Une saison cyclonique active prévue cette année dans l’Atlantique nord
27/05/2020Les services météorologiques américains (la NOAA), responsables de la veille cyclonique dans l'Atlantique nord, ont mis à jour leurs prévisions de l'activité cyclonique pour 2020 en fin de semaine dernière. Selon eux, cette saison sera probablement plus active que la normale, avec 13 à 19 phénomènes nommés prévus (normales 1981-2010 : 12), parmi lesquels 6 à 10 pourraient atteindre le stade d'ouragans (normales 1981-2010 : 6), dont 3 à 6 le stade d'ouragans majeurs, c'est-à-dire atteignant au moins la catégorie 3 de l'échelle Saffir-Simpson* (normales 1981-2010 : 3).
La saison cyclonique démarre officiellement le 1er juin pour finir le 30 novembre, mais un premier phénomène nommé s'est déjà développé au cours de ce mois de mai, au large de la Floride, et a longé les côtes américaines, à proximité notamment de la Caroline du Nord, Arthur.
Vers un phénomène La Niña ?
La majorité des scénarios propose un affaiblissement cet été et cet automne d'El Niño, qui a habituellement pour effet de diminuer l'activité cyclonique dans le bassin. Le phénomène qui actuellement est en train de devenir neutre devrait le rester, voire même s'inverser (phénomène la Niña), donnant des conditions climatiques de grande échelle plus favorables au développement des ouragans atlantiques.
Des eaux plus chaudes en surface
D'autre part, les températures de surface de l'Atlantique nord et des Caraïbes sont prévues plus chaudes que la normale (autour de 0,5 °C) et dans un contexte de courants d'alizés plutôt faibles, le cisaillement vertical dans l'atmosphère (variations de vent avec l'altitude) devrait rester limité, favorisant l'intensification des phénomènes cycloniques.
Des incertitudes
Un point plus délicat concerne la mousson africaine, ces développements orageux qui circulent sur l'Afrique de l'Ouest durant l'été et l'automne, et susceptibles de former des embryons de tempête tropicale en se décalant sur l'océan. En effet, il subsiste beaucoup d'incertitudes sur l'activité de cette mousson africaine, avec une faible stabilité de la prévision saisonnière, et des scénarios actuellement divergents.
Il faut noter que plusieurs organismes établissent des prévisions d'activité cyclonique, basées sur des modélisations et des analyses différentes. On peut notamment citer le MetOffice (organisme météorologique britannique), dont les prévisions tendent plus vers une activité normale.