Qu’est-ce qu’une nuit chaude ?

16/10/2025

L’été, dans les zones littorales ou en ville, les conditions nocturnes peuvent devenir de plus en plus éprouvantes. Lors des épisodes de chaleur, les températures ne baissent presque pas, même une fois le soleil couché. Ces “nuits chaudes” ou “très chaudes” sont de plus en plus fréquentes sous l’effet du changement climatique et mettent les organismes à rude épreuve.

Définition d'une nuit chaude

Une nuit est dite chaude lorsque les températures ne descendent pas en dessous des 20 °C (température minimale de la nuit > à 20 °C). Des seuils supérieurs (24 °C, 25 °C ou 30 °C) sont parfois utilisés pour caractériser des nuits encore plus chaudes, appelées parfois nuits équatoriales ou torrides, nuits infernales.

Explication des nuits chaudes

Sur le littoral, en l’absence de vent assurant un brassage important de la masse d’air, la température nocturne est fortement influencée par la température de la mer. Lorsque la température de la mer est nettement supérieure à 20 °C, comme c’est souvent le cas sur les régions méditerranéennes, la température nocturne dépasse systématiquement le seuil des nuits chaudes et atteint régulièrement le seuil des nuits très chaudes.

Dans les villes, le mécanisme est différent : il est lié au phénomène de surchauffe urbaine.
En ville, dans certaines conditions météorologiques (temps clair et ensoleillé), la température est plus élevée la nuit qu’à la campagne. C’est ce que l’on appelle l’îlot de chaleur urbain. À Reims par exemple, les écarts relevés en période caniculaire atteignent jusqu’à 7 °C entre la ville et la campagne environnante. Aujourd’hui, cet écart peut dépasser 10 °C dans certaines conditions et ce, même en dehors des épisodes de canicule.

L’urbanisation favorise l’accumulation de chaleur dans les sols et les bâtiments qui restituent la nuit l’énergie emmagasinée.

Ces deux phénomènes peuvent aussi se combiner dans certaines villes littorales comme à Nice qui enregistre plus de 50 nuits chaudes en moyenne annuelle sur la période 1991-2020 (moyenne la plus élevée en France).

Quels sont les effets des nuits chaudes sur la santé ?

Les nuits chaudes et très chaudes ne sont pas seulement inconfortables, elles peuvent avoir des effets importants sur la santé. En effet, ces températures qui restent élevées la nuit empêchent le corps humain de récupérer. Le stress thermique s’accumule, épuisant l’organisme, en particulier chez les personnes les plus fragiles. Le lien entre les fortes chaleurs nocturnes et les troubles cardiovasculaires, le sommeil perturbé, voire la surmortalité lors des vagues de chaleur, est aujourd’hui bien établi.

Les températures extrêmes ont des impacts importants non seulement sur la santé humaine, mais aussi sur la biodiversité et sur de nombreuses activités socio-économiques. Ce phénomène entraîne par exemple une hausse de la consommation d’énergie pour la climatisation.

Des nuits de plus en plus chaudes sous l’effet du changement climatique

La multiplication des nuits chaudes est un signal fort du réchauffement climatique et un enjeu majeur pour adapter nos villes. Autrefois limitées au pourtour méditerranéen, les nuits chaudes touchent désormais toutes les régions, y compris le nord du pays.

Lors de l’été 2022, Nice a connu 104 nuits chaudes du 22 mai au 16 septembre. Paris a connu près de 20 nuits chaudes en 2022, contre 8 en moyenne sur la période de référence 1976-2005.

Nuits chaudes : à quoi s’attendre dans le climat futur ?

Sur la période de référence 1976–2005, on observait à l’échelle de la France seulement 2 nuits chaudes par an. Ce nombre atteint 7 nuits (entre 4 et 12 nuits selon les simulations) dans une France à + 2 °C, 12 nuits (entre 6 et 17 nuits) dans une France à + 2,7 °C et 24 nuits (entre 18 et 29 nuits) dans une France à + 4 °C.
Dans une France à + 4 °C, le nombre de nuits chaudes dans la région parisienne (30 à 40 nuits) est équivalent au total observé sur la période 1976–2005 sur les régions méditerranéennes.
Toujours dans une France à + 4 °C, les régions méditerranéennes, habituées à des températures élevées, connaîtront ces épisodes de manière de plus en plus fréquente et durable. Les nuits chaudes, au-delà de 20 °C, seront la norme en été, avec jusqu’à 120 nuits en moyenne par an sur le littoral méditerranéen.

Nombre moyen de nuits chaudes par an sur 6 villes en France

Le saviez-vous ?

Les étés futurs seront plus chauds que tous ceux connus jusqu’à aujourd’hui. Des températures supérieures à 40 °C pourraient se produire tous les ans. Le seuil de 44 °C pourrait être atteint ou dépassé dans toutes les régions lors de canicules extrêmes, avec des pointes autour de 48 °C localement dans les régions les plus exposées.

Il faudrait s’attendre à 10 fois plus de jours de vague de chaleur à l’horizon 2100 que dans les années 1990. Outre ces extrêmes de températures maximales, les températures nocturnes augmentent également fortement.

Nuits chaudes : quelles solutions pour les villes ?

Météo-France a développé des compétences reconnues en modélisation à très haute résolution du climat et des milieux urbains pour proposer des diagnostics de surchauffe urbaine à l’échelle d’un territoire et mesurer les bénéfices sur la réduction de la chaleur en ville qui pourraient être apportés par différentes politiques publiques d’adaptation.
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