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Vers un phénomène La Niña cet hiver ?

27/09/2024

Après un épisode El Niño marqué l’hiver dernier, il semble très probable que cet hiver 2024-2025 connaisse un phénomène La Niña. Si ce phénomène se produit cet hiver, il devrait toutefois être de faible intensité et de courte durée.

La Niña, comme son pendant El Niño, caractérisent une variation naturelle du climat qui induit une modification de la circulation atmosphérique mondiale et une augmentation de certains événements extrêmes. La Niña n’est actuellement pas encore visible, même si des températures plus froides ont fait leur apparition le long du Pacifique équatorial. Elle devrait se développer d’ici la fin de l’automne pour atteindre son maximum en fin d’année.

 

Quelle est la situation aujourd’hui ?

Après un épisode El Niño  marqué pendant l’hiver 2023-2024, les conditions normales dans l’Océan Pacifique équatorial sont revenues au cours du printemps. Durant l’été, les températures de surface de l’océan (SST) dans le centre du Pacifique équatorial sont restées proches des normales. Elles continuent à baisser cet automne. Les experts estiment à 70 % la probabilité  que « la Niña » se mette en place l’hiver prochain selon le CPC (Climate Prediction Center) et l’IRI (International Research Institute for Climate and Society).

Anomalies de température de surface des océans à la date du 23 septembre 2024, analysées par Mercator Ocean International
 

La Niña : quelle influence sur le climat mondial ?

Les phénomènes El Niño et son pendant La Niña touchent l’océan Pacifique, la plus grande étendue d’eau de la planète, et affectent le climat mondial dans son ensemble. En général, les phénomènes La Niña sont moins marqués que les phénomènes El Niño. Les impacts le sont également. Toutefois, lors d’épisodes La Niña, des conditions plus humides sont souvent constatées en Indonésie ou dans le nord de l’Australie, mais aussi en Amazonie et jusqu’en Guyane. Les hivers sont parfois plus doux et plus secs du Mexique à la Floride, mais plus frais sur la côte ouest du Canada.

Si les conditions atmosphériques le permettent et si l’intensité du phénomène est suffisante, les impacts d’un phénomène La Niña peuvent se propager au-delà de la zone équatoriale et de la zone pacifique. Ils peuvent alors concerner en particulier le continent européen.

La Niña : y a-t-il une influence sur le climat en Europe ?

Statistiquement, les effets d’un phénomène  La Niña  en Europe, mais aussi dans le monde, sont plus limités que ceux d’un phénomène El Niño. Toutefois, lors d’un épisode La Niña marqué, on constate en général des situations anticycloniques sur le proche Atlantique plus fréquentes que la normale. Cela peut alors se traduire par des conditions plus sèches que la normale sur l’Europe de l’Ouest.

S’agissant des températures, les effets de La Niña tendent à s’opposer aux effets du changement climatique et à la tendance globale d’une hausse des températures. Mais, étant de faible amplitude, les effets de La Niña peuvent être masqués par la tendance climatique globale. Ils sont alors peu ou pas perceptibles. Ce fut le cas très récemment. Un épisode La Niña durable a été observé de 2021 à 2023, et pourtant 2022 et 2023 comptent parmi les années les plus chaudes en Europe et dans le monde.

D’autres facteurs que La Niña influencent également le climat à l’échelle mondiale, comme l’état de l’Océan Indien ou les fortes anomalies de température de l’Atlantique nord.

L’interaction entre l’océan et l’atmosphère contribue à la détermination des caractéristiques moyennes du temps des trois prochains mois à l’échelle planétaire. Des modèles représentant ces interactions sont utilisés pour l’élaboration des tendances climatiques à trois mois. Actuellement, les tendances les plus probables sur l’Europe sont cohérentes avec les conditions observées lors de phénomènes La Niña en hiver.

Consultez les tendances climatiques à trois mois ici