son apparition, le diamètre du nuage a atteint 600 km avant d'être déformé par les vents. 

Pour les besoins de l’aéronautique, Météo-France est en charge par l'Organisation de l'aviation civile internationale de la surveillance des cendres volcaniques   (Volcanic Ash Advisory Center - VAAC) sur  l’Afrique, une bonne partie de l’Europe et de l’Asie. Les missions de Météo-France sont d’estimer l'étendue des nuages de cendres, prévoir la trajectoire et la dispersion du nuage de cendres et alerter les usagers aéronautiques du potentiel danger.

Poussé par les vents, le nuage de cendres a parcouru plusieurs milliers de kilomètres, 3 centres d’alerte ont été mobilisés dont celui de Météo-France pour suivre le nuage de cendres et de dioxyde de soufre. Wallis et Futuna étant situés respectivement à 810 et 750 km de l'éruption, et la Nouvelle-Calédonie à 1 700 km, une attention particulière a été portée sur l’impact potentiel en terme de qualité de l’air de ces territoires français par Météo-France et l’Ineris. 

Le nuage de cendres dû à l'explosion du volcan sous-marin Hunga Tonga a déjà parcouru plusieurs milliers de kilomètres.

L'onde acoustique mesurée en France

L’éruption du volcan a généré une onde acoustique très énergétique, appelé onde de Lamb, qui s'est propagée à l’échelle du globe.  Les variations de pression ont été enregistrées partout sur le globe y compris sur l’ensemble des stations du réseau de Météo-France. 
La propagation de l’onde étant circulaire depuis le point d’émission, les mesures de pression atmosphérique ont relevé deux perturbations de pression (coloriées en rose sur la figure). 
À proximité du volcan (par exemple à Nouméa), la première onde était de plus forte amplitude. À l'inverse, loin du volcan (par exemple à Roissy), les deux ondes étaient de plus faible amplitude et plus rapprochées en temps.

L'amplitude de l'anomalie de pression est de l'ordre de 2 hPa en métropole mais atteint environ 6 hPa à Nouméa au plus proche du volcan.

Plusieurs travaux ont été menés depuis un an pour mieux comprendre l’impact de cette éruption explosive exceptionnelle sur l’atmosphère, les océans et mers, unique depuis le début de l’ère instrumentale moderne. Les résultats sont présentés dans une note coordonnée par l’Alliance nationale de recherche pour l’environnement, dont Météo-France est un des membres.

Des personnels scientifiques de Météo-France ont contribué à cette note, en caractérisant les observations spatiales et de pression au sol, et le suivi des panaches de cendres pour l’aéronautique.
 

En savoir plus :

https://www.allenvi.fr/note-inter-organismes-sur-leruption-explosive-du-volcan-hunga-tonga/.